Kazak : mode écoresponsable et locale

À l’origine, le mot kazakh signifie « être libre ou nomade ». Cette définition colle parfaitement à Geneviève Paquette, la fondatrice de Kazak, une entreprise de mode écoresponsable installée à Frelighsburg depuis près de deux ans. Car avant de fonder Kazak en 2008, Geneviève Paquette a notamment traversé la Chine en vélo, une partie de la Mongolie à cheval, pratiqué le woofing de façon intensive sur des fermes biologiques en Europe et voyagé en Amérique du Sud avec Homéopathes Thérapeutes Sans Frontières (HTSF). 

Malgré un côté indéniablement nomade et un parcours non linéaire, Geneviève Paquette se qualifie elle-même de « fille méga terre-à-terre ». Bien qu’elle ait voyagé, elle a aussi étudié au cégep en langues et littérature, puis cinq ans en homéopathie, elle parle cinq langues (français, anglais, espagnol, allemand et indonésien), a travaillé pour un costumier pour payer ses études et est aujourd’hui maman de deux fillettes.

C’est à l’aube de la trentaine, au retour d’un long voyage, alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir un cabinet de consultation en homéopathie, qu’elle s’est rendue compte qu’elle ne serait pas heureuse dans un bureau à accueillir des clients à longueur de jour. Elle s’est alors mise à la confection d’accessoires en cuir et fourrure recyclée, en s’inspirant de ses nombreux voyages. Le succès a été immédiat et la production n’a fait que se diversifier depuis. Aujourd’hui, quinze ans plus tard, elle confectionne des vêtements pour femme, ainsi que des sacs à main, sacs à dos, ceintures-pochettes, trousses, foulards, mitaines, ceintures, bijoux et bandeaux.

Son besoin de liberté est comblé par la variété de ses tâches et de ses productions. Par contre, elle se retrouve moins dans les diktats de la mode. « Je cherche à faire les choses autrement, en dehors du rythme de la mode », m’explique-t-elle.

Ainsi, le choix de ses matériaux n’est jamais aléatoire. « J’utilise du cuir recyclé et lorsque je dois utiliser du neuf, comme pour les courroies plus épaisses, j’achète du cuir à tannage végétal, souvent des retailles de fabricants de fauteuils en cuir. Pour les tissus et les lainages, je privilégie les fibres naturelles et j’essaye le plus possible d’acheter des fins de lots de designers, certifiés OEKO-Tek — un label qui garantit le respect de l’environnement et de la main-d’œuvre — qui viennent en mini-rouleaux. Du chanvre, du lin et du coton biologique notamment. C’est un défi parce que je dois m’ajuster aux quantités envoyées », précise-t-elle. En revanche, les contraintes amènent beaucoup de variété et ça, Geneviève aime bien. Ses bijoux, très populaires, sont principalement en laiton auquel elle incorpore retailles de cuir et tissus. Bref, Geneviève Paquette se fixe ses propres limites et exigences.

Comme l’hiver dernier a été plutôt difficile dans le milieu de la mode, pour sa collection automne-hiver 2023-2024, Geneviève a opté pour de petites productions de vêtements qui utilisaient tous les tissus et retailles qui encombraient son atelier. De cette contrainte sont sorties des pièces toutes aussi pertinentes et originales que d’habitude que vous trouverez dans une trentaine de boutiques de designers locaux et écoresponsables, comme Urbaine des Champs à Sutton. 

L’atelier de Kazak à Frelighsburg n’est pas ouvert au public en tout temps, mais Geneviève accueille les gens lors du Boulevard des Arts ou sur demande. Vous trouverez sur place une grande variété d’articles issus de collections passées et actuelles, dont certains en rabais, avec de légers défauts. Geneviève y tiendra bientôt sa vente annuelle. Elle sera également présente aux marchés de Noël de Frelighsburg et de Bedford. Ne manquez pas d’aller à la rencontre de cette entrepreneure plurielle et de ses créations. Pour la rejoindre, envoyez-lui un courriel ou communiquez avec elle sur Instagram. Pour plus de détails ou pour commander en ligne, visitez www.kazakmtl.com.

Geneviève Hébert