Complètement… canard !

La petite roulotte faisant office de boutique du Canards du Lac Brome, ouverte à la suite du violent incendie ayant ravagé un bâtiment de l’entreprise de Knowlton, en juillet 2016, n’est plus. La plus ancienne ferme d’élevage du canard de Pékin au Canada, vieille de 106 ans, a donné le coup d’envoi à une nouvelle adresse gourmande en octobre dernier, située chemin du Centre. Une destination où se dévoile cette volaille, sous toutes ses coutures.

Le local de 1500 pieds carrés, logé sous de très hauts plafonds cathédrales— au design signé Cyr Cathcart de Bromont, a été pensé dans les moindres détails. Les photos historiques qui tapissent les murs, nous rappellent à quel point l’entreprise créée en 1912 est gorgée d’histoire. En fait, l’entièreté du décor assure tout à fait ce devoir de mémoire. Les clins d’oeil à la vie à la ferme sont tels, que même la lampe trônant dans la salle de bain (une oeuvre d’art en soit) est faite à partir d’un abreuvoir d’oiseau.

Côté gastronomie, la boutique compte une gamme d’une cinquantaine de produits différents; crus, précuits et prêts à manger, dont plusieurs exclusifs. C’est le cas des cuisses, poitrines ou gras de canard offerts en gros format notamment. Mais aussi des gésiers, coeurs, foies ou ailes de canard.

Pour pousser la curiosité plus loin, l’adresse offre des dégustations originales, avec chefs invités toutes les fins de semaine. Elle abrite aussi sous son toit, la cuisine de celui qui conçoit toutes leurs recettes, le chef Domenico Forte; ainsi qu’un centre d’interprétation du canard, pour de l’information sur l’élevage par exemple.

 

Un canard de Noël?

 

Les canards de Pékin du Lac Brome sont de jeunes canards, de 6 à 7 semaines d’âge, non gavés, d’où le fait que l’on parle ici de poitrine et non de magret, et dont l’air de famille s’apparente aux célèbres personnages de Disney, Donald Duck et Oncle Picsou. Bref, l’engouement pour cette volaille à la chair rouge est tel aujourd’hui, que la traditionnelle dinde du temps des Fêtes fait quasiment piètre figure en ce moment. Du moins, c’est ce qu’en dénote le président et directeur général de l’institution, Claude Trottier.

Le Sherbrookois d’origine raconte qu’à ses débuts, il y a 28 ans, la PME vendait quelque 3000 caisses de canards entiers aux supermarchés pour le temps des Fêtes [une caisse contenant six canards], en comparaison aux 40 000 caisses vendues l’an passé.

« On est vraiment le temple du canard ! », s’épanche-t-il. Pas faux, sachant que la marque au chiffre d’affaires d’environ 40 millions de dollars par an, et comprenant une production annuelle de quelque 3 millions de canards, se trouve aujourd’hui aussi loin que dans le Chinatown de Tokyo, au Japon.