Repose en paix Ida Degani
Un texte de Michel Guibord
Paru dans le numéro Printemps/Spring 2018
Publié le : 24 février 2018
Dernière mise à jour : 30 octobre 2020
Nous sommes plusieurs ces jours-ci à pleurer la disparition de la généreuse Ida Degani. Entre autres, les membres d’Espace Sutton et ceux de la troupe Théâtre Au Jour Le Jour dont elle faisait partie à titre de comédienne, de couturière et de traiteur occasionnel. Ida s’était aussi dévouée, il y a quelques années déjà, à…
Nous sommes plusieurs ces jours-ci à pleurer la disparition de la généreuse Ida Degani. Entre autres, les membres d’Espace Sutton et ceux de la troupe Théâtre Au Jour Le Jour dont elle faisait partie à titre de comédienne, de couturière et de traiteur occasionnel. Ida s’était aussi dévouée, il y a quelques années déjà, à la mise sur pied de Passage Yamaska un organisme qui vient en aide aux femmes en difficulté.
Cette femme était née heureuse. Heureuse de tout et de rien, de la vie qui battait dans sa poitrine et tout autour d’elle. Fille de son père, elle tenait de lui son gène du bonheur et de l’amitié, son goût de la fête, son grand besoin de rire. Elle disait que son père était « pasta » et sa mère « sûrkrüt » (choucroute en Alsacien). Façon de décrire un père italien rieur et une mère alsacienne stricte. Arrivée au Québec il y a bien longtemps, elle avait choisi de vivre au pied des monts Sutton.
Elle avait six ans lorsque l’armée allemande installa son campement à Kingersheim près de Mulhouse. Elle m’avait raconté ses courses folles pour se mettre à l’abri des bombardements alliés qui allaient bien sûr libérer la France, mais qui avaient aussi détruit la maison familiale.
Ces dernières années, Ida pouvait compter sur deux assistants sûrs : Albert, son régulateur cardiaque et Albertine, sa canne. Quelques intimes et ses proches veillaient aussi sur elle. Nous ne pourrons oublier ni son sourire, ni sa chaleur, ni son grand appétit pour la vie.
Adieu Ida. Tu nous manqueras longtemps.
Michel Guibord