Tiffany Monk, l’artiste de couverture

Un texte de Andrée Pelletier

Paru dans le numéro

Publié le : 17 février 2023

Dernière mise à jour : 20 février 2023

 

Ce qui est fascinant chez Tiffany Monk, c’est de voir un talent se déployer d’œuvre en œuvre, de médium en médium. La variété des sujets qu’elle peint ou dessine est impressionnante. Elle peut passer des portraits aux paysages avec la même habileté.

Tiffany Monk
Sutton Brouërie – Série Sutton, 2020, encre sur papier teinté, 10×8 po.

[ENGLISH BELOW] Elle habite dans un des plus hauts édifices de Sutton et a, de ce fait, une des plus jolies vues du village. C’est la première fois que je la voie sans casquette, je la reconnais à peine. Elle est grande, souriante, un peu timide. Elle m’entraîne dans son studio, une pièce à l’arrière de l’appartement qu’elle partage avec la laveuse-sécheuse. Les murs sont tapissés de ses œuvres, ses huiles, ses encres et ses gravures digitales. Je m’assois à sa table à dessin et elle, devant son chevalet. Elle est au début d’une création. Des montagnes, des arbres sont esquissés, je la surprends en pleine création.

Tiffany Monk
Mont Sutton Ascending, 2023, huile sur panneau de bois, 12×12 po.

Tiffany Monk est née dans le comté de Kent en Grande-Bretagne. Elle y a habité jusqu’à sa vingtaine, puis ce fut l’Université, où elle a étudié les effets spéciaux et la création de personnages pour le cinéma. Engagée sur les tournages, elle crée des accessoires, des marionnettes, des maquettes et des toiles de fond, autant pour le cinéma que pour le théâtre. Elle passe ensuite à l’animation stop-motion comme celle de Wallace et Gromit, un travail de moine qui demande patience et précision. Après quelques années du travail de moine qui ne paie pas très bien, elle décide d’aller voir le monde et profite d’un visa vacances-travail qui la conduit jusqu’à Vancouver.

Elle y trouve un travail, toujours dans le cinéma, mais fera surtout une rencontre qui changera son destin, celle de son épouse, native de Joliette. Voilà maintenant qu’elle se retrouve à Sutton, depuis quatre ans, dans le plus haut édifice du village, avec une vue magnifique.

Tiffany a toujours dessiné, depuis sa plus tendre enfance. Elle est heureuse quand elle « fait » quelque chose. Aujourd’hui, c’est l’huile qui traduit son inspiration, que ce soit des paysages de neige ou de la forêt qui nous entoure. Dans ses encres et ses dessins de la rue Principale, qu’elle trace avec une incroyable minutie, tous les détails y sont. Son trait est sûr et sa technique sans faille. On sent là, la précision du réalisme qu’elle a dû apprendre dans la création de ses toiles de fond. Ses huiles, elles, varient du réalisme net au coup de pinceau plus libre, plus intuitif. 

Une de ses influences est le peintre et illustrateur américain Norman Rockwell. Comme lui, elle se promène entre l’illustration et la peinture. Comme lui, là où elle excelle, c’est dans la création d’atmosphères, du narratif émanant de son sujet. Ses portraits sont très évocateurs, son autoportrait, le portrait de son épouse ou celui de son père et de son frère assis sur un sofa, sont saisissants. Elle sait capter le vécu, le moment. « Je m’efforce de créer une œuvre qui évoque le sentiment d’un moment, suscitant une connexion avec le spectateur, » écrit-elle sur son site. Elle y réussit.

Tiffany Monk
Sunday Mornings, 2019, huile sur panneau de bois, 16×16 po.

L’autre médium qui l’intéresse est la gravure numérique, le dessin sur tablette numérique. Peu d’artistes s’y adonnent encore, mais Tiffany y travaille avec plaisir. La polyvalence de ce nouveau procédé n’a plus de secrets pour elle.

Tiffany Monk
Alice & Delilah, 2020. Dessin numérique par Procreate, tirage de 11×14 po.

Ce qui est fascinant chez elle, c’est de voir un talent se déployer d’œuvre en œuvre, de médium en médium. La variété des sujets qu’elle peint ou dessine est impressionnante. Elle peut passer des portraits aux paysages avec la même habileté. Ses oiseaux ont toujours la cote dans les expositions de groupe du centre d’art Arts Sutton.

Tiffany Monk n’est pas seulement une artiste en arts visuels, elle chante et joue de la guitare. Vous pourrez d’ailleurs la voir au mois d’avril à la Brouërie avec son groupe les Hummingbirds. C’est une artiste à suivre et à découvrir, si vous ne l’avez pas déjà fait.À noter qu’elle prend aussi des commandes. 

Visitez www.tiffanymonk.com, pour en connaître davantage.

Andrée Pelletier

ARTICLE IN ENGLISH: https://journalletour.com/featured-artist-tiffany-monk/