Une École d’art à Sutton

Un texte de Anne Lecours

Paru dans le numéro

Publié le : 8 mars 2017

Dernière mise à jour : 3 novembre 2020

 

« L’art est un geste d’expression libre, qui forme des êtres sensibles, rigoureux, autonomes, créatifs et ouverts à la différence ». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Anne-Marie Lavigne et Jean-Sébastien Bernard. Unis dans leurs projets professionnels comme dans la vie, ils s’apprêtent à ouvrir l’École d’art de Sutton à l’été 2017, dans des locaux…

Kiosque de limonade tenu par Fanilou, Charlotte et Régine

« L’art est un geste d’expression libre, qui forme des êtres sensibles, rigoureux, autonomes, créatifs et ouverts à la différence ». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Anne-Marie Lavigne et Jean-Sébastien Bernard. Unis dans leurs projets professionnels comme dans la vie, ils s’apprêtent à ouvrir l’École d’art de Sutton à l’été 2017, dans des locaux aménagés au sein de leur domicile. L’école offrira des cours de dessin, peinture, sculpture et photographie, autant aux enfants qu’aux adultes.

Mais je vais trop vite… Revenons 12 ans en arrière. Anne-Marie termine sa maîtrise en histoire de l’art et se nourrit de ses recherches sur l’art sacré. Jean-Sébastien revient de la Californie, où il a réalisé son rêve de développer ses talents de photographe auprès de maîtres admirés. Les deux se rencontrent dans le cadre d’une exposition photographique, se mettent à parler… et se reconnaissent. Même jeunesse à la campagne, où leur imaginaire commence à exploser. Même parcours où la passion autant pour les arts que pour la réflexion guide leurs choix. Mêmes valeurs. Quelques années plus tard, ça donne une charmante Charlotte et un adorable Henri.

Mais décidément, je vais encore trop vite ! Retour en 2005 ! Anne-Marie et Jean-Sébastien viennent de se rencontrer. Un processus chimique a pris naissance entre eux, processus qui les porte à partager autant leurs rêves que leur capacité à les actualiser. Ils réalisent leurs premiers projets communs ; il y est notamment beaucoup question de photographie d’architecture.

Le travail les amène à s’installer à Boston où ils vivent leur vie de jeunes artistes, penseurs, créateurs. Ils plongent avec ferveur dans tout ce que la vie offre de bon et de beau. Musées, livres d’art, projets d’exposition, créations… Des coffrets pour photos naissent, conçus comme des écrins d’art sacré.

Quand la petite Charlotte vient cogner à la porte, ils se demandent où aller nidifier : la campagne québécoise devient rapidement leur premier choix, et plus spécifiquement Sutton. Ils sont emballés par la nature environnante, par la présence des arts, par l’accès facile au plein air et au sport, et par l’exceptionnelle entraide qui règne dans la communauté.

Parlant d’entraide… À l’automne 2016, Anne-Marie passe de nombreuses heures auprès des enfants de l’école de Sutton pour les accompagner dans la création d’un des tableaux du décor de Casse-Noisette, conçu avec la collaboration de Suzanne Vié. La gymnastique organisationnelle requise, impliquant le précieux soutien de la direction et des professeurs, relève elle-même d’un grand ballet : presque 80 élèves sont impliqués. L’objectif d’Anne-Marie, au-delà de la réussite esthétique : que les enfants vivent à fond le processus de création et qu’ils terminent le projet avec le sentiment d’une belle expérience. Parions qu’elle a atteint son but et que les jeunes artistes se rappelleront longtemps de l’aventure… Charlotte s’en souviendra particulièrement : du haut de ses 7 ans, en plus de participer au projet créatif, elle a recueilli plus de 170 dollars de financement en vendant de la limonade avec ses copines ! Son tout petit frère a fait partie du voyage lui aussi, en assistant aux ateliers de production du décor, accroché au sein de sa maman.

C’est d’ailleurs ce qui frappe, quand on rencontre Anne-Marie et Jean-Sébastien : la fusion entre leur vie personnelle, familiale, leurs rêves et leurs projets professionnels. Le tout guidé par leurs valeurs. Ils semblent détenir le secret de l’alchimie qui allie le cœur, la tête, les mains et sans doute l’âme… et ils appliquent avec sérieux les règles de cette connaissance précieuse.

À propos de sérieux : l’apprentissage en bonne et due forme des techniques artistiques est clairement un des buts de l’École d’art de Sutton. Car la technique est la base qui permet à l’individu de s’exprimer, d’être libre, et ainsi de contribuer à notre société en y apportant ses propres couleurs.

Voilà, c’est ce que je voulais vous dire. Mon empressement était peut-être dû au plaisir de vous annoncer que notre merveilleuse communauté avait attiré deux belles personnes de plus ; des êtres sensibles, rigoureux, autonomes, créatifs et ouverts à la différence… qui vont contribuer à en former d’autres.

L’École d’art de Sutton débutera ses activités par un camp de jour bilingue qui aura lieu au 20 rue Western, les deux premières semaines de juillet. Anne-Marie et Jean-Sébastien prévoient organiser une activité de sociofinancement afin que les coûts d’inscription au camp soient abordables pour tous. Informations et inscriptions sur Facebook à École d’art de Sutton ou au 514-690-2972, dès ce printemps.