Mollies, nouveau quartier général

Un texte de Geneviève Hébert

Paru dans le numéro

Publié le : 30 novembre 2021

Dernière mise à jour : 30 novembre 2021

 

Molly Superfine-Riviera et Mehdi Brunet-Benkritly rêvaient de tenir un café de village avec une âme, qui reste ouvert en toutes saisons. Quand ils ont vu que Le Cafetier était à vendre, ils ne pouvaient laisser passer l’occasion.

Mollies Sutton
Molly Superfine-Riviera. Photo Mikaël Theimer

Gros changement pour la communauté de Sutton

La communauté était fébrile à l’idée du changement de mains de leur café de village. Mais après treize ans de loyaux services, Josée et Jean-François, propriétaires du Cafetier de 2008 à 2021, étaient prêts à passer le flambeau. Même si ça leur brisait le cœur en même temps ! « On s’est attaché à notre clientèle en 13 ans ! » dit Jean-François, visiblement émotif. Mais la restauration n’est pas un milieu facile ! Surtout quand on nage en pleine pénurie de main-d’œuvre, qu’on ouvre 7 jours sur 7 et qu’on est, littéralement, le cœur du village…

D’ailleurs, le mois d’octobre fut long et pénible pour certains qui trouvaient en Le Cafetier un refuge quotidien ou hebdomadaire. Mais les nouveaux propriétaires étaient fermes ; ils ne voulaient pas risquer d’ouvrir leur nouveau restaurant pendant la période la plus achalandée de l’année sans avoir rodé un peu leur nouvelle formule. D’ailleurs, lorsque je les ai rencontrés avant l’ouverture, plusieurs personnes sont entrées pour demander ou ils pouvaient prendre un café un lundi à Sutton !

Nouveaux propriétaires, mais vieux routiers

C’est un peu ce dont les nouveaux propriétaires rêvaient ; un café de village avec une âme, qui reste ouvert en toutes saisons. Arrivés à Sutton peu avant la pandémie, Molly Superfine-Riviera et son conjoint Mehdi Brunet-Benkritly se voyaient faire le grand saut « dans environ 5 ans, » précise Molly en riant. Mais quand ils ont vu que Le Cafetier était à vendre, ils ne pouvaient laisser passer l’occasion.

Il faut préciser que Molly et Mehdi sont de vieux routiers en restauration. Ils possèdent déjà le Marconi, un restaurant à Montréal, qui récolte encore des éloges cinq ans après son ouverture. En fait, Mehdi a fait ses armes aux côtés de grands noms comme Martin Picard et Normand Laprise pour ensuite aller parfaire son art à New York ou il a rencontré Molly avant de revenir s’établir à Montréal. Ils savent donc très bien dans quoi ils s’embarquent.

À quelques différences près

Tellement bien qu’ils ont pris une décision cruciale ; celle de ne pas ouvrir 7, mais bien 6 jours par semaine. Le Mollies est donc fermé le mercredi. Sûrement une saine décision. Aussi, comme Mehdi s’occupe encore du Marconi à Montréal, le couple s’est associé à un troisième partenaire d’affaires, le chef Jonathan Prima. Ce dernier, issu de la cohorte 2016 de l’ITHQ, a fait des stages en cuisine en France, en Australie, au Brésil et au Danemark. Il travaille aux côtés de Mehdi et Molly depuis 3 ans. Il affirme d’ailleurs que tout ce qui est servi sur place est fait maison, sauf le pain !

Pour l’ouverture, ils ont fait des rénovations sommaires, surtout en cuisine. Ils ont également repeint les murs couleur crème et accroché les toiles d’une artiste nouvellement installée à Sutton, Diane Lambin. Par contre, ce sont des visages familiers qui ont accueilli les clients réguliers le 4 novembre, car tous les employés à temps plein poursuivent l’aventure du café de village avec le Mollies.

Bien sûr, il y a eu quelques changements au menu ! Des patates rissolées remplacent les roestis, une frittata les omelettes. Comme tous les ingrédients de base sont issus, autant que possible, de sources locales et biologiques, les prix ont nécessairement augmenté légèrement. L’ardoise du midi change régulièrement, mais certains plats reviennent de semaine en semaine, un peu comme dans les brasseries françaises. D’ici à ce que Molly fasse ses armes en torréfaction, sous la supervision de Jean-François (que vous retrouverez d’ailleurs au GS Ski Shop cet hiver), le Mollies sert le café Union et Yamabiko.

Nouvelles heures du quartier général

Pour l’horaire officiel donc, jusqu’à la fin décembre, le Mollies est ouvert tous les jours, sauf le mercredi, de 7 h à 17 h. Les heures s’étireront probablement en soirée après les Fêtes les jeudi, vendredi et samedi pour l’apéro du soir, de là le terme buvette dans le nom de votre nouveau quartier général…

Et pour les récalcitrants, je vous mets au défi de rester de glace devant le sourire irrésistible de Molly et les pâtisseries de Jonathan. Sérieux, vous n’avez aucune chance ; vous serez conquis en moins de deux.

Longue vie au Mollies !

Geneviève Hébert