JazzArt Bazar ou l’art qui fait du bien
Un texte de Olivia Enns
Paru dans le numéro Printemps/Spring 2017
Publié le : 13 mars 2017
Dernière mise à jour : 3 novembre 2020
Qu’on parle d’une toile, d’une chanson ou d’un air de jazz, Luc Simoncelli nourrit une véritable passion pour les arts, passion qui est visible dès l’accueil : Luc est toujours souriant et enthousiaste, se levant d’un bond lorsqu’on visite la galerie JazzArt Bazar qu’il a ouverte en décembre 2016. Au premier étage sont accrochées des œuvres…
Qu’on parle d’une toile, d’une chanson ou d’un air de jazz, Luc Simoncelli nourrit une véritable passion pour les arts, passion qui est visible dès l’accueil : Luc est toujours souriant et enthousiaste, se levant d’un bond lorsqu’on visite la galerie JazzArt Bazar qu’il a ouverte en décembre 2016.
Au premier étage sont accrochées des œuvres signées par Bernard Séguin-Poirier de Les Cèdres et France Lamarre, de Sutton. Alors que les émaux sur cuivre de Bernard Séguin-Poirier débordent de couleurs, dont le rouge orangé et le jaune canari, les aquarelles de France Lamarre rendent hommage aux maintes nuances de bleu dont le bleu de France, le cobalt et le bleu outremer. L’assemblage des œuvres de ces deux artistes est aussi attirant qu’envoûtant. L’espace est bien aménagé avec des sculptures de métal recyclé réalisées par une soudeuse professionnelle de la région, Amielle Doyon Gilbert, qui déniche un peu partout des petits trésors qu’elle peaufine dans son atelier d’Abercorn. On pourrait qualifier le look de sobre, cool et chic.
Au deuxième étage, la collection est plus éclectique. On découvre des objets provenant de plusieurs coins du monde, dont quelques pays africains, le Japon, la Chine et l’Italie. Un véritable musée, le deuxième étage est une cache au trésor : on tombe sur des sabres japonais datant des années 1700, on admire la calligraphie orientale et des bols à thé du XIIe siècle. On peut même admirer un ikebana, exquis panier japonais fait de bambou. Plusieurs objets anciens proviennent de la Maison de l’Afrique, organisation montréalaise qui fait la promotion de la culture africaine partout en Amérique du Nord. Sur les murs, on peut apprécier les tableaux de Patricia Bellerose et d’Umberto Bruni, artiste qui, à 102 ans, l’emporte avec brio sur ses adversaires à une partie de billard. Reconnu à l’échelle internationale, Umberto Bruni peint des natures mortes avec une joie de vivre palpable et en combinant avec beaucoup d’animation diverses couleurs vives. Un buste de bronze de Léonard de Vinci occupe la place d’honneur dans un coin de la pièce.
Adolescent, le galeriste Luc Simoncelli hésitait entre deux cheminements professionnels : devenir médecin ou musicien. Optant pour la médecine, Luc s’est consacré pendant 25 ans à un travail passionnant au centre d’urgence d’un hôpital montréalais. Aujourd’hui, il profite pleinement de sa retraite pour réaliser son rêve: JazzArt Bazar, où il joue occasionnellement de la batterie, plaisir auquel il s’adonne depuis déjà 50 ans. « J’adore expérimenter avec la musique », explique Luc en attirant l’attention sur son ensemble de percussion au deuxième étage. « À quatre ans, on me voyait souvent taper sur des casseroles. Mon attachement pour la musique ne m’a jamais lâché. » C’est en fait son engouement pour l’art visuel, mais aussi pour la musique, que ce soit du jazz, de l’afro-beat, ou de la salsa, qui a nourri son rêve d’ouvrir une galerie d’art. « Je crois que l’art existe pour une raison très spécifique », dit Luc. « L’art nous rend heureux. En ce sens, j’aime croire que ma galerie est ici pour faire du bien au monde. Je pratique ainsi une forme d’art thérapeutique. » Aussi, 3% des profits de la galerie iront à des associations tel Leucan ou en aide internationale. Comme dit si bien Luc en s’inspirant de Nietzsche : « La culture apaise et guérit la société. Sans les arts, la vie serait une erreur. »
JazzArt Bazar est situé au 20 G, rue Principale Nord à Sutton. La galerie est ouverte du mercredi au dimanche de 13 h à 17 h. Plus d’infos sur www.jazzartbazar.com/.