Randonnée avec les chèvres : sourires garantis
Un texte de Geneviève Hébert
Paru dans le numéro Automne/Fall 2020
Publié le : 10 septembre 2020
Dernière mise à jour : 1 novembre 2020
Initialement, Patrick Leimgruber a adopté des chèvres pour le plaisir. Il s’est mis à les amener avec lui pour une « marche de santé » sur son terrain. C’est en voyant les sourires des passants et en récoltant leurs commentaires enthousiastes que l’idée lui est venue de proposer des randonnées. L’aventure a commencé tout doucement avec une…
Initialement, Patrick Leimgruber a adopté des chèvres pour le plaisir. Il s’est mis à les amener avec lui pour une « marche de santé » sur son terrain. C’est en voyant les sourires des passants et en récoltant leurs commentaires enthousiastes que l’idée lui est venue de proposer des randonnées. L’aventure a commencé tout doucement avec une page Facebook partagée avec ses amis. Il n’en fallait pas plus. Patrick Leimgruber est agent littéraire de métier. Disons qu’il est entouré de gens dont la plume peut envoyer gambader une nouvelle dans l’univers médiatique aussi gaiement qu’une chèvre dans un pré.
Il faut dire aussi qu’en ces temps de pandémie, la simple idée d’aller s’épivarder dans la nature en compagnie des maîtres de la cabriole illumine l’esprit. Dès les premières minutes de la promenade avec mes deux garçons de 6 et 9 ans, un sourire s’imprime d’emblée sur nos visages. D’abord, il y a le tintement des clochettes qui s’emballe dès l’ouverture de l’enclos. Puis, les bêtes qui ne tardent pas à farfouiller dans le décor pour mâchouiller à peu près tout ce qui s’y trouve. D’ailleurs, notre hôte nous suggère de nous tenir loin des branches d’arbres, car les chèvres pourraient se servir de nous pour atteindre l’objet de leur convoitise. Il y en a même une qui s’essaie à une sangle de ma botte de caoutchouc. Leur réputation de gourmandes invétérées n’est pas surfaite.
Ce que je ne savais pas, c’est qu’elles sont également assez maladroites. On évite donc de se trouver sur leur chemin lorsqu’elles prennent peur. Il arrive qu’elles se mettent à courir dans tous les sens. Quand elles traversent le ruisseau ou qu’elles grimpent les sentiers escarpés, on évite de passer devant elles. Elles pourraient nous bousculer au passage, trop concentrées qu’elles sont à la tâche. Mais en général, elles suivent assez docilement leur maître qui les appellent à coups de « Hop hop hop, allez venez ! »
D’entrée de jeu, les trois chèvres et les deux boucs qui nous font cortège nous sont présentées par leur petit nom : Wendi, Amélie et Heïdi, Loki et Pan. Les enfants se sentent vite en confiance et mitraillent notre berger de questions. Les chèvres ont-elles toujours des cornes ? Leur vue est bonne ? Elles vivent jusqu’à quel âge ? Patrick leur répond patiemment et de façon diligente. Sans omettre de nous avertir en chemin dès qu’il faut enjamber un trou ou une racine. Nous en apprenons beaucoup sur les mœurs caprines. Notamment que les chèvres n’aiment pas la pluie et qu’elles ont peur des vélos. À la vue de notre défilé, les gens ne manquent pas de nous décrocher leurs plus beaux sourires.
De retour à la ferme, Patrick nous présente les poules, les chevaux, les chats et les chiens. Nous allons même à la rencontre de deux chevreaux âgés de 3 mois . Les enfants sont comblés et séduits par la ménagerie. Au retour, dans l’auto, j’aurai droit à : « Quand je serai grand, j’aurai plein d’animaux » et « Est-ce qu’on pourra revenir ? »
L’idée me plaît! Apparemment, même si le circuit reste le même, à l’automne, une fois les foins faits, celui-ci s’étire dans le champ d’en face d’où l’on peut admirer les montagnes s’embraser jusqu’aux États-Unis. Donc, si l’idée d’une balade avec des chèvres dans les couleurs de l’automne vous interpelle, il suffit d’envoyer un message privé à la page Facebook La Chèvrerie du chemin Alderbrooke. Les sorties se font en groupe de cinq personnes maximum et durent de 45 minutes à une heure. Mais les sourires perdurent bien au-delà !