Du pain et des jeux
Un texte de Jeanne Morazain
Paru dans le numéro Printemps/Spring 2022
Publié le : 9 mars 2022
Dernière mise à jour : 14 mars 2022
Certains jeux sont très anciens. L’Égypte des pharaons avait les siens. Le jeu des serpents et échelles remonte aussi à l’époque préchrétienne et référait à l’origine à un parcours spirituel hindoue. Quant au jeu de cartes, il a fait son apparition en Europe vers la fin du 14e siècle.
Du pain et des jeux, disait-on dans la Rome antique pour illustrer l’emprise des empereurs sur le peuple.
Histoire de rendre plus supportables le confinement et les restrictions sanitaires, les jeux de société non virtuels ont fait leur entrée dans bien des maisons depuis le début de la pandémie. Les médias servent de relais et publient des palmarès des meilleurs jeux sur le marché. Certains nous ramènent à notre propre enfance comme le Parchési, le Monopoly, les dames, les dominos…
Le goût du jeu
On devient rapidement accro au plaisir de jouer et de découvrir de nouveaux jeux. C’est sans doute pourquoi La boîte à Sardine ouvrira un coin jeux de société à Sutton au printemps, car il est de nouveau possible de se réunir. De son côté, CAB Sutton remettra sans doute à l’agenda les rencontres de socialisation par le jeu auxquelles il convie les aînés.
Certains jeux de société sont très anciens. L’Égypte des pharaons avait les siens. Le jeu des serpents et échelles remonte aussi à l’époque préchrétienne et référait à l’origine à un parcours spirituel hindoue. Quant au jeu de cartes, il a fait son apparition en Europe vers la fin du 14e siècle. Il serait d’origine chinoise quoique certains affirment que l’inspiration des Chinois venait de l’Inde voisine. Les cartes à jouer auraient emprunté la route de la soie et été introduites en Europe par les équipages des marchands de Venise qui commerçaient avec ceux du Moyen-Orient, dont les Mamelouks d’Égypte. Il y avait bien sûr de l’argent en jeu. L’engouement a été immédiat au point que l’Église catholique s’est inquiétée et a interdit les cartes, les jugeant contraires à « l’usage modéré des passions ».
Le jeu de cartes
Le jeu de cartes présente à son arrivée en Occident la même mathématique temporelle qu’aujourd’hui : il compte 52 cartes, une pour chaque semaine de l’année, quatre séries, une pour chaque saison, et deux couleurs, une pour chacun des solstices.
Toutefois, les séries adoptent selon les pays des symboles différents. Notamment des épées, des bâtons, des coupes, des pièces de monnaie, des glands, des feuilles. Finalement, c’est la symbolique proposée par les cartiers français à la fin du XVe siècle — cœur, carreau, pique et trèfle — qui s’est imposée. Au début, il n’y avait que deux figures, le roi et le valet. La reine ou dame, n’est apparue que plus tard. Les jokers ont été introduits par les Américains au début du 20e siècle. Aujourd’hui, les bonnes vieilles cartes se déclinent en une multitude de jeux pour tous les âges. On peut jouer en solitaire, en duo, en équipe, en groupe.
Au goût du jour
Il y a de la compétition sur le marché du jeu de société. On lance de nouveaux jeux régulièrement, avec lesquels on peut jouer sur un ordinateur, son téléphone ou avec ses proches. Ceux-ci s’adaptent au goût du jour et aux préoccupations de l’époque. Ils nous font voyager dans le temps et l’espace. Ils nous mettent au défi d’associer des mots, des concepts, des événements ou de résoudre des enquêtes et des énigmes. Plusieurs s’inspirent de l’actualité tel Pandémic, un jeu collaboratif dans lequel des scientifiques cherchent des solutions pour éradiquer le virus et protéger les populations. Comme quoi, la pandémie s’infiltre partout !
Jeanne Morazain, présidente d’Héritage Sutton