On est toujours le sud de quelqu’un

Un texte de Club des ornithologues de Brome-Missisquoi

Paru dans le numéro

Publié le : 2 décembre 2019

Dernière mise à jour : 30 octobre 2020

 

Par Ghislaine Delisle du Club des ornithologues de Brome-Missisquoi Tout le monde sait qu’à l’automne, on voit partir une grande part de nos oiseaux de l’été vers le sud et même aussi loin que l’Amérique du Sud. C’est le froid et le manque de nourriture qui les chasse vers des cieux plus cléments, surtout les…

Par Ghislaine Delisle du Club des ornithologues de Brome-Missisquoi

Tout le monde sait qu’à l’automne, on voit partir une grande part de nos oiseaux de l’été vers le sud et même aussi loin que l’Amérique du Sud. C’est le froid et le manque de nourriture qui les chasse vers des cieux plus cléments, surtout les insectivores.

Par contre, pour quelques espèces nordiques, nous sommes le sud où ils viennent passer l’hiver. Je vais vous parler de quatre de ces espèces d’oiseaux : le bruant hudsonien, le plectrophane des neiges, le sizerin flammé et bien sûr, le harfang des neiges. Malheureusement, comme ils ne nous visitent que l’hiver, nous ne les voyons jamais en plumage nuptial.

Ornithologie oiseau

Bruant Hudsonien-photo Alain Deschamps

Le bruant hudsonien :

Un petit bruant facilement reconnaissable avec sa calotte rousse et son point noir à la poitrine grise sans rayures. Il ressemble au bruant familier, petit délicat qui nous quitte aussitôt les froids installés. Le bruant hudsonien niche dans les buissons ou les arbres nains de la taïga. Quand la nourriture se fait rare et le froid mordant, il descend chez nous, et se nourrit de graines de plantes dans les terrains vagues et les milieux ouverts. Il fréquente aussi les mangeoires où il se nourrit au sol des restes des autres ou sur un plateau.

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Le plectrophane des neiges. Photo Alain Deschamps

Le plectrophane des neiges :

Autrefois bruant des neiges, c’est les petits oiseaux avec du blanc qu’on voit par bandes, se nourrir le long des routes de campagne enneigées et voler en formation. Quand, dans son aire de nidification près des côtes de la baie et du détroit d’Hudson, la neige recouvre toutes les plantes, il arrive dans notre sud où il peut se nourrir des graines de plantes émergeant de la neige.

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Le sizerin flammé. Photo Alain Deschamps

Le sizerin flammé :

De la même famille que notre chardonneret jaune, il nous visite en alternance à peu près tous les deux ans, jouant à la chaise musicale avec le chardonneret. Il se distingue par la tache rouge sur la tête et la gorge noire. Le mâle présente une poitrine d’un rosé plus ou moins prononcé, ce pourquoi on l’appelle « flammé ». Il a pour habitude de se déplacer en bandes. Quand on en voit un, il y en a d’autres autour.

Sa venue coïncide avec l’abondance des fruits de bouleau et d’aulne dont il se nourrit. Il fréquente aussi nos mangeoires, à notre grande joie, où il préfère le chardon.

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Harfang des neiges. Photo Alain Deschamps

Le harfang des neiges :

Je ne pouvais passer sous silence notre emblème aviaire québécois. Ce gros hibou blanc et diurne ne nous visite malheureusement pas en grand nombre tous les ans. Ce n’est pas le froid qui le chasse de son Ungava natal. Une épaisse couche de duvet, recouverte de plumes abondantes, isole tout le corps du harfang des neiges, y compris ses pattes et ses doigts, ce qui lui permet de maintenir la température de son corps entre 38 et 40 °C, même à 50 °C sous zéro. Par grand vent, le harfang se protège en se blottissant au sol derrière des coupe-vent, comme des tas de pierres, des congères ou des balles de foin. Ce sont les baisses cycliques de population de lemmings, dont il se nourrit principalement qui nous le ramènent.

Dans nos régions, il fréquente les milieux ouverts où il attrape de petits rongeurs. Les hivers d’abondance, on peut observer ces oiseaux majestueux à l’aéroport de St-Hubert et à St-Barthélémie, au nord du fleuve, la Mecque du harfang.

Comme vous voyez, il n’y a pas que la Floride qui a ses snow-birds. Nos régions du sud du Québec sont accueillantes pour plusieurs espèces d’oiseaux qui viennent s’y nourrir et nous ravir pendant la période hivernale, puis retournent vers leur Grand Nord au printemps pour se reproduire.

Ghislaine Delisle

Le Club des Ornithologues de Brome-Missisquoi

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Club des ornithologues de Brome-Missisquoi