Matera Brasseurs

Les bières de Matera Brasseurs sont présentes sur la scène brassicole et appréciées des amateurs de houblon depuis plusieurs années déjà. On les connaît pour leurs célèbres bières fraîches et locales, ainsi que pour leurs bières et leurs cafés barriqués. On reconnaît facilement leurs produits habillés d’étiquettes colorées, joliment illustrées par l’artiste Christophe B. De Muri. Depuis le printemps 2024, c’est toutefois leur enceinte jaune soleil sur la rue Bruce à Dunham, en plein cœur de la Route des vins, qui attire notre attention.

L’histoire de Matera Brasseurs

William Marin est désormais seul représentant de l’équipe d’origine à mener la barque. Ce petit projet d’amis d’université a fait bien du chemin depuis sa création dans quelques cuisines d’appartements montréalais. Le brasseur aux multiples chapeaux a dû faire preuve de beaucoup de créativité et de ténacité au cours des dernières années pour traverser une mer houleuse, remplie d’embûches.

Alors qu’avec ses anciens acolytes, il développe le plan d’affaires, en 2017, l’occasion de brasser à forfait à la Brasserie Oshlag s’offre à lui. « Tu n’as pas besoin d’équipement. Tu envoies tes recettes et tes canettes, puis tu payes un montant par caisse produite. Après, tu t’occupes de la vente », explique rapidement William. Cette alléchante avenue leur permet un saut rapide dans l’univers brassicole, sans prise de risque monétaire. « Cette formule te permet de faire un peu de revenus. Lorsque tu as déjà des bières qui se vendent, c’est plus facile d’avoir du financement pour ouvrir ta propre place. »

Lorsque le petit groupe d’amis est enfin prêt à mettre le grappin sur un local du Plateau Mont-Royal dans la métropole, c’est la pandémie qui leur coupe l’herbe sous le pied. « On s’en allait littéralement signer le bail, la semaine avant l’hécatombe, se souvient William. Alors, évidemment, on a mis ça sur la glace. » Ce temps d’arrêt imposé fait réfléchir l’équipe. L’idée de voguer vers de plus grands espaces à proximité de différents producteurs locaux commence à faire son chemin.

Leur arrivée à Dunham

L’ancien atelier de soudure, qu’il partage désormais avec le vignoble L’Arpège, a aussi donné son lot de fil à retordre. En plus d’avoir besoin d’énormément d’amour, de coups de marteau et de pinceau, le nouveau local, situé en zone agricole, a dû être rezoné pour servir à des fins commerciales. « Mais le coucher de soleil sur les vignes l’été, c’est fantastique, tu vois même les montgolfières de Saint-Jean pendant le festival, » s’extasie l’entrepreneur qui a eu un réel coup de cœur pour ce nouvel emplacement. Prioriser l’aménagement extérieur pour enfin accueillir la clientèle allait donc de soi. Malgré une première saison plutôt réussie, la saison froide n’a pas manqué de menacer la pérennité de la jeune entreprise.

Un été rafraîchissant

Depuis quelques mois, épaulé d’une nouvelle équipe d’investisseurs qui donne un nouveau souffle à l’entreprise, William commence à reprendre le sien. Parmi ces nouveaux collaborateurs, David Schmidt, restaurateur bien connu de la scène montréalaise, assure une belle part de marché en distribuant la bière de l’entreprise dans ses nombreux restaurants.

Ainsi, le brasseur peut se concentrer à l’élaboration de ses bières qu’il souhaite encore plus locales. En plus de s’amuser à intégrer les prunes de Val Caudalies et les marcs de raisins de l’Arpège, son voisin, William vise à s’approvisionner entièrement en orge québécois. Et puisqu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le salon de dégustation et la terrasse seront partagés cet été avec la Brasserie Bad Bones. Ces derniers nous avaient justement confié rêver d’avoir leur propre salle de dégustation dans l’édition du printemps dernier. Une mise en beauté de l’espace intérieur est au programme avant la réouverture prévue pour la fin du mois de juin et il sera alors possible de profiter des installations du jeudi au dimanche tout au long de la belle saison. 

Pour plus de détails, visitez la page FB MateraBrasseurs.

Laurence-Michèle Dufour