Automne/Fall 2012

Éditorial de Denis Boulanger

Solliciter la Providence

Qui dépend des saisons prie régulièrement pour de la température favorable. Ces personnes qui organisent des activités, à l’extérieur comme à l’intérieur, lèvent involontairement les yeux vers le ciel des semaines d’avance à la recherche d’une lueur d’espoir. S’il fait mauvais, ils espèrent qu’il fera beau. Quand il fait beau, ils espèrent que ça se maintiendra. Un entrepreneur, un parent, un enfant, un sportif, un visiteur, un malade ne sont pas différents devant la Providence.

En région, certains rêvent d’abondantes récoltes, d’autres de nombreux visiteurs lors du spectacle automnal des couleurs. Pourquoi pas des nuits fraîches pour l’agriculture, du temps froid pour la fabrication de neige? Il y a aussi des demandes de la part des consommateurs pour que les conditions soient idéales là où poussent leurs fruits et légumes favoris de peur qu’une mauvaise récolte cause une pénurie et en augmente le prix.

Quand on ne fait pas appel directement au Plus Haut, on intercède auprès de ses proches pour satisfaire un besoin, demander une protection ou une guérison, etc. La Providence accorde à chacun un peu d’espoir et de motivation pour faire face aux événements du futur. « Incha’Allah (Si Allah le veut) », « In God we Trust », « Plaise à Dieu » sont des locutions qui expriment une indubitable reconnaissance de la Providence.

Il paraît qu’il est difficile d’être entendu et qu’il est peu probable que des prières soient exaucées quand elles sont pour soi. La Providence préfèrerait qu’une prière monte à l’intention d’autrui, en toute sincérité et avec détachement. Or, il va sans dire que la Providence préfère agir sur le futur, parce qu’agir sur le passé relèverait du miracle…

La vraie valeur dissimulée derrière toute providence est un abandon plein d’espoir à l’égard du futur. Un futur dont les conséquences, qu’elles soient positives ou négatives, semblent acceptées à bras ouverts d’avance. Le thème de ce numéro est le fruit de la providence. Il a été soumis aux collaboratrices et collaborateurs du journal sans attentes spécifiques en vue d’articles futurs destinés à des lectrices et lecteurs pour qui, « plaise à Dieu », en retireront quelque satisfaction providentielle. Ce numéro devient donc une invitation à s’abandonner à la Providence cet automne, même quand un météorologue annonce du mauvais temps.

Bonne lecture!

1 Université de tous les savoirs.


Solliciting Providence

He who relies on the success of seasonal activities counts on favourable weather. Those who organize indoor or outdoor activities, wistfully raise their eyes to the sky weeks in advance. If the weather is bad, they hope it will turn for their event. If the weather is good, they pray it will last. A businessperson, a parent, a child, a sportsman, a tourist, a sick person are all equal when it comes to Providence.

In this area, some dream of abundant crops, others of crowds visiting during Fall foliage. And still others for cool nights for agriculture or cold nights for snowmaking. Wishing for ideal weather condition is, in fact, planetary for those who depend on a constant supply of affordable produce year round.

When one does not appeal to the Almighty directly, calling on a close intercessor to fulfill a need, ask for protection or healing, Providence offers one a bit of hope and motivation to face the future with confidence. The expressions « Insha’Allah (If God is willing) », « Plaise à Dieu», « In God we Trust » tell of an obvious recognition of Providence.

It seems that it may be difficult or of little hope that a prayer be heard or answered when it is for ones own benefit. Providence would prefer that a prayer be said in the intention of others with sincerity and detachment. And yet it goes without saying that providence affects the future because acting on the past is the domain of miracles…

The underlying value of Providence is a hopeful abandonment towards the future. A future, in which consequences are accepted with open arms, be they positive or negative. The theme of this issue is the fruit of providence. It was submitted to contributors of the paper without specific expectations with a view to articles destined for readers for who, “Please God”, some providential satisfaction will derive. So this issue becomes an invitation to abandoning oneself to Providence this Fall even when horrible weather is forecast.

Happy reading!

1 Loosely translated from a quote from the Université de tous les savoirs.