Le Gotu Kola

Une petite plante de chaleur et d’humidité pour nous propulser vers l’été. 

C’est le temps des semis alors pourquoi ne pas ajouter aux vôtres cette plante discrète, mais ô combien bénéfique !

Le gotu kola, Centella asiatica de son nom latin, est originaire d’Asie, plus spécifiquement d’Inde, de Chine, de Malaisie, d’Indonésie, bref, d’Asie du Sud-est. Elle est utilisée pour ses propriétés médicinales depuis des millénaires dans les médecines traditionnelles de ces pays. La plante tend à gagner en popularité dans nos pays occidentaux surtout grâce à des recherches compilées dans plusieurs articles scientifiques disponibles sur le web¹ et dans des monographies descriptives de la Commission E du ministère de la Santé allemand et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le gotu kola est utilisé en interne et en externe pour plusieurs troubles de la peau et pour la guérison des plaies. On parle de brulures, de coupures, d’anciennes cicatrices, d’acné et de psoriasis. Il est antioxydant et anti-inflammatoire, il agit sur les tissus conjonctifs et augmente la synthèse du collagène. La plante favorise ainsi l’intégrité et la force de la nouvelle peau formée durant la guérison. Son action antioxydante protège la peau des effets néfastes des radicaux libres engendrés par l’exposition à des facteurs environnementaux comme la pollution et les rayons UV. Le gotu kola augmente aussi la synthèse des fibroblastes, responsables de la structure cellulaire de la peau, de sa souplesse et de sa résistance. Bien entendu, la plante est aussi efficace pour contrer les effets du vieillissement de la peau. Il existe sur le marché de nombreuses crèmes à base de gotu kola, vous aurez l’embarras du choix.

Parlant de vieillissement, le gotu kola est aussi appelé l’herbe de longévité. Les mécanismes d’action de la plante sont principalement liés à ses propriétés antioxydantes. L’oxydation joue un rôle important dans la diminution des fonctions cognitives associées à des dégénérescences comme la foutue maladie d’Alzheimer. Des études¹, malheureusement faites sur des rats (merci à ces petits animaux), ont démontré que le gotu kola augmente la capacité d’apprendre et d’utiliser la mémoire chez les personnes atteintes et celles prédisposées. En outre, il améliore la concentration et l’acuité mentale.

Une autre propriété fantastique du gotu kola est son action sur l’insuffisance veineuse. Parce qu’il agit sur les tissus conjonctifs et favorise la synthèse du collagène, il tonifie les parois veineuses. Il peut être utile pour le traitement des varices, de l’œdème et des lourdeurs dans les jambes.

Souvent, quand on parle de gotu kola, on commence par son action sédative, anxiolytique et antidépresseur. En fait, la plante fait partie de celles qu’on appelle les adaptogènes. Elle agit sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, donc sur certains neurotransmetteurs impliqués dans les états dépressifs et anxieux, ainsi que sur la gestion des effets néfastes du stress. Il est doux et calmant pour le corps et l’esprit, surtout quand ce dernier est en constante activité.

Je suis consciente du fait que chacune des plantes dont je vous parle semble fantastique et que nombre d’entre vous peuvent se dire qu’il est donc impératif d’en consommer immédiatement ! C’est vrai, elles sont extraordinaires et elles peuvent faire des miracles. Il est cependant primordial de faire attention, de bien se renseigner et de consulter lors de doutes ou de craintes. Le gotu kola ne devrait pas être consommé en cas de troubles du foie ni par les personnes qui prennent des médicaments ou d’autres plantes sédatives. Les effets pourraient être inefficacement augmentés. Les personnes allergiques aux plantes de la famille des apiacées (carotte, céleri, persil, etc.) doivent aussi faire attention. Certaines personnes réagissent aussi au contact physique avec la plante. Le gotu kola est une plante à consommer en petite quantité, sur de courtes durées et avec des intervalles cycliques.

De la plante séchée, une cuillérée à thé par tasse d’eau bouillante, laisser infuser une trentaine de minutes. De la plante en teinture, ou macération dans l’alcool, un millilitre deux à trois fois par jour dans une gorgée d’eau ou de jus. Prendre ces quantités pour trois semaines, faire une pause d’une semaine au moins, puis reprendre et ainsi de suite.

Pour la cultiver, elle a besoin de beaucoup de chaleur et d’humidité, donc plein d’eau et un sol adéquat. Elle se reproduit facilement en faisant enraciner ses stolons multiples pour ensuite les séparer du plan mère et avoir de nouveaux individus. On récolte toute la partie aérienne de la plante par un beau matin de fin juillet, début août. Ça donne envie d’y être.

Bon printemps !

Annie Rouleau, herboriste praticienne

annieaire@gmail.com