Adélard : cap sur l’éducation et la culture
Un texte de Adélard
Paru dans le numéro Automne/Fall 2020
Publié le : 11 septembre 2020
Dernière mise à jour : 3 novembre 2020
La résidence d’artistes Adélard, à Frelighsburg, va compléter sa deuxième saison le 11 octobre. Après avoir accueilli les artistes Alain Lefort et Émilie Bernard depuis la mi-juin, pour compléter cette cuvée 2020, Adélard reçoit le photographe Michel Huneault qui, en plus de mener son travail en résidence, présente l’exposition Roxham sur les deux étages de…
La résidence d’artistes Adélard, à Frelighsburg, va compléter sa deuxième saison le 11 octobre. Après avoir accueilli les artistes Alain Lefort et Émilie Bernard depuis la mi-juin, pour compléter cette cuvée 2020, Adélard reçoit le photographe Michel Huneault qui, en plus de mener son travail en résidence, présente l’exposition Roxham sur les deux étages de la petite grange rouge d’Adélard.
Ateliers gratuits pour les jeunes
C’est une saison particulière qui s’achève pour les raisons que l’on connaît. Adélard a ouvert les portes au public les samedis et les dimanches de 11 h à 17 h. Elle a pu mettre en place cette année une nouvelle offre professionnelle d’ateliers créatifs pour les jeunes de la région. Surtout, grâce à un fort soutien de la communauté, de la municipalité, de la MRC Brome-Missisquoi, des commanditaires Loto-Québec et Desjardins, de marraines et parrains généreux.
C’est l’artiste et animatrice Geneviève Marois-Lefebvre, de Frelighsburg, qui pilote les activités pour les jeunes, élaborées avec les artistes. La demande est forte et l’appréciation est grande. Les jeunes créent, fabriquent, dessinent, avec les artistes en résidence chez Adélard. Plusieurs ateliers ont eu lieu au cours de l’été avec les camps de jour de la région, notamment ceux de Cowansville, Frelighsburg et Mystic. D’autres sont prévus dans les prochaines semaines avec les écoles.
Espace exposition
Jusqu’à la mi-octobre, le public est invité à voir l’exposition Roxham chez Adélard, dans le nouvel espace exposition de la grange. Cette série, présentée dans de prestigieux lieux comme le Centre Phi (Montréal) et les Rencontres d’Arles (France), trouve une forte résonnance dans un village frontalier comme Frelighsburg. Roxham expose la réalité des migrants qui traversent la frontière au bout du chemin Roxham, à Hemmingford.
Michel Huneault intègre dans ses photos des bouts de tissus colorés pour rendre anonymes ces personnes qui se livrent aux autorités canadiennes, peut-être aussi pour exprimer combien on oublie parfois les visages de ces gens, les êtres humains qu’ils sont, les drames qu’ils transportent dans leurs valises. Son travail est beau sur le plan technique, c’est celui aussi d’un journaliste qui montre une cruelle vérité, mais également l’œuvre d’un artiste qui transcende les réalités politiques et humaines en proposant une nouvelle lecture de ces passages irréguliers.
Rencontre avec Louise Arbour
En marge de cette immersion, Adélard a organisé, le 13 septembre, une discussion avec Michel Huneault et Louise Arbour, à l’église Bishop Stewart Memorial de Frelighsburg. Cette rencontre n’était pas fortuite : Louise Arbour est importante dans le parcours de l’artiste. Michel Huneault a étudié les jugements de Louise Arbour lors de ses études de maîtrise en paix et résolution de conflit au début des années 2000. Cette femme exceptionnelle a inspiré le travail de l’artiste depuis plus de deux décennies, si bien que Michel Huneault a remis, en mains propres, l’une de ses œuvres de la série Roxham à Louise Arbour en 2017, alors qu’elle était représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les migrations. De cette rencontre est née une amitié réelle.
C’est avec un désir renouvelé de visiter la frontière et les gens qui la frôlent tous les jours que Michel Huneault a proposé sa candidature pour vivre une immersion de six semaines chez Adélard. L’artiste arrive ici à un moment charnière où tout semble se rejoindre. La fermeture de la frontière en raison de la pandémie est un sujet qu’il explore et documente pour le Musée McCord depuis mars dernier. Cette réalité a aussi un impact sur les migrants, l’économie, la réalité quotidienne des citoyens. Michel Huneault ne manque pas de matière pour cette immersion. Celle-ci se déroule, par ailleurs, à quelques semaines de la très cruciale élection présidentielle aux États-Unis.
Ouvert au public les samedis et dimanches de 11 h à 17 h. Pour plus d’informations : adelard.org
Sébastien Barangé