Accueil pour les réfugiés
Un texte de Patrick Bonneville
Paru dans le numéro Été/Summer 2022
Publié le : 1 juin 2022
Dernière mise à jour : 1 juin 2022
Ouvrons nos portes à ceux qui recherchent la sécurité, loin des ciels menaçants et des forêts peuplées de milices ou de mines antipersonnel. Une réalité qui peut être difficile à imaginer dans le confort de nos chaumières.
Malgré notre éloignement géographique des conflits, malgré une vie paisible au cœur des Cantons-de-l’est, malgré le fait que nous vivons dans un pays rarement impliqué dans les conflits armés, la crise des réfugiés nous affecte de près ou de loin. De loin, car il est difficile de rester insensible aux horreurs de la guerre. De près, lorsque votre fils, qui a grandi à Abercorn et qui travaille maintenant à Vienne, vous appelle pour dire que sa conjointe a quitté Kiev et qu’elle est en route pour l’Autriche, redoutant une invasion imminente des Russes. Inquiet, il mentionne que ses beaux-parents ont, eux, refusé de quitter leur maison au sud-ouest de la capitale de l’Ukraine.
Les conflits armés dans le monde
Selon le Comité international de la Croix-Rouge, il y a plus de 100 conflits armés dans le monde actuellement. Selon l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés, jamais dans l’histoire de l’humanité il n’y a eu autant de personnes déplacées à cause de guerres et de conflits armés. Plus de 95 millions de personnes sont en déplacement, ayant dû laisser leur maison derrière. La moitié d’entre eux sont des enfants. L’invasion en Ukraine par la Russie est venue ajouter son lot de familles en détresse. Car il y a aussi celles de l’Afghanistan, l’Iraq, la Syrie, l’Éthiopie, le Myanmar, le Burundi, le Yémen et le Venezuela pour n’en nommer que quelques-uns.
Les réfugiés et nous
Dans les récentes années, la région de Sutton a accueilli plusieurs personnes fuyant la guerre. Des commerçants suttonnais d’origine afghane ont dû franchir la frontière du Pakistan la nuit ou prendre le risque de faire le long trajet en train de Kaboul à Moscou. Un jeune Érythréen s’est enfui sous les balles dans son pays pour finalement trouver refuge à Sutton à la fin d’un très long parcours (voir l’article d’Isabelle Capmas, Yonas, le sourire de la résilience paru dans Le Tour à l’été 2019).
Il y a quelques années, constatant la crise en Syrie, des gens de Sutton avaient créé un groupe pour aider les réfugiés syriens. Avec la guerre en Ukraine, un autre groupe s’est formé à Sutton afin d’aider les Ukrainiens à trouver refuge. Le groupe de 21 citoyens offre de parrainer et d’accueillir des réfugiés ukrainiens dans notre région. Il s’est associé avec la Paroisse Saint-André de Sutton afin de ramasser les fonds nécessaires. En avril dernier, pas moins de 160 personnes ont soutenu l’initiative en participant à un repas spaghetti à L’Abordage. Tout est en place pour les réfugiés. Des chambres sont notamment disponibles à la Villa Châteauneuf et plusieurs citoyens s’offrent pour héberger les réfugiés.
L’aide communautaire
Dans la région, c’est à Granby que se base SERY, l’organisme qui s’occupe de recevoir et d’accompagner les réfugiés. L’organisation a aussi un bureau à Cowansville. Je vous invite à contacter l’organisation afin d’offrir vos services. Les besoins varient : transport pour les hôpitaux, aide aux devoirs et en francisation, recherche de meubles, coup de main pour les cours de conduite, ou soutien moral.
Les guerres font que le monde est en mouvement. Nous devons ouvrir nos portes. Nous devons aider ceux qui recherchent la sécurité, loin des ciels menaçants et des forêts peuplées de milices ou de mines antipersonnel. Une réalité qui peut être difficile à imaginer dans le confort de nos chaumières.
Patrick Bonneville
Contact à Sutton pour les réfugiés ukrainiens : refugiesukrainienssutton@gmail.com
Contant SERY à Granby : info@sery-granby.org
Contact Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Canada : canot@unhcr.org