40e d’Arts Sutton: David James à l’honneur
Un texte de Geneviève Hébert
Paru dans le numéro Été/Summer 2021
Publié le : 21 juillet 2021
Dernière mise à jour : 21 juillet 2021
Pour célébrer son 40e anniversaire, Arts Sutton a invité l'artiste verrier local David James, reconnu internationalement pour ses créations en verre moulé.
[ENGLISH BELOW] L’exposition estivale d’Arts Sutton présente des œuvres d’art rarement vues dans un musée ou une galerie. Elle met en lumière des sculptures en verre. Plus rare encore les sculptures ne sont pas réalisées par la technique de soufflage du verre largement connue et popularisée par l’américain Dale Chihuly mais par la technique moins répandue de moulée de verre dans des moules en plâtre, comme l’a fait le maître français René Lalique.
La technique du verre moulé est rare
Pour célébrer son 40e anniversaire, Arts Sutton a invité l’artiste verrier local David James, reconnu internationalement pour ses créations en verre moulé, à présenter un aperçu de ses œuvres. Certaines font partie de collections corporatives, privées ou muséales, du Musée des beaux-arts de Montréal à Riyad, en Arabie saoudite. Une œuvre prêtée pour l’exposition, « Portal-topaz », est la sculpture en verre moulé de la plus grande valeur créée par un Canadien. Elle a été vendue à Mayfair, à Londres, à un collectionneur américain.
Le processus de cire perdue détruit l’original
La technique de verre moulé requiert du temps, de la patience, mais aussi une maîtrise technique sûre. Pour chaque pièce, James fait d’abord une sculpture en cire, qui est ensuite recouverte de plâtre. Puis, il fait fondre la cire à la vapeur, ce qui crée une cavité vide au centre du moule dans lequel il dépose des morceaux de cristal (verre avec plomb) avant de le mettre dans un four à 800ºC. Le verre fond, remplissant l’espace qui était occupé par la cire. Le procédé de refroidissement est critique et doit être contrôlé par ordinateur pour éviter les fissures. Selon la forme et l’épaisseur de la sculpture, une pièce peut rester au four d’une à quatre semaines, et même plus!
Le verre moulé remonte à 4000 ans avant JC, tandis que le verre soufflé a commencé quelque 2000 ans plus tard.
Le verre possède une quatrième dimension
L’œil d’un artiste est particulièrement critique pour un sculpteur travaillant le verre. Les sculptures transparentes ont les trois dimensions habituelles de hauteur, largeur et longueur, plus une quatrième dimension unique – l’intérieur. Cette quatrième dimension et l’interaction de la lumière à travers et à l’intérieur de la sculpture transparente ne sont visibles qu’une fois la sculpture nettoyée et polie. Avant cela, le sculpteur ne peut que le visualiser !
« Tsunami » a des images internes ressemblant à des voiles de mariage qui montrent une lune ou un soleil au-dessus d’une mer rugissante et un calme relatif dans les profondeurs.
Pâte-de-verre
« Rustica » ressemble à un ancien bol qui a été découvert lors d’une fouille archéologique au Moyen-Orient. James a créé l’effet avec de la «pâte-de-verre», une poudre de cristal finement broyée qu’il a délicatement versée à travers un petit entonnoir dans des ouvertures à l’intérieur du moule qui deviendront les parois du bol.
Granit
James s’est tourné vers le granit pour créer des œuvres plus grandes trop difficiles à faire en verre. Il a installé une œuvre d’art public de neuf tonnes à Mississauga, en Ontario. Dans cette exposition, une œuvre en granit noir de trois pieds de haut tient un globe en argent brillant. Son titre est « Caught by the Moon ». Une version de six pieds est exposée à Abercorn en face de la mairie.
David James est venu à l’art relativement tard dans sa vie, même s’il s’intéresse à la sculpture depuis son enfance, lorsqu’il ‘gossait’ des petits animaux dans des morceaux de bois. Au début des années 1970, il a travaillé au service des nouvelles et des affaires publiques de CBC Radio, à partir d’Ottawa, Montréal, Toronto et Paris. Après une maîtrise en administration en 1983, il se joint la société McKinsey & Compagnie, conseillers en gestion. Sa première exposition personnelle date de 2002.
L’artiste originaire de Deep River en Ontario a suivi plusieurs formations en Europe, notamment en Allemagne, en Angleterre et en Suède. Ses œuvres ont été exposées en Amérique du Nord et à l’étranger. Il habite Sutton depuis 2003.
[ENGLISH VERSION]
Arts Sutton celebrates 40th anniversary with cast glass sculptures
Arts Sutton’s summer exhibition presents artworks that are rarely seen in any museum or gallery anywhere. It spotlights sculptures in glass. Rarer still the sculptures are not made by the widely known glass blowing technique popularised by the American Dale Chihuly but by the less widely used technique of casting glass in plaster moulds, as was done by the French master René Lalique.
Cast Glass Technique is Rare
To help celebrate its 40th anniversary, Arts Sutton invited local glass artist David James, who is internationally recognised for his cast glass creations, to present a survey of his oeuvres. His works are in corporate, private and museum collections from the Musée des beaux-arts de Montréal to Riyadh, Saudi Arabia. A work on loan for the exhibition ‘Portal-topaz’ is the most valuable cast glass work created by a Canadian. It sold in Mayfair, London to an American collector.
Lost Wax Process Destroys Original
Cast glass requires time, patience, and technical mastery. For each piece, James first creates a wax sculpture that is then covered in plaster. Next, he melts out the wax with steam. That leaves an empty cavity or void in the center of the mould into which he deposits pieces of crystal (glass with lead) before putting it in an oven at 800ºC. The glass melts and fills the space once occupied by the wax sculpture. The cooling process is critical and very slow. It is computer controlled to prevent cracking. Depending on the shape and thickness of the sculpture, a sculpture can cool down in the oven from one to four weeks, and even longer!
Glass casting dates back to 4,000 BC, whereas glass blowing began some 2,000 years later.
Glass has Fourth Dimension
The mind’s eye of an artist is particularly critical for a sculptor working with glass. The transparent sculptures have the usual three dimensions of height, width and length, plus a unique fourth dimension – the interior. That fourth dimension and the interplay of light through and within the transparent sculpture is only seen after the sculpture is cleaned and polished. Before then, the sculptor can only visualise it!
‘Tsunami’ has internal imagery resembling wedding veils that show a moon or sun above a roaring sea and relative calm deep below.
Pâte-de-verre
‘Rustica’ resembles an ancient bowl that was discovered in an archeological dig in the Middle East. James created the effect with ‘pâte-de-verre’, finely ground crystal powder that he gently poured through a small funnel into out-of-sight openings inside the mould that would become the walls of the bowl.
Granite
James turned to granite to create larger works that are not practical in glass. He has installed a nine ton public art work in Mississauga, Ontario. In this exhibition, a three foot high work in black granite holds a shiny silver orb. Its title is ‘Caught by the Moon’. A six foot version is on display in Abercorn, across the town hall.
David James came to art relatively late in his life, although he had been interested in sculpture since he was a child, when he « whittled » small animals in pieces of wood. In the early 1970s, he worked in the news and public affairs department of CBC Radio in Ottawa, Montréal, Toronto and Paris. After obtaining a master’s degree in administration in 1983, he joined McKinsey & Company, management consultants. His first solo exhibition was in 2002.
The artist, originally from Deep River, Ontario, pursued training in Europe, in particular in Germany, in England and in Sweden. His works were exhibited in North America and abroad. He has lived in Sutton since 2003.