Cohabitation jardin et faune

Un texte de Emmanuelle Tittley

Paru dans le numéro

Publié le : 10 septembre 2020

Dernière mise à jour : 30 octobre 2020

 

Que nous soyons propriétaire ou locataire, nous partageons notre petit bout de terre avec la faune environnante. Tous les animaux étant vitaux à l’équilibre naturel, il est important de faire en sorte que cette cohabitation combine respect de la nature à votre paysage verdoyant. Comment s’y prendre pour ne pas vouloir éliminer tout ce qui…

Que nous soyons propriétaire ou locataire, nous partageons notre petit bout de terre avec la faune environnante. Tous les animaux étant vitaux à l’équilibre naturel, il est important de faire en sorte que cette cohabitation combine respect de la nature à votre paysage verdoyant. Comment s’y prendre pour ne pas vouloir éliminer tout ce qui peut toucher aux plantes que l’on bichonne ?

Tout d’abord, il faut baisser ses attentes d’un jardin parfait, propre et manucuré, à moins de vouloir un jardin de plastique. Ensuite, opter pour des plantes moins prisées de la faune qui vous entoure et finalement, protéger les plantes attirantes que vous ne voulez garder que pour vous.

jardin et faune

Le cerf de Virginie

Choisir ses plantes, le cas des cerfs de Virginie

 

Quelques-unes des plantes préférées des cerfs de Virginie sont aussi comestibles pour l’humain : les hostas, les hémérocalles et les phlox, les thuyas, les sapins baumiers et toute la famille des pommiers et cerisiers en sont quelques exemples. S’il est possible de protéger les conifères et les arbres feuillus, il est préférable de ne pas planter les herbacées qu’ils voudront déguster, ou sinon d’être prêts à en voir disparaître quelques-unes. Il existe une foule de plantes attrayantes et utiles convenant à tous types de sols et d’ensoleillement qui rendront les cerfs indifférents, soit à cause de leur goût amer comme l’achillée, de leur toxicité comme la digitale, de leurs feuilles velues comme les oreilles d’ours, de leur forte odeur comme l’hysope ou de leurs épines piquantes comme le genévrier.

Protéger sa verdure

 

Un principe de base est de clôturer les espaces avec des plantes comestibles que vous voulez protéger. Pour vous assurer que votre clôture protège votre potager à la fois des petits mammifères, des chevreuils, des ratons et des moufettes, elle aura les caractéristiques suivantes :

  • 2,4 m (8’) de hauteur (moins si vous êtes certains de ne pas être visités par les cerfs de Virginie).
  • Les 60 derniers cm (2’) de clôtures orientées vers l’extérieur
  • Enfouie de 30 cm (12’’) dans le sol avec l’extrémité repliée vers l’extérieur

Les clôtures de fer sont plus dispendieuses, mais plus durables. Pour diminuer les coûts, optez pour une clôture très simple qui pourra être enjolivée avec une porte travaillée ou l’ajout d’arches.

On voudra ensuite protéger les troncs des petits arbres et arbustes afin d’empêcher les rongeurs comme les lièvres de les grignoter. Différentes options sont offertes : spirale de plastique, tube, grillage de métal, etc.

Déjouer l’odorat

 

Les plantes aux fortes odeurs telles que la rue officinale, la verveine citronnée et la lavande créeront une barrière olfactive qui empêchera les animaux de repérer leurs plantes de choix. Ainsi, vous pouvez planter des fines herbes un peu partout dans vos plates-bandes et votre potager. C’est aussi très efficace pour repousser un bon nombre d’insectes indésirables.

L’odeur désagréable du fumier de poules en granules sera très efficace pour éloigner les écureuils. Enfin, plusieurs suggèrent de suspendre des savons qui sentent très fort (Irish Spring pour ne pas le nommer). Marquer son territoire avec des cheveux coupés peut repousser bon nombre de petits mammifères. Ma coiffeuse fournit d’ailleurs des cheveux à quelques jardiniers passionnés…

D’autres moyens plus ou moins complexes sont encore possibles, le premier étant d’avoir un chien ou un chat. Un second est d’installer des gadgets tels qu’un arrosoir avec détecteur de mouvement ou des répulsifs aux ultrasons.

Une foule d’options s’offrent pour avoir un beau jardin et protéger son potager. Il faut apprendre à vivre avec les animaux qui nous entourent. Les relocaliser n’étant pas une option et les éliminer encore moins.

Emmanuelle Tittley

Ressources :

250 plantes que les cerfs n’aiment pas :

jardinierparesseux.com/tag/plantes-resistantes-aux-chevreuils/

Les plantes que les marmottes évitent : jardinierparesseux.com/2018/06/09/les-plantes-que-les-marmottes-evitent/

Guide de protection contre les cerfs de Virginie :

agrireseau.net/reseaupommier/documents/68293?r=cerf