Éliane Ducros, inclassable perfection

Un texte de Delphine Piperni

Paru dans le numéro

Publié le : 30 novembre 2021

Dernière mise à jour : 30 novembre 2021

 

Impossible de mettre Éliane Ducros dans une case. Artiste peintre, mais d'abord designer graphique, de style classique et contemporain, elle s'inspire du tumulte de la ville tout comme de la douceur de la campagne, cherchant autant à choquer qu’à apaiser.

Comment définir l’artiste Éliane Ducros ? Impossible de la mettre dans une case. Artiste peintre, mais d’abord designer graphique, de style classique et contemporain, inspirée par le tumulte de la ville tout comme par la douceur de la campagne, cherchant autant à choquer qu’à apaiser.

Une curiosité esthétique sans cesse renouvelée

Éliane Ducros
Zanzibar, médias mixtes sur planche de bouleau, 60 x 60 po.

C’est peut-être un amour profond en la vie qui la définit. Toujours à l’affût des moindres jeux d’ombre et de lumière observés lors de ses promenades canines. Sans cesse intriguée par ses vulnérabilités porteuses d’inspiration. Insatiable contemplatrice des œuvres qui ornent les galeries et les musées. À travers son œil d’artiste, tout est symbole, tout est sacré. Et voilà que l’inspiration s’enflamme et se concrétise sous forme de tableaux.

Sur le tard…

Pourtant, alors que son talent s’exprime si naturellement aujourd’hui, elle ne s’est assumée que sur le tard. C’était simplement une question de timing, dirait-elle. Les enfants devenus grands, l’envie d’extérioriser certaines émotions, une confiance qui émerge en ses capacités endormies. Et voilà qu’elle y plonge à fond, il y a une dizaine d’années.

Ses premières œuvres sont intenses et chargées émotionnellement. On constate tout de suite qu’un monde intérieur devait s’extérioriser pour s’apaiser, comme ces zèbres combattant dans un nuage rouge sang.

Portraits anachroniques

Éliane Ducros
Crème fraîche, technique mixte, 24 x 24 po. 2018

Ensuite, elle bifurque vers des portraits inspirés de l’art flamand, son époque artistique préférée : « C’était mon université, mes gammes », explique-t-elle, puisqu’elle se considère comme une autodidacte. On y découvre des visages anciens et mystérieux habillements peints, vêtus de perles et de collets, mais un burger ou une bouteille de tabasco à la main ! Ces ajouts anachroniques en ont séduit plus d’un. Ces portraits surprenants révèlent à la fois l’humour et la passion pour la beauté humaine de l’artiste.

Le pouvoir de la lumière et des couleurs

Voilà qu’au fil du temps, une réflexion émerge en elle. « Et si mon art devenait thérapeutique ? », se demande-t-elle. Elle étudie alors le pouvoir de guérison des couleurs et des formes et s’en passionne. Un virage de 180 degrés la fait ainsi quitter temporairement les portraits pour se consacrer à l’expression thérapeutique des merveilles de la nature sur fond clair.

Éliane Ducros
L’ours Boréal, médias mixtes sur planche de bouleau, 18 x 18 po.

Quelle douceur, quelle profondeur, quelle lumière émergent de ces tableaux ! On croirait que les animaux eux-mêmes s’illuminent par les couleurs qui les habitent. Cette nouvelle voie fait sentir Éliane Ducros plus libre que jamais dans son art. Elle réfléchit peu, se laisse porter par ses intuitions de choix de couleurs. Et les réactions du public sont extrêmement encourageantes. Après avoir acheté une de ses toiles avec un héron, une femme lui confiait « y entendre le silence ». Voilà, on lui confiait à nouveau que son art pouvait avoir un impact sur la vie intérieure des gens. « Quelle gratitude ! », s’exclame-t-elle.

Ses projets futurs

Éliane Ducros s’est ainsi laissée porter sans résistance sur différents chemins qui font ce qu’elle est aujourd’hui. Et le futur ? « J’aimerais poursuivre ce que je fais, le design graphique, les portraits et l’art thérapeutique. Mais j’aimerais aussi écrire un livre pour enfants sur les émotions, faire de l’architecture, faire du design industriel, et bien sûr, construire ma maison sur mon terrain à Sutton, acheté il y a un an. Ce sera la priorité. » Bref, tout n’est pas fini pour Éliane, et qui sait ce que notre belle région lui inspirera ?

Pour voir ses toiles, passez chez Fraîche au 34 Principale Sud ou visitez www.ducrosart.com.

Delphine Piperni