Pour que durent les sentiers… (suite)
Un texte de Parc d'environnement naturel de Sutton
Paru dans le numéro Hiver/Winter 2017
Publié le : 20 novembre 2017
Dernière mise à jour : 31 octobre 2020
Par Patricia Lefèvre Restaurer un réseau de sentiers, c’est comme retaper une vieille maison. Pour que ça dure, il faut parfois refaire les fondations. Et on n’échappe jamais au drainage. Souvent, c’est plus compliqué de restaurer que de construire à neuf. Une restauration doit en effet composer avec un tracé existant dont les déficiences sont…
Par Patricia Lefèvre
Restaurer un réseau de sentiers, c’est comme retaper une vieille maison. Pour que ça dure, il faut parfois refaire les fondations. Et on n’échappe jamais au drainage.
Souvent, c’est plus compliqué de restaurer que de construire à neuf. Une restauration doit en effet composer avec un tracé existant dont les déficiences sont souvent la cause principale de la dégradation constatée. Parfois, ça ne vaut même plus la peine de restaurer : la pente du sentier est si importante qu’elle générera forcément un ruissellement dévastateur et/ou son emprise est tellement érodée qu’il n’y a plus de drainage possible.
Dans ces cas-là — les pires — il faut dévier le sentier et le refaire à neuf, suivant un tracé plus favorable à sa pérennité. Celle-ci dépend en majeure partie de la pente du sentier et de son alignement par rapport à la pente naturelle du terrain, qui conditionnent le drainage latéral essentiel à l’évacuation rapide de l’eau, principal facteur d’érosion de tout type de chemin. Une pente de moins de 10 % (et plus de 2 %) et un angle d’alignement du sentier d’au moins 30 % sont les normes reconnues pour un sentier durable.
Quand l’érosion n’est pas trop avancée, les surfaces de marche peuvent être consolidées par des travaux de drainage ou de remblayage appuyés par des infrastructures telles que des marches, escaliers, ponts et ponceaux. Sauf rares exceptions, les sentiers du PENS ne sont pas accessibles aux pelles mécaniques. Tous ces travaux doivent donc être faits à l’aide d’équipement manuel tel que des pics, pioches, pelles, barres à mine, pulaski (pioche et hache combinés en un outil), houe tout-terrain, râteau, etc. Ça prend donc beaucoup de temps et d’énergie humaine, surtout quand il faut marcher une heure pour se rendre sur le chantier…
Et comme c’est à la fois complexe, hautement énergivore et moins glorieux de restaurer un vieux réseau que d’en développer un de toutes pièces, ça ne peut pas se faire sur une base bénévole. À la base du programme de remise à niveau des sentiers du PENS, on trouve donc :
- un plan quinquennal basé sur un diagnostic complet de l’état des sentiers qui a permis de prioriser, chiffrer et justifier les interventions requises en fonctions des risques projetés ;
- un budget d’investissement de plus de 400 000 $ sur cinq ans, financé en majeure partie par deux programmes successifs de Développement Économique Canada, complétés par des subventions d’Emploi-Québec et de la défunte Conférence régionale des élus de Montérégie-Est, avec une mise de fonds de près de 150 000 $ du PENS (provenant des droits d’accès et cotisations des randonneurs) et de 75 000 $ de la Ville de Sutton (principalement pour le sentier Village-Montagne) ;
- une équipe incluant une architecte-paysagiste et un chef aménagiste de plus de vingt ans d’expérience, ainsi que 4 à 10 aménagistes hautement motivés, généralement formés à l’interne faute de programme public adéquat ;
La revalorisation du réseau de sentiers qui fait la renommée du PENS est la clé de voute de son succès. L’organisme souhaite sensibiliser ses membres et partenaires à cette réalité. Une petite vidéo mettant ses aménagistes en vedette a donc été produite dans ce but. Rendez-vous à la salle Alec et Gérard Pelletier, le 1er décembre prochain pour en apprendre plus sur ces travaux titanesques et célébrer leurs artisans !
Détails à venir sur facebook.com/PENSutton et parcsutton.com.
Patricia Lefèvre, directrice générale
pour le Parc d’environnement naturel de Sutton