Les Cocagnes
Un texte de Nathalie Rivard
Paru dans le numéro Printemps/Spring 2022
Publié le : 9 mars 2022
Dernière mise à jour : 9 mars 2022
Les Cocagnes c’est un projet de ferme collective agroécologique de 40 acres ; 11 acres en forêt, 2 grands espaces avec des champs où il pourrait y avoir des animaux ou des vergers.
Projet de ferme collective agroécologique
En février 2020, Stéphanie Hinton, une Montréalaise tombée en amour avec Frelighsburg, fait l’acquisition d’une ferme de 40 acres sur le chemin Dunham pour y permettre l’agriculture et l’élevage à petite échelle. L’accès aux terres agricoles étant difficile pour les petites fermes, ce projet tombait à point. Elle donne un dépôt de 5000 $ et on lui donne 30 jours pour trouver le financement qui lui permettra d’acheter officiellement la terre. La pandémie arrive et elle se retrouve avec tout un défi, surtout avec le confinement.
La genèse
Sous la recommandation d’un ami, elle décide de transformer son projet en OBNL et de lancer une levée de fonds en obligations communautaires, qu’on appelle aussi du « capital patient ». En 8 jours, elle réussit à ramasser 240 000 $. Il lui restait tout de même 300 000 $ à trouver. Une personne près du projet a offert de garantir le reste du prêt hypothécaire, à son plus grand bonheur et Les Cocagnes voyaient officiellement le jour. À l’époque, c’était la plus grande campagne du genre de l’histoire du Québec. Une preuve de l’engouement pour des projets favorisant l’innovation en agriculture biologique de proximité et de terres agricoles de petite superficie.
Un projet social
Pour le moment, deux groupes d’agriculteurs font partie du projet : Les Siffleux et Le Rizen. Stéphanie Hinton veut commencer lentement pour bien faire les choses à la première saison. En plus d’avoir une terre où cultiver, les Cocagnes est un projet social. Celui-ci permet de briser l’isolement des producteurs qui se retrouvent souvent seuls à tout faire. En partageant des services, et en s’épaulant, ils sont moins seuls. À l’été 2022, Les Cocagnes espèrent commencer les activités agrotouristiques avec la table champêtre et la préparation des sentiers sur la terre à l’aide de l’entreprise Écomestible. La terre est magnifique et l’aménagement tiendra compte de la biodiversité. Éventuellement, on retrouvera aussi sur le site, une boutique à la ferme. Aussi des événements, des formations, une salle multifonctionnelle et plus encore. Il y aura aussi une cuisine de transformation qui pourra être louée à des entreprises ou utilisée par les locataires.
Le lieu et son potentiel
Les Cocagnes c’est 40 acres ; 11 acres en forêt, 2 grands espaces avec des champs où il pourrait y avoir des animaux ou des vergers. De deux, le nombre de locataires pourrait monter à 7 ou 8 selon l’espace nécessaire requis pour chacun d’eux. « On verrait bien des projets acéricoles, des vergers, de la culture d’herbes médicinales, des fleurs coupées ou de la culture sous couvert forestier, » nous dit Stéphanie Hinton. « Une fois les investisseurs repayés, l’OBNL vise à devenir une coopérative pour redonner le pouvoir aux agriculteurs. En mettant en place un modèle d’affaires viable capable de générer des revenus suffisants pour un refinancement. »
Les premiers agriculteurs locataires
Pour le moment, Stéphanie Wang de Le Rizen vient d’installer une serre pour cultiver plus tôt en saison, mais aussi pour ajouter de nouveaux légumes et une variété de cultures exotiques. Elle est très enthousiaste de faire partie de ce projet novateur. Les Siffleux, eux, ont été mis en contact avec Les Cocagnes par le biais de l’Arterre pour y installer leur entreprise maraîchère. Ces deux entreprises sont les premières à s’installer aux Cocagnes et dans les prochaines années, d’autres se joindront à eux. Un projet prometteur qui encourage l’agriculture de proximité. Suivez de près Les Cocagnes et découvrez leurs activités en vous abonnant à leurs médias sociaux. Pour en savoir plus: www.lescocagnes.ca.
Nathalie Rivard