Une murale inclusive

Un texte de Marianne Lévesque

Paru dans le numéro

Publié le : 11 août 2022

Dernière mise à jour : 11 août 2022

 

Une murale à Massey-Vanier pour faire participer les élèves des groupes d’intégration scolaire avec ceux du programme en arts DaVinci.

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Photo Karina Jacobsen

« Une communauté, c’est plusieurs voix, tout le monde a son histoire, son background, qu’il soit né ici ou qu’il vienne d’ailleurs, » précise l’artiste Karina Jacobsen. C’est d’ailleurs l’idée centrale qui a guidé le projet de murale « Voir autrement » à l’école secondaire Massey-Vanier. Sous la coordination de l’enseignante Isabelle Grenier, le projet a vu le jour afin de faire participer les élèves des groupes d’intégration scolaire, avec ceux du programme en arts DaVinci.

Le projet « Voir autrement »

« L’idée était de faire intervenir des élèves en francisation, des nouveaux arrivants, pour que ces élèves-là participent à un projet commun. Qu’ils mettent leur touche et qu’il y ait des rencontres qui se créent, » me confie Isabelle. « C’était aussi l’amalgame des cultures que je voulais mettre en évidence, » conclut-elle. Puisque l’artiste facilitatrice Karina Jacobsen et son conjoint Israël de La Paz sont tous deux parfaitement trilingues, plusieurs élèves ont développé de réels liens avec le duo d’artistes. Dès le départ, Isabelle tenait à ce que ce soit Karina et son partenaire qui travaillent sur ce projet parce qu’elle trouve que leur art est dynamique, vivant et adore leur façon de jouer avec les motifs. « Je trouvais que ça allait mettre de la vie à l’école. »

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Utilisation de pochoirs. Photo Karina Jacobsen

Karina Jacobsen a rencontré les élèves pour la première fois en avril dernier. Elle leur a fait réaliser des pochoirs. En s’inspirant des symboles et des dessins des élèves, elle a créé des patrons répétés qu’elle a intégrés à la murale. Composée de cinq panneaux, celle-ci trône désormais dans le jardin intérieur de l’école secondaire. 

Art et bien-être

D’ailleurs, Karina partage un intérêt particulier pour l’art et le bien-être en santé mentale. C’est pourquoi elle trouve aussi important de travailler la joie dans l’image, autant par les couleurs que par les formes choisies. « Pour ce projet-là, Israël et moi on a pensé à la courtepointe. Parce que les tissus qui sont dans une courtepointe, ils ont eu une vie avant, ils ont leur passé, leurs saveurs, leurs couleurs. Et quand on les met ensemble, ça donne toute une autre dynamique, souvent plus diversifiée. » 

Karina met également en lien le fait que la courtepointe est, selon elle, l’élément premier de la maison, avec lequel on se couvre et se protège. Ayant un amour particulier pour la réalisation de murales, elle apprécie le fait d’exposer à l’extérieur le confort que l’on retrouve dans une maison. « C’est simple, mais pour moi ça me fait plaisir de pouvoir remplir un espace d’un motif qu’on aurait sur nos draps, sur des tuiles. Ça démocratise aussi un peu l’art, parce qu’à l’extérieur, tout le monde y a accès. »

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Des élèves fières de leur travail. Photo Karina Jacobsen

Karina désire d’ailleurs remercier personnellement Isabelle Grenier et souligner l’engagement des professeurs qui vont au-delà de leur travail et donnent de leur temps personnel afin de rendre des projets comme celui-ci possibles. Les élèves pourront découvrir, dès septembre, cette nouvelle murale à laquelle ils auront contribué. 

Marianne Lévesque