Oser l’action : prendre soin de soi

Un texte de Christine Émaël Boudrias

Paru dans le numéro

Publié le : 21 septembre 2017

Dernière mise à jour : 31 octobre 2020

 

Y penser, puis y repenser, le remettre à plus tard, y penser à nouveau et puis là, à ce moment précis un mal de dos se manifeste. À cet instant, j’appelle enfin pour prendre mon rendez-vous ! Un masso, un chiro, un ostéo, etc. Celui qui me convient et dont, quelques fois par jour depuis deux…

Prendre rendez-vous avec un professionnel, Christine Émaël Boudrias

Y penser, puis y repenser, le remettre à plus tard, y penser à nouveau et puis là, à ce moment précis un mal de dos se manifeste. À cet instant, j’appelle enfin pour prendre mon rendez-vous ! Un masso, un chiro, un ostéo, etc. Celui qui me convient et dont, quelques fois par jour depuis deux semaines, son visage me vient en tête… Parce que mon corps crie, je prends enfin le temps de m’arrêter et d’appeler.

En tant que médaillée olympique, j’ai demandé à mon corps pendant des années de se surpasser en faisant parfois fi du fait qu’il criait de douleur. Par la souffrance, j’allais atteindre mes objectifs ! Cette croyance m’a servie pendant 17 ans. Aujourd’hui, en tant que femme, mère de deux magnifiques garçons et massothérapeute, cette croyance me sert-elle toujours ? Ou est-elle nuisible à mon épanouissement personnel ?

J’ai compris que la clef de mon bonheur était d’être à l’écoute de ce qui se passe à l’intérieur de moi. Être consciente de ce qui me fait souffrir, de ce qui me rend triste, de ce qui me met en colère. Être à l’écoute me permet de voir et d’entendre mes blessures non seulement physiques, mais aussi émotionnelles. Alors non, aujourd’hui je n’ai plus envie d’attendre que sonne le système d’alarme avant de passer à l’action.

J’ai pris conscience à quel point qu’une seule croyance façonnait un grand pourcentage de qui je suis. La croyance que j’accordais à tout le reste (les enfants, le boulot, le ménage, les courses, les amies, les activités, etc.) plus d’importance qu’à moi-même ! J’ai constaté mon réflexe conditionné de me faire passer derrière d’autres priorités et d’attendre que le système d’alarme se fasse entendre pour agir. J’ai décidé de revisiter cette croyance et de CHOISIR autrement, car une fois conscientisée, je sais que j’ai le pouvoir de CHANGER.

J’ai compris qu’être au centre de MA VIE me donnait tout le pouvoir de choisir ce qui est BON pour moi ! Être celle qui gouverne sa vie plutôt que d’en être une simple passagère ! Comment une double médaillée peut-elle se sentir à côté de sa propre vie ? J’étais une fille qui accomplissait ce qu’on lui demandait : « Dites-moi et je ferai ! Je dois être à la patinoire à 7 heures du matin ? Eh bien, j’y serai. Je dois manger plus de protéines, OK ! Je dois faire 6 fois 4 tours en 10,5 secondes, parfait ! » Ouf ! Je peux vous dire que j’ai pris toute une débarque lorsque j’ai pris conscience de tous les mécanismes derrière mes réussites sportives. Mes choix se font désormais, non pas par culpabilité, mais par amour pour moi, donc en me mettant au centre de ma propre vie, en haut de la liste. Mes choix sont bien entendu plus sains et orientés vers un bonheur plus profond, en paix avec qui j’ai envie d’ÊTRE !

Dorénavant, je prends rendez-vous par amour pour MOI et parce que j’en ai envie plutôt que parce que je sens la réaction de mon corps. Ce simple geste me remplit de joie. Une joie que je consume à la seconde près où j’entends la date du rendez-vous. Parce que je ne suis plus à l’étape du : « Il faudrait que », mais plutôt à celle de goûter le bonheur de savoir que des mains et des oreilles m’accueilleront le cœur ouvert dans quelques jours parce que j’en ai simplement envie et besoin !