Mycotrophe
Un texte de Marianne Lévesque
Paru dans le numéro Hiver/Winter 2023-2024
Publié le : 9 novembre 2023
Dernière mise à jour : 10 novembre 2023
Mycotrophe a maintenant un comptoir libre-service à Sutton, à même le local de Gros Nez au 1 rue Principale Sud, entre La Réserve Naturelle Caviste et le Round Top Bagels.
Idéaliste et authentique, Nicolas Van Caloen est un écologiste passionné. Pour lui, le travail est un moyen de changer la société dans laquelle nous évoluons. Écologisation, démocratisation et inclusion sont les valeurs centrales de sa démarche.
Il a récemment ouvert boutique au 1 rue Principale Sud à Sutton, à même le local de Gros Nez entre La Réserve Naturelle Caviste et le Round Top Bagels, où il propose une formule libre-service. Ce comptoir est ouvert à l’année et le mycologue y est parfois présent afin de répondre aux questions et échanger avec les passionnés de mycologie. « J’ai décidé de créer un espace qui pourrait me donner un accès plus direct aux gens », me confie Nicolas. Éventuellement, il aimerait développer ce lieu afin de créer un « hub fongique », genre de lieu de centralisation et de partage des savoirs écosystémiques. Le mycoculteur a déjà plusieurs projets en branle, mais il aimerait, dans un futur proche, rendre accessible la nourriture écosystémique. « Pour l’instant, je suis dans le champignon principalement, mais éventuellement je vais ramener plus de choses sauvages, comme des baies, des fruits, des plantes, etc. », déclare Nicolas.
Très conscientisé, il concentre ses énergies à bâtir des écosystèmes, plutôt qu’à instrumentaliser le territoire. « On travaille avec le tout », me dit-il. Il applique en ce moment une approche permaculturelle, en produisant le plus possible de manière écosystémique, en sous-bois à l’extérieur. « Il y a des champignons qui produisent mieux dehors, qu’à l’intérieur. Plus belle qualité, meilleur rendement et moins d’insectes ravageurs, grâce à l’équilibre de prédation », affirme-t-il.
Nicolas cherche également à réduire sa consommation d’énergie. Il monte actuellement un projet de recherche sur le développement d’un outillage efficace pour la production de champignons sur billes de bois. Cette technique, surtout pratiquée au Japon, n’utiliserait qu’un dixième de la quantité de plastique et d’énergie nécessaire à la production sur sciures de bois (type de production utilisé par presque tous les producteurs de champignons). Aussi, le fondateur de Mycotrophe a procédé à l’électrification de l’ensemble de ses installations, bien que cela lui coûte 18 fois plus cher par rapport au gaz.
Malgré sa panoplie de projets en cours, le mycoculteur confirme être en mesure de produire beaucoup de mycélium afin de permettre aux gens de faire pousser des champignons à la maison. Cet hiver, il prévoit aussi de mettre en place des cours et d’offrir de la consultation. Pour vous procurer des champignons, du mycélium ou pour rencontrer Nicolas, n’hésitez pas à passer au comptoir Mycotrophe, ouvert du mercredi au dimanche, de 11 h à 18 h, ou suivez-le sur Facebook.
Marianne Lévesque