Une collaboration avec Pierre Thibault

Un texte de Anne-Marie Lavigne

Paru dans le numéro

Publié le : 5 juin 2018

Dernière mise à jour : 22 octobre 2020

 

L’école d’art de Sutton inaugurera au village un premier pavillon d’été pour les enfants en collaboration avec l’architecte québécois renommé Pierre Thibault. Suite à un concours d’architecture organisé à l’école primaire de Sutton, un jury présidé par l’architecte choisira le dessin d’un enfant qui sera réalisé en trois dimensions avec l’aide des parents et des…

Pavillon d'été de l'École d'art de Sutton

L’école d’art de Sutton inaugurera au village un premier pavillon d’été pour les enfants en collaboration avec l’architecte québécois renommé Pierre Thibault. Suite à un concours d’architecture organisé à l’école primaire de Sutton, un jury présidé par l’architecte choisira le dessin d’un enfant qui sera réalisé en trois dimensions avec l’aide des parents et des artisans bénévoles intéressés par cette initiative.

Dans le cadre d’un camp d’exploration en architecture, les enfants sont invités après les heures de classe à participer au montage de cette structure temporaire qui sera exposée pendant toute la période estivale. Pour l’occasion, nous avons posé quelques questions à l’architecte.

Quelle est votre relation avec les Cantons de l’Est et y a-t-il des éléments du paysage d’ici qui vous inspirent davantage ?

Je connais bien les Cantons, j’ai construit la maison de ma sœur à Eastman et on a fait plusieurs projets dans la région. C’est un territoire tout en relief, sa géographie est très belle. L’intervention de l’homme y est présente, avec ses influences anglaises, l’organisation de l’espace est une mise en évidence de la topographie. Chaque village prend une portion du relief, les interventions sur le paysage sont harmonieuses, car on a gardé les principaux éléments de la nature.

Avez-vous des coups de cœur autres qu’architecturaux dans la région ?

Il y a la silhouette très particulière des montagnes, on peut s’orienter avec elles. Ça marque l’imaginaire. En s’élevant, on a des vues et en vallée, on voit les silhouettes en hauteur. Ce sont des regards croisés entre les composantes du paysage.

Les gens vous associent aux lignes pures et à l’intégration de l’architecture au paysage. Est-ce que d’autres principes sous-tendent votre travail ?

D’autres éléments importants : la présence des arbres, la nature, car l’architecture les met en évidence. Il y a aussi la perspective, le développement durable, le solaire passif, l’orientation, la protection contre les vents, la réduction de nos interventions à tous les niveaux, la délicatesse et la légèreté, avec le moins d’empreintes possible. On crée des lieux de vie, où les rencontres sont favorisées, les espaces fluides, où c’est facile de recevoir et de partager.

 

Avant de faire le Lab École, aviez-vous fait des ateliers avec les enfants ? Qu’est-ce que l’aventure du Lab École a apporté à votre pratique ?

On a visité des écoles, on est allé dans des classes, on a échangé avec les enfants. On a invité des enfants, des parents et des enseignants pour avoir leurs réactions. Les enfants nous ont impressionnés par leurs commentaires. On a créé des comités dans chaque projet d’école avec des enseignants, la direction, mais aussi un minimum de deux élèves. On se rend compte que les enfants enrichissent le processus de création. On réinvente le programme de l’école et les espaces, on revisite tous les éléments de l’école : la classe, la bibliothèque, le gymnase, la cour. On veut avoir leurs témoignages et leurs commentaires pour savoir comment on pourrait refaire une meilleure classe. On fait réagir les enfants face à différents scénarios, car ce sont eux qui vont utiliser et vivre dans ces espaces. La consultation est un élément clé de la réussite d’un projet.

Qu’est-ce qui vous interpelle dans le projet de conception d’un pavillon d’été avec l’École d’art de Sutton ?

On fait des projets éphémères chaque année. Des projets ouverts, pas préconçus. C’est un dialogue qui nous nourrit mutuellement. En dehors des paramètres habituels, des choses simples peuvent nous faire faire de grands pas. Une grande liberté permet de nous guider vers des solutions hors des cadres rigides et traditionnels. C’est une possibilité d’exploration plus grande ; on arrive à des résultats étonnants qui nourrissent des projets plus pérennes. Ça nourrit et ça stimule notre création. Ça démontre la force de cette créativité…

Situé tout près de la mairie, le long de la rivière Sutton, le pavillon sera accessible au grand public par un petit sentier aménagé par les propriétaires du terrain. Grâce à leur générosité et à celle de Pierre Thibault, cette première édition inspirée par les pavillons de la galerie Serpentine à Londres aura été rendue possible.

Pour plus d’informations ou pour suivre les étapes du projet, suivez-nous sur facebook.com/ecoleartsutton.