À la rencontre de son enfant intérieur

Un texte de Catherine Aubin

Paru dans le numéro

Publié le : 25 février 2019

Dernière mise à jour : 31 octobre 2020

 

Faire une thérapie n’est pas quelque chose qu’un psychologue « fait » à son client. Il s’agit plutôt d’un processus dans lequel le client et le psychologue s’investissent et où, grâce à la confiance qui s’installe, le client peut prendre contact avec une partie de lui-même qui a été blessée, traumatisée ou négligée. L’objectif est d’accueillir cette…

Catherine Aubin, psychologue

Faire une thérapie n’est pas quelque chose qu’un psychologue « fait » à son client. Il s’agit plutôt d’un processus dans lequel le client et le psychologue s’investissent et où, grâce à la confiance qui s’installe, le client peut prendre contact avec une partie de lui-même qui a été blessée, traumatisée ou négligée. L’objectif est d’accueillir cette partie blessée pour la rassurer et la faire grandir. Lorsqu’on prend ainsi contact avec sa propre vulnérabilité, avec ses sensations physiques ou avec des symboles qui nous habitent, il devient alors possible de rencontrer l’enfant en soi. C’est en l’écoutant, en le sécurisant et en le rassurant que cet enfant intérieur pourra commencer à avancer dans le temps pour évoluer, grandir et passer à l’action. C’est un processus de guérison et de réparation intérieure qui n’est pas linéaire et qui peut se faire rapidement, ou moins rapidement.

Le célèbre psychanalyste Carl Jung a affirmé qu’il y avait trois conditions essentielles pour qu’une personne change, la première étant la prise de conscience du comportement à changer, la deuxième, l’action qui mène au changement et la troisième, la persévérance. Plusieurs de mes clients me disent : « je comprends d’où vient mon problème et je sais ce que je devrais faire pour le régler, mais il y a quelque chose en moi qui m’empêche de le faire ». Il semble alors que l’action qui amènerait plus de liberté intérieure soit bloquée. Les gens ont différents noms pour nommer cette résistance : l’inconscient, la peur, le paresseux, la rebelle, le saboteur, le lâche, le procrastinateur, l’impuissant et j’en passe. Mais pourquoi résistons-nous autant ? J’ai pu remarquer que les deuils non résolus et l’incapacité à lâcher le passé pour aller de l’avant sont souvent au cœur de la détresse des personnes rencontrées. Malheureusement, le processus de guérison ne peut s’enclencher que lorsque l’on est prêt à lâcher quelque chose du passé qui est souvent de l’ordre d’une attente, d’une marque d’attention, d’amour ou de reconnaissance venant de l’entourage.

Le processus thérapeutique est terminé lorsque le client est capable de revisiter sa vie en étant dégagé de son histoire. Les clients observent habituellement de nombreux bénéfices tels qu’un sentiment d’être plus compétent, habile, aimable et solide, une plus grande capacité à laisser tomber de vieilles stratégies de défense, une meilleure aptitude à profiter de la vie et à établir des relations intimes et l’acquisition d’un répertoire émotionnel plus vaste incluant une meilleure expression des émotions.

En terminant, soulignons que peu importe l’approche thérapeutique utilisée, les recherches tendent à démontrer qu’un bon lien thérapeutique est primordial au succès d’une thérapie. Les psychothérapeutes qui ont eux-mêmes fait un travail personnel de guérison seront mieux en mesure d’établir ce lien thérapeutique, car ils auront la capacité d’être présents à ce qui se passe avec leurs clients autant sur le plan émotionnel qu’énergétique.

Catherine Aubin, M.PS.

Psychologue

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