Serge-André Jones
Un texte de Sharon Kivenko
Paru dans le numéro Automne/Fall 2024
Publié le : 14 août 2024
Dernière mise à jour : 28 août 2024
La carrière de Serge-André Jones a pris son essor à Sutton où il s'est joint à plusieurs organismes et où il y enseigne le piano à de nombreux élèves.
«Je suis quelqu’un de très optimiste. Je crois toujours que the best is yet to come, » disait Serge-André Jones avec enthousiasme et un sourire chaleureux. Optimiste sérieux, improvisateur attentif et compositeur calculé, Serge-André vit ses journées en forgeant des liens heureux avec les gens, la musique et la nature. « Ma vie professionnelle est très variée, » explique-t-il. « J’enseigne [à entre 20 et 25 élèves de piano] à temps plein entre septembre et mai. Ma carrière de pianiste me prend beaucoup de temps avec la gestion, la recherche, la création, la pratique et l’interprétation. Je consacre également beaucoup de temps à ma santé. » Interprète accompli et personnage sympathique, Serge-André dirige ses efforts pour connecter les gens à la musique et à travers la musique.
Depuis l’âge de cinq ans, Serge-André a cultivé une relation personnelle et interpersonnelle avec le piano. Qu’il s’agisse de composer, d’interpréter, d’accompagner ou d’enseigner, le piano lui a permis d’accéder à l’intellect et à l’émotion, au calcul et à la sensorialité. Ses compositions sont méditatives et ondulantes, changeant de registre et de tempo avec une telle subtilité que l’auditeur se retrouve à passer par toute une gamme de textures et d’émotions sans vraiment réaliser exactement comment il a été si profondément ému.
À propos de son style musical, Serge-André fait la distinction entre le langage de l’improvisateur et celui du compositeur. « Quand j’improvise, je modifie tranquillement la musique en répondant à mon corps et à mon public. Je suis intéressé de voir ce qui est là qui veut être exprimé, canalisé. » Et il partage cette curiosité avec ses élèves. Serge-André a développé une méthode pour enseigner à ses élèves la mélodie, l’harmonie et la tonalité à travers des compositions improvisées. En effet, en apprenant à improviser, les élèves de Serge-André se lient à la musique en se l’appropriant.
Pour Serge-André, si le langage de l’improvisation découle de la sensation qui jaillit de l’intérieur, le langage de la composition est plutôt un effort de logique, de contemplation, de sentiment. C’est « d’exprimer les émotions et leurs contrastes comme une déchirante peine d’amour dans une radieuse journée du mois d’août. » Selon ce raisonnement, la douleur et la joie peuvent coexister : malgré les obstacles, on peut toujours s’épanouir et voir plus loin que l’horizon.
Lorsque Serge-André compose de la musique, il s’efforce toujours de réunir le meilleur de ses compétences techniques, de ses capacités intellectuelles et de son intelligence émotionnelle. La combinaison du soin, de l’intention et de l’optimisme qui guident Serge-André dans la vie porte de beaux fruits.
Serge-André est arrivé à Sutton en 2020 sur un coup de tête. Il s’est senti attiré par la chaleur du village. « C’était une coïncidence très heureuse. Venir à Sutton a donné un nouveau souffle à ma carrière, qui n’avait pas encore commencé à mon goût. Je ne pouvais pas imaginer que ma carrière pouvait s’ouvrir autant dans un village de 4000 habitants. » Serge-André constate que les Suttonnais mettent en valeur des créations originales, uniques, intéressantes. « À Sutton, je suis très bien accueilli dans la communauté, mes compétences sont reconnues. » Mais, comme pour plusieurs de nos résidents, il y a toujours la question de la sécurité de l’espace, qu’il soit domestique, culturel, créatif et communautaire.
Pour le moment, Serge-André loue une maisonnette et un atelier sur la rue Principale où on trouve « un éblouissement communautaire ». Quand Serge-André a une idée créative, au lieu d’envoyer un courriel ou d’appeler quelqu’un, il s’en va au village pour trouver celle ou celui qu’il cherche. L’énergie créatrice de Serge-André contribue grandement à l’effervescence du village, aussi. En plus d’enseigner, de jouer et de composer, il fait partie de l’équipe de Piano Public Sutton dans laquelle il s’occupe des bénévoles cette année. Il animera également un « pianothon » caritatif en décembre afin d’amasser des fonds pour les familles défavorisées de la région de Brome-Missisquoi qui désirent offrir des cours de musique à leurs enfants. Quels que soient le lieu et le contexte, Serge-André imprègne sa façon de voir et d’exploiter le formidable pouvoir qu’a la musique de relier les gens entre eux et à eux-mêmes. Pour en savoir plus, visitez www.sergeandrejones.com.
Sharon Kivenko