L’Espace Liance prend vie

Le mot liance n’a pas d’entrée dans le dictionnaire, mais on peut déduire que l’Espace Liance explore le lien. La relation que nous entretenons avec l’autre, mais, d’abord et avant tout, avec nous-mêmes. L’entrevue avec l’instigatrice du lieu, Maud Japhet, le confirme. Être en lien avec soi, dans un effort d’aligner le cœur et l’esprit avec le corps afin de s’incarner pleinement, dans le respect et la bienveillance, est au cœur de sa pratique et de sa vie. 

D’ailleurs, ouvrir son espace de yoga et de thérapie en approche psycho-corporelle découle d’un minutieux cheminement. Maud a toujours eu l’appel de la relation d’aide. Infirmière-bachelière, elle a enseigné les sciences infirmières ici et en France, été chef d’unité dans un grand hôpital et coordonnatrice d’un programme de recherche au CHUM. Mais comme plusieurs, elle a dû se désinvestir du milieu de la santé afin de préserver la sienne.

D’abord, elle opte pour l’art-thérapie, puis décide de créer sa propre approche avec ce qui la passionne : psychologie, yoga et créativité. Elle s’envole pour Bali pour y cumuler 500 heures de formation en yoga thérapeutique et ayurvéda. Ce voyage la transforme. À son retour, elle quitte la ville pour la campagne à la recherche de sa terre d’accueil tout en continuant d’enchaîner les formations au Centre de Relation d’Aide de Montréal (CRAM). En 2018, elle visite Sutton avec sa famille. Ils se reconnaissent dans le tissu communautaire, social et culturel. L’enracinement se fait naturellement. 

L’enracinement 

Dès son arrivée, Maud Japhet enseigne le yoga thérapeutique et Pranala. Celle qui a entretenu une longue relation avec le Kung Fu, le Krav-maga et le ju-jitsu, privilégie aujourd’hui l’écoute plutôt que la performance. « Les postures sont des propositions, comme un chemin qu’on prend par l’intérieur. Qu’est-ce que le corps peut offrir aujourd’hui ? Sans s’attacher à ce qu’il faisait hier… », m’explique Maud. 

En parallèle, elle offre des services en thérapie psycho-corporelle créative à une clientèle diversifiée dont les motifs de consultation le sont tout autant. À travers les années, Maud a acquis une expérience qui la rend à l’aise avec une panoplie d’enjeux. Traumatismes physiques et psychologiques, deuils et périodes de transition, dépendances affectives, sexuelles ou de consommation, confiance et affirmation de soi, rapport à la sexualité, organisation du temps, blocages de la créativité artistique, coaching professionnel, etc. Sa pratique s’appuie sur les enseignements de Colette Portelance qui a créé l’Approche Non Directive Créatrice^MD (ANDC).

En somme, il est question d’aider les gens à devenir la meilleure version d’eux-mêmes sans leur dire quoi faire. « J’essaie de leur donner les outils pour avancer sur ce chemin, mais aussi de donner plus d’écoute au corps et de valeur aux émotions. De les aider à les comprendre au lieu de lutter contre elles », précise Maud. Cette dernière a parfois recours au yoga et à la créativité pour amener sa clientèle à s’exprimer autrement. « Souvent, les gens comprennent très bien ce qu’ils vivent, mais il y a un problème qui est toujours présent au quotidien. Ici, on travaille sur la façon d’amener la satisfaction en s’affirmant dans le respect de soi et de l’autre », ajoute Maud.

L’épanouissement

La thérapie individuelle fonctionne bien, mais travailler à la maison comporte son lot d’enjeux. Maud sent qu’elle a besoin d’un lieu où elle pourrait se déployer. Depuis toujours, elle a envie de partager, de prendre soin et de redonner à sa communauté. « J’aime les gens. Je deviendrais millionnaire et je continuerais à faire ce que je fais. C’est mon ikigaï¹», m’explique Maud.

Et voilà qu’elle a un coup de cœur pour la maison dans laquelle se trouve aujourd’hui l’Espace Liance. « Ce fut une joie incroyable quand je l’ai visité », me confie-t-elle. Depuis septembre 2023, Maud y accueille des hommes, des femmes et des enfants qui désirent cheminer vers le mieux-être et la santé physique, mentale et émotionnelle.

Un terrain fertile

Le lieu, lumineux comme son instigatrice, a été investi avec beaucoup de soin. L’entrée, à laquelle on accède par la porte arrière, donne le ton. Il y a crochets, bancs et tablettes en quantité pour accueillir de façon organisée tout le superflu qu’on traîne avec soi. Les espaces ont aussi été pensés pour accueillir les personnes à mobilité réduite. L’ajout d’une rampe extérieure et l’agrandissement du stationnement sont prévus dans une deuxième phase.

Un champ de possibilités

Déjà au service de la communauté avec un programme de 4 cours de yoga hebdomadaires, l’Espace Liance accueillera bientôt des ateliers en développement personnel et créatif. Maud Japhet s’est récemment associée à l’herboriste Catherine Lalonde afin d’offrir une retraite Plantes et Yoga thérapeutique pour le système nerveux, du 24 au 26 mai 2024. Aussi, le 1^er juin prochain, il y aura un atelier destiné à la santé mentale et émotionnelle des hommes animé par Yvan Phaneuf, conférencier international, auteur et formateur en ANDC. 

D’autres collaborations suivront avec des gens qui ont à cœur la relation thérapeutique et l’environnement sain dans lequel celle-ci peut s’établir. Pour connaître les horaires des cours et des ateliers, visitez la page Facebook EspaceLianceSutton. Pour une demande de consultation, allez sur www.maudjaphet.com.

Geneviève Hébert

1. Ikigaï : philosophie japonaise qui consiste à donner un sens à sa vie en trouvant un équilibre entre ce qu’on aime, ce dont on a besoin et ce qui est utile au monde.