Jardins de la Maison Boire 

Un texte de Geneviève Hébert

Paru dans le numéro

Publié le : 5 juin 2023

Dernière mise à jour : 5 juin 2023

 

Les jardins de la Maison Boire à Dunham cherche des maraîchers en herbe, prêts à relever le défi de la culture et de la transformation dès l'an prochain.

Maison Boire
Un plat d’anguille servi à la Maison Boire. Photo fournie

Connaissez-vous la Maison Boire à Granby ? Ce restaurant a la particularité de ne servir que des produits du Québec, à l’exception du café. Les propriétaires, Brian Proulx et Alex Safarti se sont rencontrés sur les bancs de l’ITHQ et ont pris de l’expérience en cuisine et en gestion à Montréal, mais aussi à l’étranger. Évidemment, ils ont dû plonger tête première dans le terroir afin de découvrir les saveurs d’ici en s’éloignant des denrées usuelles, mais importées comme les agrumes, l’huile d’olive, le chocolat et la vanille. Leur vision écoresponsable a valu plusieurs mentions et prix au restaurant, notamment celui du tourisme durable et du « restaurant le plus vert au Canada ».

Vers l’autosuffisance

Maison Boire
Les plants de tomates dans la serre actuelle. Photo fournie

Afin de pousser le concept encore plus loin, ils se sont engagés à atteindre l’autosuffisance complète du restaurant d’ici 2027. « Dans l’autosuffisance, on retrouve une certaine forme de liberté… » explique Brian. Déjà, ils cultivent leurs herbes et quelques légumes dans un jardin aménagé sur le toit du restaurant à Granby, génèrent leur engrais par l’entremise du compost et de la pisciculture, fabriquent leur propre savon à partir des cendres générées par la cuisson, créent leurs propres vaisselle et papier, élèvent leurs abeilles et conservent leurs aliments de façon traditionnelle et naturelle. Dans les années passées, une bonne partie des légumes utilisés en cuisine provenaient de leur potager situé à Ste-Cécile-de-Milton, mais la parcelle de terre a récemment été vendue.

En cherchant une autre terre d’accueil pour le potager et pour leur projet d’autosuffisance, Brian et Alex ont eu la chance de tomber dans les bonnes grâces d’une famille de Dunham, cliente au restaurant et sensible à leur projet, qui leur a proposé de venir cultiver la terre sur leur magnifique et immense domaine et d’y faire fleurir leurs idées novatrices. Et des idées, les deux hommes n’en manquent pas. 

De nombreux projets

Maison Boire
Photo fournie

Parmi leurs projets, cet été, ils adapteront la structure d’une serre traditionnelle déjà en place pour en faire une construction passive. Puis, ils prépareront dix parcelles de culture d’une acre qui accueilleront chacune un jardin différent l’an prochain : médicinal, floral, méditerranéen, asiatique, de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud, artisanal (culture pour les teintures, tissus, vannerie), ainsi qu’une champignonnière et une serre pour les tomates et les poivrons. Un peu plus loin, une autre parcelle de 10 acres sera labourée afin d’y faire pousser l’an prochain divers grains comme l’épeautre, l’orge et le blé.

Côté élevage, il est question de bâtir une écurie, une bergerie et un poulailler pour accueillir chevaux, moutons, oies et canards. Les chevaux aideront au labour de la terre, les oiseaux de basse-cour avec l’éradication des insectes dans les jardins, le désherbage et la production d’engrais. La laine des moutons servira notamment pour les textiles et le tissage.

Cultivateurs en résidence

Évidemment, les deux idéateurs du projet ne pourront pas tout faire eux-mêmes. L’idée est d’accueillir, pour chaque parcelle, un cultivateur en résidence afin que celui-ci prenne du gallon et démarre son entreprise. En échange, ils fourniront à la Maison Boire et aux propriétaires du domaine, un « panier » de vivres de leur cru. 

Maison Boire
Photo fournie

Pour les cultivateurs en résidence, l’offre peut être alléchante, car la Maison Boire a déjà une clientèle bien établie. Ils vendent déjà plusieurs produits transformés au restaurant de Granby, mais aussi dans les supermarchés IGA depuis février dernier (notamment des huiles au basilic, de l’huile infusée au charbon et des oignons brûlés marinés). C’est une belle entrée pour la mise en marché des producteurs et maraîchers en herbe, surtout que si le maillage fonctionne, ils peuvent poursuivre le partenariat avec la Maison Boire et devenir un membre à part entière de l’écosystème en train de se mettre en place.

À qui la chance?

En ce moment, ils ont déjà une stagiaire qui viendra cet été produire la vaisselle du restaurant dans un atelier sur place qui fait aussi atelier d’ébénisterie. Évidemment, ils ont aussi plein d’idées pour la suite, dont une meunerie et un atelier de tissage, mais les plans pour cet été et l’automne prochain les garderont certainement déjà bien occupés. Ils sont évidemment en recherche de maraîchers en herbe, prêts à relever le défi dès l’an prochain. Avis aux intéressés. Ils ont également l’idée d’accueillir des yourtes sur place pour loger les travailleurs. 

Pour obtenir plus de détails sur le projet, écrivez directement à info@maisonboire.com.

Geneviève Hébert