Un Pygargue à Brigham !
Un texte de Ghislaine Delisle
Paru dans le numéro Hiver/Winter 2021-2022
Publié le : 21 novembre 2021
Dernière mise à jour : 30 novembre 2021
C’était la panique sur la rue Roberge à Brigham, le 4 août dernier. Il y a longtemps qu’on avait vu autant d’effervescence sur cette petite rue tranquille. La raison ? Des résidents avaient trouvé un oiseau de proie dans leur cour, faible et incapable de voler. Ils ont appelé les agents de la Faune pour savoir…
C’était la panique sur la rue Roberge à Brigham, le 4 août dernier. Il y a longtemps qu’on avait vu autant d’effervescence sur cette petite rue tranquille. La raison ? Des résidents avaient trouvé un oiseau de proie dans leur cour, faible et incapable de voler. Ils ont appelé les agents de la Faune pour savoir quoi faire. On leur a suggéré de l’attraper avec une couverture, de le mettre dans une cage avec un bol d’eau ; ils viendraient le chercher le lendemain.
Le diagnostic
À la Faculté de médecine vétérinaire de Saint-Hyacinthe, où le rapace a été acheminé, on m’a fourni les informations suivantes. L’oiseau, un Pygargue à tête blanche juvénile, est arrivé dans un piètre état. Déshydraté et souffrant de malnutrition, il était abattu et sans énergie.
Les soins prodigués
Ils l’ont d’abord hydraté et ont dû le nourrir par gavage. Pis, ils lui ont fait subir tous les tests : radiographie, analyse sanguine et détection de contamination au cuivre notamment. Ils n’ont trouvé aucun problème d’ordre médical. Leur hypothèse est que, très petit pour son âge, il est tombé du nid et/ou a été abandonné par les parents qui ont préféré mettre leurs efforts sur un jeune avec de meilleures chances de survie. Ça arrive fréquemment. J’ai moi-même déjà suivi, au télescope derrière chez-moi, un nid de buse à queue rousse où il y avait deux petits. Du jour au lendemain, il n’y en avait plus qu’un qui s’est rendu à l’envol.
Comme le jeune aigle était très stressé et incapable de déchiqueter sa nourriture par lui-même, on l’a placé seul dans une volière et on a continué à le nourrir par petites bouchées. On m’a dit que s’il réussissait à s’alimenter et à prendre des forces dans les prochaines semaines, on l’enverrait à Chouette à voir, vitrine de l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP) où, d’une volière de réhabilitation, il pourrait éventuellement être remis en liberté quand il serait prêt à voler et à se nourrir par lui-même.
Dernières nouvelles
Quand j’ai rappelé un mois plus tard pour avoir de ses nouvelles, j’ai appris avec joie qu’il s’était bien rétabli à L’UQROP et qu’il avait été remis en liberté deux semaines plus tard. Sans l’aide des différents intervenants et des gens qui l’ont trouvé et qui ont fait ce qu’il fallait, ce jeune Pygargue à tête blanche n’aurait assurément pas pu survivre.
Ghislaine Bacon-Delisle
Club des ornithologues de Brome-Missisquoi (COBM)
Note : Le Pygargue à tête blanche a été déclaré espèce vulnérable en 2003 et grâce à la participation de nombreux organismes travaillant à la réhabilitation des espèces en danger, il est considéré aujourd’hui « en rétablissement ».
Si vous trouvez un oiseau de proie affaibli ou blessé…
Utiliser des gants, une couverture pour l’attraper et pour le sécuriser et le mettre dans une boîte en carton perforée.
Le mettre au calme à l’abri des humains et des animaux afin de minimiser le stress.
Lisez : www.uqrop.qc.ca/fr/uqrop/un-oiseau-de-proie-blesse pour les précautions à prendre.
Contacter un des numéros suivants afin d’acheminer l’oiseau à bon port et d’augmenter ses chances de survie.
Les oiseaux de proie sont à déclaration obligatoire aux agents de protection de la faune du Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec.
Protection de la faune : 1-877-346-6763 ou en dehors des heures de bureau, S.O.S. braconnage : 1-800-463-2191
Clinique des oiseaux de proie, Faculté de médecine vétérinaire, Saint-Hyacinthe : 450-773-8521, poste 8427 ou en dehors des heures de bureau : 450-778-8111
Vos premiers répondants au COBM pour l’UQROP Jean-Jacques Lombard (cajelom@gmail.com) : 450-263-2216 Suzanne Pellerin (suzanne.pellerin@mcgill.ca) : 514-714-2216