Vente de choses
Un texte de Geneviève Hébert
Paru dans le numéro Été/Summer 2019
Publié le : 4 juin 2019
Dernière mise à jour : 30 octobre 2020
L’ébéniste Éric Charbonneau, vous connaissez ? Et si je vous parle de l’atelier-boutique sur le bord du chemin de fer qui arborait autrefois le panneau « Vente de choses », vous le replacez ? Comme plusieurs d’entre vous, j’ai rencontré Éric parce que je passais régulièrement devant la bâtisse qui abrite maintenant le Marché couvert. À l’époque, comme j’allais…
L’ébéniste Éric Charbonneau, vous connaissez ? Et si je vous parle de l’atelier-boutique sur le bord du chemin de fer qui arborait autrefois le panneau « Vente de choses », vous le replacez ?
Comme plusieurs d’entre vous, j’ai rencontré Éric parce que je passais régulièrement devant la bâtisse qui abrite maintenant le Marché couvert. À l’époque, comme j’allais reconduire mes enfants à la garderie en marchant, je le croisais presque quotidiennement.
Si je vous parle de lui aujourd’hui, c’est parce que pour la première fois depuis qu’il a déménagé ses pénates avec sa famille il y a déjà 2 ans, je suis passée voir l’atelier d’Éric Charbonneau qui se trouve désormais dans l’ancienne scierie d’Abercorn. Comme il le dit si bien : « il faut vraiment passer par là pour le savoir. » Non seulement ça, mais comme leur nouvelle enseigne arbore un logo, mais toujours pas de nom, il s’avère encore difficile de les retrouver…
« On n’a jamais été ben ben bon pour se rendre visibles… » précise Dominique, sa conjointe et collègue de travail. D’ailleurs, le panneau « Vente de choses, » c’est l’artiste suttonnais George Constantin qui leur avait apporté en leur disant « Mettez ça devant la shop, ça va marcher ! » Il faut croire que ça leur allait bien puisque même leurs amis de Montréal les avaient retrouvés sur la Principale en se disant qu’il n’y avait que ces deux-là pour mettre une telle enseigne devant leur atelier…
Vous l’aurez compris, ces deux-là ne sont pas du genre à se prendre au sérieux. Ça ne veut pas dire qu’ils ne travaillent pas sérieusement. Éric est un autodidacte. Il a fait ses premières armes, entre autres, avec Gary Bursey de Stanbridge East, qui faisait des meubles de style shaker. Puis il a travaillé dans une firme architecturale à Montréal avant d’avoir son propre atelier en ville, puis à Sutton. Comme monsieur Bursey jadis, Éric aime le côté fonctionnel et épuré, à la fois dans les lignes, la finition, mais aussi dans l’assemblage. « J’aime faire en sorte qu’il y ait le moins de vis et de clous possible. » Ce qui donne des meubles contemporains indémodables, prêts à occuper une place dans la vraie vie.
Dominique, sa conjointe, s’occupe de la finition : après le sablage, elle enduit le plus souvent les meubles d’huile, parce que c’est facile à travailler, que ça vieillit bien, que ça met le bois en valeur, que c’est écologique et facile d’entretien. « On veut que nos meubles vieillissent avec leurs propriétaires, qu’ils soient en quelque sorte les prochaines antiquités, » précisent-ils. D’ailleurs, ils sont les détaillants des huiles naturelles et biodégradables LIVOS.
« Comme on fait des projets sur-mesure, on s’investit beaucoup dans le processus créatif avec le client. Ça implique beaucoup de discussion, de préparation. On ne refait jamais le même meuble. » De nature économe, ils tiennent également à ne rien gaspiller de la matière première, le bois massif, car celui-ci coûte cher. Dominique et Éric aiment travailler avec du bois local. Que ce soit pour les bancs, les tables, les lits, les bahuts, ou les comptoirs en bois, ils insufflent de l’originalité à leurs œuvres en travaillant le détail : le design des pieds d’un meuble, la coupe du bois, la finition et l’assemblage. D’ailleurs, depuis quelques mois, vous pouvez trouver certaines de leurs pièces chez Art Dépôt, mais aussi chez Del Design à Sherbrooke : des meubles au style contemporain faits avec des bois locaux rares comme le chêne à gros fruits, l’érable piqué ou le noyer noir.
Comme leur atelier ne leur permet plus d’avoir un espace boutique, l’affiche « Vente de choses » serait moins adéquate aujourd’hui, car ils « vendent » davantage des projets. Par contre, si vous passez par le 120A, Thibault Sud à Abercorn cet été, n’hésitez pas à vous arrêter : ça lui rappellera d’heureux souvenirs lorsqu’il avait pignon sur la rue Principale. Autrement, vous pouvez aussi entrer en contact avec lui par téléphone au 514-572-5875 par courriel à eric.charbonneau@hotmail.com. Pour les gens manuels, sachez qu’Éric loue occasionnellement son atelier et ses outils qu’il a mis des années à accumuler…