Jardin de pluie

L’eau qui nous tombe sur la tête ne devrait pas se retrouver dans nos égouts ni être traitée dans une station d’épuration. Pour les municipalités, ce sont des volumes d’eau importants à gérer, associés à un coût, mais aussi à un risque accru de débordements et d’inondations. Depuis quelques années, l’inquiétude s’accroît sur la disponibilité en eau potable dans notre région, plusieurs ayant vécu des pénuries de cette ressource irremplaçable. Ainsi, il est logique de mettre en place diverses actions afin de garder cette eau et d’éviter qu’elle ne soit évacuée dans les systèmes pluviaux. 

Une gestion collective 

Plusieurs municipalités offrent des subventions pour l’installation de baril récupérateur d’eau, retirent de l’asphalte et se dotent d’une réglementation sur les eaux pluviales. L’aménagement de jardins de pluie est une autre action conjuguée à ces efforts. 

Le jardin de pluie est une platebande que chacun peut aménager chez soi assez facilement et qui permet l’accumulation temporaire des eaux pluviales qui y sont dirigées. L’eau retenue est en partie absorbée par la végétation et s’infiltre dans le sol. L’aménagement d’un jardin de pluie constitue donc une action individuelle avec un impact fort et concret pour contribuer à une meilleure gestion collective de l’eau.

Les avantages d’un jardin de pluie 

Le ruissellement d’eau de pluie peut augmenter les risques d’inondations lors d’averses importantes et causer des débordements des systèmes d’égouts. De plus, les eaux de surface provenant de régions urbaines ou agricoles contiennent souvent des polluants : engrais, pesticides, savons et autres produits ménagers, résidus d’essence, etc. Ces contaminants aboutissent alors directement dans les cours d’eau. Le ruissellement peut également contribuer à l’érosion et à la sédimentation des cours d’eau. 

Cependant, lorsque cette eau est absorbée par le sol, elle est filtrée de façon naturelle. L’eau est ensuite réutilisée par les plantes et réapprovisionne la nappe phréatique, rejoignant ainsi le cycle hydrologique naturel. Les jardins de pluie représentent donc une façon écologique de réduire le volume d’eau de ruissellement.

Les jardins de pluie sont des bassins de rétention végétalisés. Ces ouvrages d’infiltration permettent de récolter l’eau de ruissellement, d’en retenir une partie et de favoriser son infiltration dans le sol. 

Soutien et expertise de l’OBVBM 

L’Organisme du bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) a développé une bonne expertise en aménagement de jardins de pluie. Émile Veilleux, technicien en bioécologie à l’OBVBM, a participé en 2021-2022 à sept aménagements de jardins de pluie sur le terrain de citoyens à Bedford, dans le cadre du projet Infrastructures vertes de la MRC Brome Missisquoi.

Ce printemps, la Ville de Dunham veut aller de l’avant avec les jardins de pluie et développera un savoir-faire pour ces aménagements écologiques sur son territoire. En effet, l’OBVBM offrira un accompagnement et des formations sur l’aménagement de jardins de pluie au personnel de la Ville de Dunham, ainsi qu’à l’Association pour la Protection de l’Environnement du Lac Selby (APELS).

L’OBVBM a également produit un dépliant informatif qui explique comment concevoir son propre jardin de pluie en quatre étapes. En s’inscrivant comme une référence dans le domaine, l’organisme a développé une page web dédiée entièrement à la réalisation de jardins de pluie. L’idée est de livrer un contenu technique, étape par étape, afin de faciliter le travail aux citoyens qui veulent aménager un jardin de pluie. 

Informez-vous auprès de votre municipalité pour connaître les programmes de subvention pour les jardins de pluie et les barils récupérateurs d’eau. Le dépliant Concevoir son propre jardin de pluie en 4 étapes est disponible sur notre site Internet à www.obvbm.org/bonnes-pratiques/jardin-de-pluie.

Anne Marie Comparot, OBVBM