Le SLOW FASHION : La Fibre et Moi

Un texte de Christine Doyon

Paru dans le numéro

Publié le : 21 août 2017

Dernière mise à jour : 30 octobre 2020

 

La Fibre et Moi, situé sur le chemin principal dans le village de Frelighsburg, a été créé par Sophie Marino il y a trois ans. Jeune femme d’affaires inspirante et maman à temps plein, Sophie est la preuve que l’on peut créer la vie que l’on veut. Sophie quitte Montréal et s’installe dans la région…

Foulards La Fibre & Moi

La Fibre et Moi, situé sur le chemin principal dans le village de Frelighsburg, a été créé par Sophie Marino il y a trois ans. Jeune femme d’affaires inspirante et maman à temps plein, Sophie est la preuve que l’on peut créer la vie que l’on veut.

Sophie quitte Montréal et s’installe dans la région de Brome-Missisquoi en 2010. Fraîchement séparée et accompagnée de ses deux garçons, elle y rejoint sa mère pour travailler dans sa boutique de prêt-à-porter à Cowansville. « J’étais loin de m’imaginer ce qui m’attendait. » Elle rencontre par la suite son amoureux, avec qui elle s’installe à Frelighsburg pour avoir son troisième enfant.

Après la naissance de sa fille, elle prend une pause du « monde de la guenille » et se trouve un emploi comme secrétaire médicale. À ce moment-là, elle tricote pour le plaisir et vend ses créations, principalement des foulards, à des amis et connaissances. Un jour, sa tante lui offre sa machine à tricoter cachée sous son lit depuis 25 ans. Cet événement va changer sa vie. « La machine avait l’air d’un dinosaure, mais je suis quand même partie avec sous le bras. Je n’avais aucune idée comment ça fonctionnait ! »

Déterminée à démystifier cette machine, elle met une annonce sur Kijiji et deux jours plus tard, une dame du nom de Philippa l’invite à la Guilde des tisserands de Sutton. C’est le coup de cœur pour cette femme qui lui enseignera pendant plus de cinq mois les possibilités infinies de cette machine à tricot. Plus tard, Sophie baptisera sa première écharpe de La Fibre et Moi en l’honneur de son mentor.

Peu de temps après, son plan devient parfaitement clair : elle veut créer une ligne de foulards haut de gamme et faire découvrir aux gens différentes façons de les porter. « Quand je travaillais en boutique à Montréal, les gens me disaient toujours : c’est beau un foulard, mais je ne sais pas quoi faire avec ! »

Elle quitte son emploi et se lance en affaires grâce au soutien du CLD de Brome-Missisquoi. Elle et son conjoint transforment leur duplex afin que le rez-de-chaussée devienne l’atelier-boutique, où Sophie confectionne et vend ses créations. Sa plus jeune n’est alors qu’âgée d’un an ; elle tricote le soir pendant que la petite dort à ses côtés. « Je n’ai jamais été aussi créative que quand mes enfants sont nés ! » Elle désire être un modèle pour eux, comme l’ont été sa mère et sa grand-mère. Cette dernière avait trois boutiques haut de gamme à Montréal dans les années 60-70. « C’était avant-gardiste à cette époque, elle dessinait des collections de haute couture, du prêt-à-porter et des chapeaux. »

Sophie mène tout de front, de la création à la distribution. Toutes les étoffes sont faites artisanalement. « Je prends le temps de faire chaque pièce dans les règles de l’art. » C’est le côté tactile de la matière qui l’inspire et elle crée ses pièces spontanément, sans patron, tel un peintre avec son pinceau. Sa fibre de prédilection est l’alpaga pour sa souplesse, mais aussi pour ses vertus antimicrobiennes et hypoallergènes.

Sophie se catégorise elle-même dans la mouvance du Slow Fashion : une mode intemporelle où le lien affectif se transcende sur l’objet. On achète moins et on garde plus longtemps. « Si tu as acheté un foulard il y a dix ans et que tu en veux un autre, tu sais que je l’ai encore en boutique. » Elle offre une vingtaine de modèles, pour hommes et femmes, déclinés dans un large éventail de couleurs, de texture et de motifs.

La collection est disponible sur le web, mais l’achat en boutique est une expérience en soi. Sophie nous fait découvrir les possibilités multiples de ses étoffes avec passion et enthousiasme. « J’aime le contact avec les gens, les accessoiriser et les surprendre. » Peu importe l’âge ou le style, on y trouve assurément son compte. Ce sont des œuvres uniques et versatiles qui se portent pendant les quatre saisons.

Le développement de La Fibre et Moi est fulgurant. Les pièces sont distribuées dans plusieurs boutiques au Québec et Sophie compte ouvrir les marchés américains et européens d’ici quelques années…

La Fibre et Moi

77 rue Principale, Frelighsburg

www.lafibreetmoi.com