Mon expérience comme première répondante

Un texte de Lorraine Goyette

Paru dans le numéro

Publié le : 15 août 2015

Dernière mise à jour : 31 octobre 2020

 

Début mai 2011, je suis première répondante (PR) depuis trois semaines. J’ai déjà effectué quelques gardes de 12 heures sans avoir à me déplacer. Soudain, le téléavertisseur se fait entendre! Même si je suis habituée avec cet appareil, jamais un message entrant ne m’a fait autant sursauter. Le message me dit que je dois intervenir…

Lorraine Goyette, première répondante

Début mai 2011, je suis première répondante (PR) depuis trois semaines. J’ai déjà effectué quelques gardes de 12 heures sans avoir à me déplacer. Soudain, le téléavertisseur se fait entendre! Même si je suis habituée avec cet appareil, jamais un message entrant ne m’a fait autant sursauter. Le message me dit que je dois intervenir auprès d’une personne en difficultés respiratoires. Je saute dans le véhicule d’urgence pour me rendre sur place. Mon cœur bat à tout rompre tandis que je franchis les kilomètres qui me séparent de ma première intervention. Arrivée sur place, je prends les signes vitaux de la patiente. Mon équipier me rejoint une minute plus tard. Nous administrons de l’oxygène, aidons la patiente à reprendre un rythme respiratoire plus adéquat et la rassurons en attendant l’arrivée des ambulanciers. Elle part pour l’hôpital. La glace est enfin brisée!

Lors de ma formation pour devenir PR, je me suis posé beaucoup de questions. Approchant la soixantaine, serais-je suffisamment forte physiquement pour intervenir ou pour déplacer des patients? Saurais-je garder mon sang-froid lors d’interventions plus problématiques et avoir le recul nécessaire pour ne pas en être bouleversée? Et bien d’autres.

Je m’étais fixé une période d’engagement de deux ans pour aider au démarrage du service de Premiers répondants. Quatre ans plus tard, je suis toujours membre de l’équipe. Riche de l’expérience de plus d’une centaine d’interventions, je sais que je peux apporter mon aide, peu importe la situation. Le stress des débuts a disparu. Lors de mes gardes, même si je suis toujours prête à intervenir et que j’arrange mon emploi du temps en conséquence, j’arrive à oublier que le téléavertisseur peut sonner à tout moment. Mon sèche-linge, qui a la même sonnette que le téléavertisseur, ne me fait plus sursauter.

Lors de ma formation, j’étais hantée par la peur de devoir intervenir sur les lieux d’un accident de la route. Dernièrement, je suis intervenue auprès d’un homme âgé, prisonnier de son véhicule. Je me suis glissée sur le siège arrière pour lui prodiguer des soins pendant que ma coéquipière prenait ses signes vitaux et lui administrait l’oxygène par la fenêtre du véhicule. Tous les trois, nous avons attendu les ambulanciers et les pompiers. Ainsi, il n’était pas seul.

Chaque intervention est l’occasion de mettre en pratique les protocoles qui guident nos actions, de travailler en équipe avec nos partenaires de garde et les ambulanciers. L’expérience acquise me permet de peaufiner mes connaissances et surtout, d’aider une personne qui vit un moment de détresse.

La reconnaissance que je lis dans les yeux du patient et de son entourage est la plus belle récompense que je peux recevoir! Les heures de garde et de formation ne sont pas vaines. La camaraderie développée au sein du groupe et la complicité grandissante avec mes partenaires d’intervention viennent aussi ajouter aux bénéfices de mon action. De ce fait, j’invite toute personne intéressée à joindre notre équipe dynamique à communiquer avec notre responsable, René Lengacher, au (450) 775-0687. La cause en vaut bien la peine!