Un aménagement paysager plus vert
Un texte de Emmanuelle Tittley
Paru dans le numéro Été/Summer 2019
Publié le : 3 juin 2019
Dernière mise à jour : 30 octobre 2020
Nous savons tous que nos choix de consommateurs ont un impact écologique et sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). Voici quelques trucs pour réduire votre empreinte écologique dans la construction d’un aménagement extérieur. Planter des arbres Ceci peut paraître banal, mais c’est un point essentiel. Les arbres sont nos plus grands…
Nous savons tous que nos choix de consommateurs ont un impact écologique et sur les émissions de gaz à effet de serre (GES). Voici quelques trucs pour réduire votre empreinte écologique dans la construction d’un aménagement extérieur.
Planter des arbres
Ceci peut paraître banal, mais c’est un point essentiel. Les arbres sont nos plus grands alliés pour réduire les GES et lutter contre les changements climatiques. De plus, placés stratégiquement, les arbres aideront à réguler la température ambiante de votre maison et à réduire les îlots de chaleur. Privilégiez les espèces indigènes qui offrent abris et nourriture à la faune et qui sont adaptées à leur milieu.
Éliminer la pelouse
Remplacer la pelouse par des plantes basses sans besoin de tonte vous fera économiser du temps et réduira votre consommation d’essence. De plus, vos oreilles et celles de vos voisins vous remercieront. Un couvre-sol varié offrira une plus grande diversité de nourriture pour les pollinisateurs. Elle résistera également mieux aux insectes et maladies qu’une pelouse en monoculture. Vous pouvez détruire la pelouse avec de grands cartons posés au sol à l’automne. Le printemps suivant, ils se seront décomposés. Compostez le surplus et amendez le sol au besoin avant de planter ou d’ensemencer de couvre-sol.
Plusieurs mélanges de plantes basses sont offerts. Les plantes adaptées pour une pelouse sans tonte comprennent le trèfle blanc, le thym rampant, l’achillée millefeuille, le sédum, les graminées basses, les pâquerettes et les fraisiers sauvages. Une fois bien implantés et choisis selon votre site, les plantes vivaces couvre-sols ne requièrent pas ou peu d’entretien.
Bien choisir ses matériaux
Le transport et la fabrication des matériaux ont un coût écologique. Pour réduire leur impact au maximum, on optera pour des matériaux locaux, durables, peu transformés et/ou récupérés.
Veillez tout d’abord à réutiliser un maximum de matériaux provenant de votre terrain : pierres découvertes dans des travaux d’excavation, plantes que vous aurez multipliées, sable et bordure d’un carré de sable qui ne sert plus, etc. Pour l’achat de nouveaux matériaux, privilégiez les matériaux bruts, utilisez des pavés perméables ou des renforts de pelouse en plastique recyclé, ou utilisez du bois provenant d’une scierie locale certifiée FSC. Vous pouvez également récupérer du bois, de la pierre ou du béton de travaux de démolition. Vous pouvez aussi opter pour une clôture de saule ou une haie, transformer les branches émondées en paillis pour les chemins ou les plates-bandes et choisir des matériaux en vrac. Éviter de brûler les matériaux en trop et disposer des matériaux de surplus de façon appropriée.
Respecter son sol
Le sol est un milieu mystérieux, car une partie seulement nous est accessible. Il est facile d’oublier qu’une vie riche s’active sous nos pieds. Une multitude de microorganismes assure la fertilité du sol. Celle-ci est essentielle à la bonne croissance des plantes qui jouent un rôle crucial dans le cycle vital du carbone.
Les sols prennent des centaines d’années à se former. Il faut donc y penser à deux fois avant de faire des excavations et des mouvements de sols sur votre terrain. Les remaniements de sols perturberont l’activité des organismes, en plus de créer de la pollution atmosphérique par l’utilisation de la machinerie et le transport. De plus, le sol possède un réseau hydrique construit au fil du temps. Sa perturbation entraîne également celle de la gestion de l’eau. La compaction du sol par la machinerie le rend davantage perméable, ce qui peut amener des problèmes d’écoulement des eaux de surface. Une planification précise permettra de réduire les mouvements de sol et de machinerie.
Quelques conseils : conserver le sol en place, réduire les déplacements, amender le sol pour les plantations plutôt que de faire livrer de la terre. Si vous construisez des surfaces minérales, décapez le sol et conservez-le sur votre terrain. Vous pourrez vous en servir pour des ouvrages de plantations ou des buttes. Utiliser du paillis pour enrichir le sol et conserver son humidité, amender le sol avec du compost ou du fumier et n’utiliser pas de pesticides, de fongicides ou d’engrais chimiques qui perturbent l’équilibre du sol.
Pour que votre aménagement paysager soit réellement vert, optez pour des pratiques écologiques!
Emmanuelle Tittley, architecte paysagiste
Ressources
Édith Smeesters, Pelouses écologiques et autres couvre-sols
Programme SOL’ERE sur la santé des sols de l’Association québécoise de spécialistes en sciences du sol (AQSSS)