La biodiversité au coeur du village

Un texte de Emmanuelle Tittley

Paru dans le numéro

Publié le : 17 août 2019

Dernière mise à jour : 22 octobre 2020

 

C’est l’été et les floraisons se succèdent dans le parc D’Arts et de rêves ! Pour le plaisir de nos yeux et d’une foule d’insectes et d’oiseaux. Ce 7 acres de végétation diverse et de milieux variés est un lieu de biodiversité important au village de Sutton. Les villes et villages forment des trous dans les…

biodiversité parc D'Arts et de Rêve

Les sentiers du parc D’Arts et de Rêves

C’est l’été et les floraisons se succèdent dans le parc D’Arts et de rêves ! Pour le plaisir de nos yeux et d’une foule d’insectes et d’oiseaux. Ce 7 acres de végétation diverse et de milieux variés est un lieu de biodiversité important au village de Sutton. Les villes et villages forment des trous dans les corridors écologiques des animaux. Les niches comme le site d’Arts et de rêves aident à connecter les grandes zones naturelles entre elles. Ainsi, les animaux peuvent venir s’y reposer et se nourrir en chemin vers un milieu forestier ou autre.

Planification en fonction des milieux sensibles

Pour respecter et mettre en valeur les qualités écologiques du site, le tracé des sentiers a été planifié en fonction des plantes existantes et des milieux sensibles. Les photos aériennes, ainsi qu’un relevé fait sur place en début de projet, ont permis d’établir des zones à protéger et à mettre en valeur. Le tracé des sentiers a été fait de manière à conserver ces zones, en plus de considérer les vues et la topographie.

Les colonies d’asclépiades, hôtes et nourricières des papillons Monarques, ont été préservées pour aider cette espèce magnifique menacée. La bande riveraine a été préservée et plantée d’arbustes indigènes. La zone humide a été conservée pour sa mise en valeur.

Bonifier la végétation en place

Étant une ancienne ferme, le site D’Arts et de rêves était presque entièrement ouvert, à la manière de grands pâturages. Dès la première année, de nombreux arbres indigènes ont été plantés. Ils fourniront éventuellement de l’ombre, ajouteront de la variété au site et bonifieront sa diversité écologique.

La végétation en place, déjà riche de magnifiques fleurs, a été enrichie d’espèces supplémentaires pour nourrir les pollinisateurs. Des rosiers rustiques, du mélilot et des lupins font partie des plantes ajoutées pour le bonheur des insectes. À l’inverse, nous faisons la lutte aux plantes invasives comme la renouée du Japon.

Une étude pour aider dans la gestion et la planification

En 2018, une étude de l’organisme Corridor appalachien a été réalisée pour évaluer les populations floristiques et fauniques du parc. 23 espèces d’oiseaux ont été observées lors de leurs visites. Parmi elles, le martinet ramoneur, espèce menacée au Québec et 3 autres espèces prioritaires : le bruant à gorge blanche, le moqueur-chat et la paruline flamboyante. Les habitués du parc ont observé d’autres espèces d’oiseaux qui pourraient s’ajouter à la liste. Ainsi, le parc est intéressant pour les oiseaux et les ornithologues !

Avec son milieu humide, la bande riveraine préservée et sa colonie d’asclépiades, le site peut être considéré un « îlot de milieux naturels qui contribue au maintien de la biodiversité au cœur du noyau villageois de Sutton. » D’ailleurs, on sait que des renards y ont élu domicile.

Mode de gestion écologique

Afin de conserver un maximum d’aires de reproduction et de nourriture pour les oiseaux, les herbes ne sont fauchées qu’une fois l’an, à l’automne. Ceci permet aux oiseaux d’élever et de nourrir leurs petits et aux visiteurs d’admirer le développement complet des plantes.

Il ne faut pas seulement voir dans la préservation des milieux naturels des freins à nos besoins de développement. Il faut aussi y voir des occasions de jouir de la beauté et de la richesse des lieux. Dans les milieux urbains, c’est aussi la possibilité de garder une cohabitation heureuse avec une faune diversifiée.