Château d’Eau

Un texte de Catherine Lalonde

Paru dans le numéro

Publié le : 12 novembre 2025

Dernière mise à jour : 12 novembre 2025

 

La musique de Château d'Eau est à la fois brute, inventive et traversée de multiples influences : folk, funk, rock progressif et même latines.

Château d'Eau
Les membres du groupe Château d’Eau. Photo fournie

Lors d’une corvée d’ail, entre deux rangs de bulbes, Pascal Genest rencontre Yan Abud. Il lui lance spontanément : « Hey, on jam, ça te tente-tu de venir ? ». Anthoni Barbe était déjà de la partie et, de fil en aiguille, François Létourneau s’est joint à eux. Quatre musiciens passionnés, tous multi-instrumentistes, qui décident un jour, après une année d’exploration, de cesser les jams ouverts pour se concentrer sur un projet commun : Château d’Eau.

Installés aux Lofts de Bedford, dans l’ombre du réservoir d’eau municipal qui a inspiré leur nom, les quatre musiciens développent une esthétique indie rock aux accents industriels et organiques. « On voulait un nom proche de notre réalité, du quotidien, de nos racines », expliquent-ils. Et comme leur environnement, leur musique est à la fois brute, inventive et traversée de multiples influences : folk, funk, rock progressif et même latines.

Leur premier EP, Tout est son contraire, disponible sur toutes les plateformes, témoigne de cette richesse. Autoproduit dans le studio maison de Yan, sauf pour le mastering, l’album illustre bien la démarche collective du groupe. Leur processus est collaboratif et l’enthousiasme les anime. Chacun apporte ses maquettes et le morceau se construit à plusieurs mains, chacun cherchant la meilleure façon de servir la chanson. « Souvent, celui qui a écrit la pièce la chante, optant alors pour un instrument d’accompagnement comme la guitare, le piano ou encore le ukulélé. Les autres adaptent leurs instruments autour et le travail commun crée ainsi chaque œuvre », explique le groupe. 

Les textes, écrits à plusieurs plumes, reflètent cette diversité. Pascal s’inspire de tranches de vie, de souvenirs ou de simples tournures de phrases intrigantes. Yan explore tantôt l’introspection, tantôt la revendication, avec humour et gratitude. François, signe une chanson humoristique sur le fast-food et la société de consommation. Quant à Anthoni, il relie le tout avec des thèmes universels : le quotidien, l’intime, le social.

Depuis sa création, le groupe évolue et les styles se tissent. « On butine dans plusieurs styles, mais à force de jongler avec les mêmes ingrédients, on finit par créer une vraie cohérence », disent-ils. Une cohérence vivante, pleine de surprises, à l’image de leur complicité sur scène. Et si leurs morceaux surprennent toujours, c’est que Château d’Eau cultive l’expérimentation comme moteur. Leur prochain EP, de nature introspective, paraîtra cet hiver, suivi d’un album plus festif à l’été. Le groupe sera aussi en spectacle à La SAG le 7 février 2026, à 20h . Une belle occasion de découvrir leur énergie sur scène. Château d’Eau, c’est quatre voix, quatre couleurs et un même désir : faire vibrer le public et élargir leurs horizons. Pour suivre leurs actualités, visitez la page FB ChâteauDEau.

Catherine Lalonde