Jean Gaudet, un artiste sans limites
Un texte de Olivia Enns
Paru dans le numéro Hiver/Winter 2016
Publié le : 10 novembre 2016
Dernière mise à jour : 3 novembre 2020
En visitant l’atelier de l’artiste-peintre Jean Gaudet, force est de constater que ses œuvres, émouvantes et multidimensionnelles, émerveillent le spectateur et éveillent chez lui une curiosité admirative. Une autre constatation se formule immédiatement : Jean Gaudet ne se limite jamais à une thématique. Au contraire, il s’intéresse à tout : le corps humain, les paysages québécois, les animaux…
En visitant l’atelier de l’artiste-peintre Jean Gaudet, force est de constater que ses œuvres, émouvantes et multidimensionnelles, émerveillent le spectateur et éveillent chez lui une curiosité admirative.
Une autre constatation se formule immédiatement : Jean Gaudet ne se limite jamais à une thématique. Au contraire, il s’intéresse à tout : le corps humain, les paysages québécois, les animaux sauvages et domestiques, etc. La liste est longue. Sa passion pour la vie, qui se dégage lors des conversations qu’il mène aisément, se révèle dans sa peinture, qu’il perfectionne en se penchant sur des sujets divers qui l’ont marqué d’une façon ou d’une autre.
À chaque étage de sa maison, les murs sont décorés avec des tableaux qui peuvent sembler hyperréalistes, mais qui ne sombrent jamais dans l’interprétation quasi photographique du visible. « Je n’aime pas trop tomber dans l’hyperréalisme, car tout a l’air de plastique », explique Jean. « Je préfère me consacrer à ce que mes sujets aillent l’air plus vrai. » En effet, toutes ses œuvres prennent vie et battent de leurs propres ailes. L’écorce d’un arbre, la pigmentation de la peau, la pointe des cheveux… tout ce que dessine et peint Jean Gaudet célèbre le détail et rend hommage à la vie dans toute sa splendeur et sa complexité.
Jean est reconnu à l’échelle internationale pour ses talents de portraitiste. Jeunes femmes, personnages politiques, vedettes, athlètes, acrobates ; aucun sujet n’est pour lui hors limite. Jean a pris la belle habitude de peindre son épouse Louise Gratton d’année en année. Chaque fois, Louise adopte des postures différentes. Devenant de plus en plus abstrait au fil du temps, chaque portrait nous dévoile, petit à petit, une nouvelle facette de Louise, ce qui rend le projet ambitieux de Jean encore plus touchant. Ainsi, dans l’un d’eux, on découvre une femme sportive, déterminée et croquant dans la vie à belles dents. Dans un autre, on distingue un côté plus réflectif et penseur : c’est Louise la philosophe. On peut donc dire que Jean a de la facilité pour puiser dans la personnalité des gens, ce qui confère une touche de crédibilité et de sensibilité aux portraits. Aujourd’hui, le couple habite dans une maison colorée entourée d’arbres dans la région de Sutton Junction. Alors que Jean se lance dans de nombreux projets, dont une exposition qui se se tenait à Stockholm en octobre dernier, Louise est consultante en écologie et en conservation.
Cette année, Jean s’est intéressé aux paysages hautement figuratifs. Le tableau « Cheval et nuages », de 10 sur 30 pouces, interpelle le spectateur par son atmosphère à la fois tendue et dynamisante. Avec ses ocres mêlés aux noirs et aux gris sombres, il illustre un temps d’orage et de danger potentiel, mais aussi d’excitation et d’aventure. D’autres tableaux nous invitent à admirer l’immensité d’un ciel tourmenté par les forces opposées des nuages qui se propagent dans toutes les directions. Cela dit, ses quelques harfangs des neiges, emblèmes aviaires du Québec, attirent immanquablement l’attention du spectateur avec leurs yeux orange féroces et leurs ailes déployées comme celui en couverture, le « Harfang # 690 », qui nous situe dans un décor évoquant l’hiver, mais aussi le nébuleux et le mystère.
L’atelier du peintre dégorge de tableaux et de projets achevés. Jean a exposé ses œuvres en solo un peu partout, des Îles-de-la-Madeleine à Boca Raton en Floride en passant par Montréal, Toronto et Hudson. Ses expositions de groupe lui ont valu une reconnaissance à l’échelle internationale : ses tableaux ont été admirés au Québec, ainsi que dans des villes comme Hong Kong, Singapour et Paris.
L’esprit critique chez Jean est toujours éveillé et son atelier, où l’on trouve maints tubes de peinture et pinceaux de toutes tailles, règles et autres instruments, est le lieu où le sorcier peaufine sa technique et son art. Par exemple, un miroir installé au fond de la pièce reflète des réalités qui auraient pu échapper à l’artiste pendant le premier jet. Ce miroir, insiste Jean, l’aide énormément à mieux canaliser l’énergie de son travail et, de ce fait, à cerner les détails qui pourraient manquer au tableau. Enfin, ce dernier sert de juge et de critique : Jean peut prendre un peu de distance par rapport à son œuvre en la contemplant sous un angle inusité.
Quel sujet futur Jean cherchera-t-il à explorer ? Seul le temps nous le dévoilera. Pour l’instant, vous pouvez le rencontrer à son atelier, sur rendez-vous, en écrivant à jean@jeangaudet.ca