La Ferme Selby
Un texte de Christine Doyon
Paru dans le numéro Automne/Fall 2018
Publié le : 18 août 2018
Dernière mise à jour : 1 novembre 2020
Laurence Levasseur et Nicolas Gaudette sont jeunes et amoureux. Il y a 5 ans, ils se sont rencontrés à la ferme expérimentale de Frelighsburg et l’idée a germé de créer leur propre ferme écoresponsable. Ils font d’abord une année-test chez les parents de Laurence avec quelques porcs de race rustique avec toujours en tête le…
Laurence Levasseur et Nicolas Gaudette sont jeunes et amoureux. Il y a 5 ans, ils se sont rencontrés à la ferme expérimentale de Frelighsburg et l’idée a germé de créer leur propre ferme écoresponsable.
Ils font d’abord une année-test chez les parents de Laurence avec quelques porcs de race rustique avec toujours en tête le souci d’une alimentation saine et le bien-être des animaux. L’année suivante, ils fondent officiellement la Ferme Selby et s’installent sur la terre de la mère de Nicolas. Ils y resteront, jusqu’à un coup de chance l’hiver dernier, alors qu’ils ont eu écho qu’un fermier du coin mettait sa terre en vente. C’était l’occasion d’acquérir plus d’autonomie et permettre l’expansion de la ferme. « Ça s’est passé dans la cuisine autour d’une bière et d’une poignée de main. C’était plus important pour le propriétaire de léguer sa terre à de jeunes fermiers que de faire du profit. Il nous a donné notre élan. On lui doit beaucoup, » dit Nicolas. Ce dernier a construit lui-même une grange très fonctionnelle qui permet de loger les verrats et les truies de gestation et de produire tout au long de l’année. Ils élèvent également de la dinde et du poulet au pâturage.
Le plus gros défi pour ces petites fermes est la mise en marché. Il reste du travail à faire au niveau de l’éducation au consommateur qui doit être plus conscientisé à acheter directement du producteur. Pour Nicolas, l’attitude à adopter serait de « consommer moins de viande, mais de meilleure qualité. » En plus d’encourager l’économie locale, on fait un geste pour l’environnement et pour sa propre santé.
Les marchés restent la meilleure façon pour ces jeunes entrepreneures de faire connaître leurs produits. Laurence est une habituée ; enfant, elle suivait déjà ses parents pomiculteurs dans les marchés. « Le contact avec les gens, c’est le fun ! Ça me fait du bien d’expliquer ce qu’on fait. Beaucoup de gens sont tellement déconnectés de l’agriculture ! Ils pensent souvent qu’on élève du sanglier. On explique qu’il s’agit de races de porcs traditionnelles qui existaient il y a longtemps et dont dérive le cochon rose, conventionnel. La texture est différente, la viande est plus persillée et plus savoureuse. Les gens l’essayent et reviennent la semaine d’après ! »
Les fermes locales comme la Ferme Selby font davantage attention à leur empreinte écologique et au bien-être animal. Laurence et Nicolas traitent leurs animaux avec éthique et dévouement. « On mise d’abord sur le confort de l’animal, ce qui a un effet positif sur la qualité de la viande. Les porcs vivent en pâturage (même l’hiver, car ces races sont adaptées au froid) et donc il n’y a aucune accumulation de purin. L’alimentation de nos porcs ne contient aucun OGM, maïs, soya et hormones de croissance. Les truies de gestation ne sont pas mises dans des cages. Les mères restent deux mois avec leurs petits avant que ces derniers ne soient sevrés. »
Afin de diviser les frais et ainsi pouvoir faire plus de foires et marchés, la ferme Selby s’est regroupée avec sept producteurs responsables de la région pour créer La coopérative Le terroir solidaire. Cette initiative permet de s’entraider et de se sentir moins isolés. « Nous n’avons pas d’employés, alors c’est parfait de pouvoir mutuellement se donner un coup de main, ou encore se prêter de la machinerie. »
Il est possible d’acheter les produits de la Ferme Selby à la pièce ou en gros, congelé ou frais, directement à la boutique, au 1332 chemin Hudon à Dunham. Les bons de commande et la liste des marchés sont disponibles sur le site fermeselbyfarm.com.