Autobiographie 

Un texte de Denis Boulanger

Paru dans le numéro

Publié le : 18 août 2023

Dernière mise à jour : 30 novembre 2023

 

Cette année, le journal Le Tour a 40 ans. Denis Boulanger, fondateur du journal, a écrit une petite autobiographie pour l'occasion.

J’ai été conçu par des amateurs de culture, de plein air, de nature et de loisirs. J’ai eu la bonne fortune de paraître dans une localité pleine de potentiel et de promesses, il y a quarante ans. Je demeurerai un travail que les besoins émergents et progrès technologiques modifieront et réorienteront.

autobiographie
Le tout premier Tour, en septembre 1983

En 1983, lors de ma première parution, j’étais plutôt trapu et monochrome. Mes douze pages relataient l’histoire, la découverte, le changement, les événements et le potentiel touristique. Je n’ai pas tardé à grandir. Je répondais à un besoin de partage d’information à saveurs quotidienne et hebdomadaire, saisonnière et annuelle. 

Ma vocation était et demeure de parler à la fois au résidents et aux gens de passage. De fait, je fus baptisé en ce sens. Le Tour pour « faire le tour », « avoir le tour » et du préfixe du terme tourisme. Ma communauté du temps était plutôt rurale ou urbaine en villégiature et plus touristique l’hiver à cause de la réputée station de ski de mon village qui attirait de nombreux skieurs des États-Unis et des autres provinces. Et que dire de mon endroit de naissance ! Quelle merveilleuse nature à l’année ! Quels magnifiques paysages ! Une flore et une faune diversifiées, une montagne abritant de splendides lacs et cours d’eau. Des citoyens accueillants, une culture en pleine effervescence, mais aussi une agriculture en voie de s’effriter. 

Les collaborateurs avertis me remplissent des particularités de la région à partir du sujet de leur expertise. À ma lecture, une personne qui approfondit ses connaissances du milieu dont je traite ne peut faire autrement que de mieux l’apprécier et le protéger. Je me considère un outil structurant indispensable au sain développement de ma région. Je crois avoir atteint un certain équilibre entre la publicité et le contenu rédactionnel.

J’ai adopté une considération particulière pour le bilinguisme. La traduction systématique de tous les textes me semblait réduire le contenu de moitié. Qui lirait les deux versions d’un même texte? Des textes en français et en anglais permettent au lecteur d’utiliser sa langue maternelle et d’explorer sa langue seconde quand un sujet l’intéresse. Ce n’est pas moi qui suis bilingue, mais plutôt mon lectorat.

Je suis donc un périodique, adossé aux flux saisonnier et touristique qui présentent la culture, la nature, les activités, les points d’intérêt de la saison en cours. J’ai voulu m’adapter et élargir mon rayonnement en ajoutant des sujets à l’extérieur de mon petit patelin, afin de bonifier l’offre et accroître mon marché.

Les changements technologiques de production et de diffusion me forceront toujours à m’adapter. Mais je ne crains pas de perdre ma place de journal communautaire. Comme c’est ici même, en région, que l’on me découvre et m’explore, je suis distribué par la poste aux résidents et déposé dans les commerces et points de chute pour les visiteurs. Je suis une carte de visite qui se transmet aux parents et amis en générant du bouche-à-oreille positif.

Je suis passé de l’impression en noir et blanc sur papier journal via la photocomposition, les films, les plaques et l’impression. Plus tard, j’ai expérimenté un plus petit format sur papier blanc avec un peu de couleur grâce au procédé offset. Puis maintenant sur papier journal de qualité tout en couleurs. En surplus, l’Internet me permet une plus grande diffusion. 

Un grand merci à ceux qui ont su m’organiser et me bâtir. Félicitations aux contributeurs qui ont étalé leurs connaissances et leurs talents, et consacré leur énergie à mon évolution ces quarante premières années. Mon humble parution de 12 pages en noir et blanc est passée à 48 pages tout en couleur. Cent soixante numéros, des millions de mots… Et le sentiment d’être encore jeune !

Comment ne pas être fier de mes quarante ans de croissance et de succès ? Comment ne pas considérer que mon passé est garant de mon avenir ?

Denis Boulanger, fondateur du journal