Agnès Boisvert, pilier des familles
Un texte de Geneviève Hébert
Paru dans le numéro Été/Summer 2021
Publié le : 15 juin 2021
Dernière mise à jour : 17 juin 2021
En septembre, Agnès passera donc le flambeau du service de garde en milieu scolaire de l'École de Sutton School. De la part de tous les parents et de l’équipe-école, merci Agnès d’avoir pris soin de nos enfants comme s’ils étaient les tiens !
Dans toutes les communautés, il y a des piliers. Des gens qui participent si activement aux projets communs qu’ils en deviennent indissociables. Depuis 25 ans, Agnès Boisvert est le visage familier et rassurant du service de garde en milieu scolaire (SGMS) à l’École de Sutton School, qu’elle a mis sur pied avec un groupe de parents.
La petite histoire
À son arrivée à Sutton en 1988, Agnès offre des services de massothérapie. À la naissance de son deuxième enfant, elle se rend à l’évidence : impossible de travailler sur appel avec deux petites à charge. Puis, à la naissance de son troisième enfant, elle décide d’ouvrir sa garderie en milieu familial spécialisée pour les enfants d’âge scolaire. À deux pas de l’école, Agnès accueille les enfants de la maternelle qui, à cette époque, fréquentaient l’école uniquement en demi-journée. À la fin des classes, les “grands” arrivaient de l’école et faisaient leurs devoirs, en plus d’activités éducatives variées.
De fil en aiguille, elle s’implique à l’école. Un jour, des parents arrivant de Montréal demandent pourquoi il n’y a pas de service de garde à l’école. En réponse, Agnès sonde les autres parents. Lorsqu’elle se rend compte qu’il y a un besoin, elle s’informe sur la procédure à suivre. Trois ans plus tard, le SGMS de l’École de Sutton School voit le jour.
Les premières années, Agnès travaille chez elle de jour, puis à l’école en fin d’après-midi. Éventuellement, l’école de Sutton offre le SGMS le matin, le midi, le soir et lors de journées pédagogiques.
Le visage du camp d’été
À la même époque, Agnès fait partie du Club Optimiste qui s’occupe du camp d’été à Sutton. Outillée de son BACC multidisciplinaire (créativité, animation et recherche culturelle, psychologie des relations humaines), Agnès en a la charge pendant près de 10 ans. Le camp d’été est une belle porte d’entrée tant pour les vacanciers que pour les nouveaux arrivants. Les parents sont rassurés. Leurs enfants y retrouvent le même visage au camp d’été et au SGMS le reste de l’année.
Une bulle familiale en milieu scolaire
Agnès est une adepte de l’approche bienveillante et de la communication non violente : « Il y a tout un programme éducatif derrière le SGMS, qu’on ne publicise pas. Déjà à l’époque des billets et des retenues, le service de garde n’utilisait pas ces moyens. On privilégiait la communication, la gestion des conflits, la collaboration avec les parents, une approche personnalisée. Le SGMS répond au besoin de socialisation des enfants. Nous sommes un peu comme une famille, puisque c’est multi-âges, à part pendant la Covid. Les grands aident les petits. C’est beau de voir ça ! »
D’ailleurs, un des seuls regrets d’Agnès est de partir en temps de Covid. « Les bulles sont bien vécues ici à Sutton, mais c’est beaucoup de contraintes. » Par contre, elle tient à préciser : « L’équipe-école de Sutton est formidable ! Je leur lève mon chapeau, ainsi qu’à notre super direction. »
Une vocation
Depuis plus de 25 ans, Agnès est en première ligne pour voir le milieu scolaire et les SGMS évoluer. « Les moments de ma carrière où je me suis remise en question, ça n’a jamais été à cause des enfants. Plutôt à cause des contraintes administratives, » précise-t-elle. En effet, les emplois en SGMS offrent des horaires précaires, syncopés. Chaque année, des tâches s’ajoutent, mais les horaires et la rémunération restent les mêmes. La rétention du personnel est difficile.
Depuis 2012, Agnès s’occupe également de la formation et de la reconnaissance des acquis des éducatrices en milieu scolaire au Centre de Services Scolaire du Val-de-Cerfs (CSSVDC). Après sa retraite en tant que technicienne en SGMS, elle continuera de former la relève. Avec sa maîtrise en éducation bientôt en poche, elle a aussi le projet de suivre l’évolution des SGMS en milieu scolaire. « Les SGMS pourraient être davantage valorisés, reconnus dans les milieux scolaires en tant que services éducatifs complémentaires et essentiels. Il y a encore des tabous face aux SGMS dans certains milieux. Ce travail est une vocation, bien plus qu’un simple job, » commente Agnès.
L’après
En dehors de ses emplois à l’école de Sutton et au CSSVDC, Agnès consacre beaucoup de temps à la musique : cours privés, chorale intergénérationnelle (avec Trisha Pope), ateliers d’éveil musical, etc. Ce qu’elle poursuivra bien sûr. D’un côté plus personnel, elle termine avec deux de ses filles un projet de construction de maison bigénérationnelle qui l’emballe. Elle a aussi l’intention de retourner à ses premiers amours, la massothérapie. Une chose qui est certaine ; les enfants resteront au cœur de ses multiples projets.
En septembre, Agnès passera donc le flambeau du SGMS. De la part de tous les parents et de l’équipe-école, merci Agnès d’avoir pris soin de nos enfants comme s’ils étaient les tiens !
Geneviève Hébert