La Cidrerie Alma

Un texte de Geneviève Hébert

Paru dans le numéro

Publié le : 18 août 2019

Dernière mise à jour : 1 novembre 2020

 

Justine Therrien a 37 ans, une formation en sommellerie et de l’expérience dans des agences de vin et spiritueux. Julien Niquet a 38 ans et un baccalauréat en finances. Le couple a deux enfants en bas âge. Ils sont arrivés en région il y a seulement 2 ans, la tête pleine de projets. Pour commencer,…

Cidrerie Alma

Justine et Julien, fondateurs de la Cidrerie Alma et du vignoble La Maison Agricole Joy Hill

Justine Therrien a 37 ans, une formation en sommellerie et de l’expérience dans des agences de vin et spiritueux. Julien Niquet a 38 ans et un baccalauréat en finances. Le couple a deux enfants en bas âge. Ils sont arrivés en région il y a seulement 2 ans, la tête pleine de projets.

Pour commencer, il faut spécifier que Julien, malgré son jeune âge, a déjà cofondé la microbrasserie Glutenberg en 2011, entreprise qui a récolté un immense succès dès son lancement. En 2017, l’entreprise a été rachetée par la Caisse de Dépôt, devenant le groupe Glutenberg. Depuis, le couple a décidé de plancher ensemble sur un projet à long terme en partant un vignoble, la Maison agricole Joy Hill, là où se situe l’ancien verger Pomme d’Art. Ils y ont planté près de 40 000 vignes Vitis vinifera : Chardonnay, Gamay, Pinot Blanc, Muscadet, Grüener Veltliner et Blaufränkisch. Julien précise que la présence de ces 2 derniers cépages autrichiens est une première au Québec.

En attendant que les vignes deviennent matures, Julien et sa conjointe ont fait l’acquisition d’un local commercial à Dunham qu’ils ont aménagé pour produire leur propre cidre et éventuellement celui d’autres cidreries. « On veut faire de la qualité, mais en quantité, » précise Julien. Pour l’instant, ils favorisent l’achat de pommes issues de l’agriculture raisonnée[1] et privilégient des méthodes de production artisanales, en utilisant notamment les levures naturelles de la pomme et autres levures indigènes.

Cidrerie Alma

Les trois produits-phares de la Cidrerie Alma: Klaus, Rosie et Joe.

Leur permis de brassage industriel leur permet d’acheter des pommes de partout pour leur production. Mais ils préfèrent encore louer une parcelle d’un verger sur le chemin Abbott’s Corner à Frelighsburg. Les pommes Spartan, Gala, Cortland et Dolgo y sont récoltées pour fabriquer les 3 produits phares de la cidrerie Alma : Klaus, Rosie et Joe, que vous trouvez notamment au Marché Tradition de Frelighsburg, au Beat & Betterave, à l’Épicerie-Café et à la Brasserie Dunham.

Outre ces cidres, la cidrerie Alma sort chaque année des produits saisonniers en plus petites quantités. En juillet, gardez l’œil ouvert pour le cidre Kin. On le retrouvera notamment sur les lignes de fût de la Brasserie Dunham. Ce cidre faible en alcool (2,5 %) s’obtient en ajoutant du kombucha au gingembre à du marc de pommes bouilli. En septembre, surveillez le Supra Natural à base de Ginger Gold et de Dolgo, fermenté en barrique 8 mois. Ce dernier est inspiré du Sidra Natural espagnol, un cidre ascétique qui se sert dans un verre positionné à environ un mètre de la bouteille afin de mieux faire perler le liquide.

À l’automne, Julien et ses amis partiront à la recherche de pommes sauvages. Avec ces dernières, ils élaboreront pour une 2e année consécutive, une cuvée Wild Wild Est. Ce cidre bouché traditionnel est élaboré entièrement à partir de pommes cueillies dans les forêts québécoises, notamment dans les Cantons-de-l’Est. N’hésitez pas à communiquer avec lui à niquetjulien@maisonjoyhill.com pour lui désigner des pommiers sauvages près de chez vous.

Ah oui, une dernière chose. Pourquoi Alma, alors que la cidrerie se trouve sur la route des vins de Brome-Missisquoi ? « Le nom court se prononce bien dans toutes les langues et signifie pomme en langue casaque ; le Kazakhstan étant le pays d’origine de la pomme, » nous explique Julien. Le Saguenéen d’origine qualifie de hasard le fait que ses parents aient eu pendant plus de 10 ans un chalet à Alma.

Avis aux intéressés : les propriétaires aimeraient diversifier leur offre au vignoble. Ils songent à prêter un hectare de terre à quelqu’un qui voudrait démarrer une production maraîchère ou horticole. À qui la chance ?

[1] Mode de production agricole qui vise à limiter la quantité d’intrants chimiques en privilégiant la régulation naturelle, en assurant néanmoins le meilleur rendement économique possible.