Rachel Dennis : polyvalence et spontanéité
Un texte de Olivia Enns
Paru dans le numéro Automne/Fall 2017
Publié le : 21 août 2017
Dernière mise à jour : 3 novembre 2020
Parmi maints attributs, l’artiste-peintre et paysagiste de renom Rachel Dennis est douée pour l’auto-évaluation. On l’entend souvent dire « ça, je n’aime pas », ou « alors ceci, c’est une petite réussite » en penchant la tête légèrement d’un côté ou de l’autre. Dans son studio, Rachel est à l’aise : elle peint à l’huile ou à l’acrylique d’un geste…
Parmi maints attributs, l’artiste-peintre et paysagiste de renom Rachel Dennis est douée pour l’auto-évaluation. On l’entend souvent dire « ça, je n’aime pas », ou « alors ceci, c’est une petite réussite » en penchant la tête légèrement d’un côté ou de l’autre. Dans son studio, Rachel est à l’aise : elle peint à l’huile ou à l’acrylique d’un geste spontané et naturel que l’on admire… et que l’on envie, admettons-le.
En s’inspirant du paysage québécois, elle aime taquiner la muse. Ses brouillons lui sont utiles car ils lui font entrevoir ses sujets sous un nouvel angle qui se veut rafraîchissant avant tout. En peignant sur le vif, elle ameublit son tableau petit à petit en dessinant une simple ligne d’horizon avant d’y ajouter un peu de ciel, un peu de poids. Après avoir garni sa toile de couleurs, Rachel redéfinit parfois les contours en noir avec un pinceau fin. Le tout rappelle les mosaïques. « C’est une période que j’appelle la fragmentation, »explique Rachel. Ses œuvres nous démontrent son talent d’illustratrice. En jetant un coup d’œil d’une toile à une autre, on frôle soit le naïf absolu, soit le classique pur. Les sujets sont vraisemblablement illimités : Rachel dessine des vendeuses de fleurs tout en s’intéressant à la nature morte, aux montagnes et aux ruisseaux. Elle tombe parfois même dans l’abstrait. Difficile de cerner un tableau qui représente le style « Rachel » puisque l’artiste repousse constamment ses limites. Une « cabane au Canada » qui flotte dans un nuage de neige, un pic magnifique qui semble planer au-dessus d’une petite maison familiale, un champ de blé dorloté par le soleil… voilà les images que nous propose Rachel.
Née à Québec dans une famille de sept enfants, Rachel s’est vite démarquée comme artiste. Inspirée par son père, caricaturiste au journal L’Action catholique, Rachel a également été encouragée à pratiquer les beaux-arts par sa mère, à qui l’on a décerné l’honneur de meilleure mère artiste-peintre de Québec. « J’ai toujours vécu de mon art », affirme Rachel. Après avoir obtenu son diplôme à l’école des beaux-arts de l’Université Laval, l’artiste-peintre, alors âgée de 24 ans, a enseigné les arts plastiques à des étudiants du secondaire. Cette expérience était aussi stimulante qu’épuisante. À titre de spécialiste itinérante des arts plastiques, elle naviguait entre 4 écoles et enseignait à 600 élèves. L’amour des beaux-arts s’est manifesté le plus clairement à Noël lorsque les étudiants de Rachel ont demandé à leurs parents du matériel d’artiste comme étrennes. « C’est là que j’ai vu que j’avais réussi à leur transmettre ma passion », dit Rachel.
Durant ses études, elle a exposé sur la rue du Trésor à Québec. C’est à cet endroit qu’elle a été découverte par un producteur de films pour raconter la vie de John Diefenbaker en peignant de grandes aquarelles qui illustraient la vie de l’homme politique canadien de Saskatoon. C’est ce qui l’a amenée à déménager à Ottawa pour y poursuivre sa carrière.
Expérience supplémentaire, Rachel a travaillé comme coloriste-illustrateur chez Crawley Films dans le département d’animation. Plusieurs projets intéressants lui ont été proposés. Pendant trois ans, Rachel a œuvré sur des épisodes de Sesame Street, puis elle a produit des films instructifs pour Postes Canada et l’Association de patinage artistique du Canada. Entre autres, Rachel a créé et construit des maquettes en carton et était chargée de la création de figurines dans le contexte du film d’animation. Par la suite, elle s’est jointe à la fonction publique pour illustrer Dialogue Canada, une méthode d’apprentissage des langues officielles du pays. Rachel a également œuvré au sein du Secrétariat d’État en tant que chef des publications et ensuite comme directrice artistique du Commissariat aux langues officielles à Ottawa pendant huit ans pour la revue Langues et Société.
Pourtant, sa table à dessin lui manquait. Il lui restait encore une voie à explorer : se lancer à son compte. Rachel a déménagé à sa retraite à Sutton pour y ouvrir en 2000 la galerie d’art Les Imagiers. S’associant avec trois autres artistes, Rachel a créé une institution qui a enraciné les beaux-arts dans la région. Aujourd’hui, elle peint des toiles pour son plaisir et continue d’y exposer, même si elle appartient à François Brisson depuis cinq ans. La galerie d’art est sise au 19, rue Principale Nord. Pour de plus amples informations, veuillez composer le (450) 538-1771 ou visiter la page Facebook de la galerie Les Imagiers.