L’accessibilité des rivières
Un texte de Organisme du bassin versant de baie Missisquoi
Paru dans le numéro Automne/Fall 2020
Publié le : 10 septembre 2020
Dernière mise à jour : 11 décembre 2020
Par Anthoni Barbe, Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM) La récente pandémie semble avoir rappelé à plusieurs l’importance et le bien-être que peut procurer la nature. La présence, voire l’abondance de nouveaux usagers, crée parfois des conflits d’usage qui nécessitent une réflexion d’ensemble pour être résolus. Sutton est justement un territoire où…
Par Anthoni Barbe, Organisme de bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM)
La récente pandémie semble avoir rappelé à plusieurs l’importance et le bien-être que peut procurer la nature. La présence, voire l’abondance de nouveaux usagers, crée parfois des conflits d’usage qui nécessitent une réflexion d’ensemble pour être résolus.
Sutton est justement un territoire où la nature est omniprésente et généralement accessible. Cela ne place toutefois pas la municipalité à l’abri de plusieurs problématiques liées à l’accessibilité de notre patrimoine naturel, surtout sur les pourtours de ses rivières.
La rivière Missisquoi : un joyau sollicité
La réputation de la rivière Missisquoi n’est plus à faire en matière de récréotourisme. Trois entreprises offrent un service de location d’embarcations pour profiter de cette magnifique vallée d’origine glaciaire. L’achalandage cette année est record, au grand dam de certains riverains qui s’inquiètent pour l’intégrité écologique de la vallée.
En effet, la question se pose, par exemple, quant à l’impact des nombreux visiteurs sur les sites de pontes des tortues se trouvant sur les berges de la rivière. Qu’en est-il de la récupération des déchets ou du lavage des embarcations pour éviter la propagation des espèces exotiques envahissantes ? La rivière n’étant pas intégrée à aucun parc, aucune forme de contrôle de l’accès n’existe.
Une accessibilité trop souvent mise à mal
L’afflux d’usagers comporte donc un risque, face auquel certains se montrent particulièrement intransigeants. L’accès à la rivière Missisquoi à partir du chemin Bridge, à Glen Sutton, a ainsi été condamné par un propriétaire exacerbé. C’est là tout le paradoxe de l’accès aux plans d’eau au Québec : cette ressource publique est trop souvent ceinturée de propriétés privées qui la rendent inaccessible. L’accessibilité n’étant structurée d’aucune façon, on comprend alors que les réactions des usagers face à cet enjeu peuvent être très diverses et parfois problématiques.
Face à l’afflux inhabituel de visiteurs, plusieurs municipalités du Québec ont fait le choix de compliquer davantage l’accès des rivières. Elles espéraient ainsi limiter l’utilisation du territoire. Une telle solution semble irréaliste et inintéressante pour une rivière qui contribue autant à l’attractivité de la région que la Missisquoi. La rivière Sutton, pourtant très propre et en plein cœur villageois, est un autre exemple où il n’y a aucune accessibilité publique, ce qui n’empêche pourtant pas certains d’en profiter lors des journées chaudes d’été.
À l’écoute des gens et de la nature
Dans ce contexte, il faudrait plutôt avoir une réflexion de fond sur l’accessibilité de nos cours d’eau. Ces derniers font tous l’objet d’une certaine pression due à la présence humaine. Cette réflexion se doit de considérer les besoins socio-économiques. Mais elle doit aussi considérer les impacts potentiels sur la nature. Ceci afin de s’assurer de ne pas causer des dégâts qui pourraient s’avérer irréversibles. Notre eau est une ressource précieuse : valorisons-la avec respect, question d’en bénéficier encore longtemps.
Anthoni Barbe, chargé de communication pour l’Organisme du bassin versant de la baie Missisquoi
514-404-5033