L’abondance des Nues Mains

Un texte de Julie Turgeon

Paru dans le numéro

Publié le : 21 septembre 2018

Dernière mise à jour : 1 novembre 2020

 

La ferme des Potagers des Nues Mains, située au coin d’Alderbrooke et Perkins, à moins de dix minutes du village de Sutton, est un véritable havre de biodiversité et d’agriculture biologique. Ces dernières années, pas moins d’une centaine de variétés de légumes sortent de terre.   La petite entreprise des Potagers des Nues Mains a…

Nues Mains

Yan Gordon sur son tracteur

La ferme des Potagers des Nues Mains, située au coin d’Alderbrooke et Perkins, à moins de dix minutes du village de Sutton, est un véritable havre de biodiversité et d’agriculture biologique. Ces dernières années, pas moins d’une centaine de variétés de légumes sortent de terre.

 

La petite entreprise des Potagers des Nues Mains a commencé en 2005, sans machinerie, sur un bout de terrain d’un demi-acre loué aux Écuries Robinson, non loin de l’emplacement actuel. Son propriétaire, Yan Gordon, avait l’idée d’ouvrir un club-conseil en agroenvironnement à l’époque. Après trois ans, le diplômé en agronomie de l’Université McGill a découvert qu’il préférait l’agriculture. Originaire de Longueuil, le père de famille aujourd’hui âgé de 41 ans a fait le saut en 2008, en achetant une terre d’une superficie de 25 hectares.

En juillet dernier, alors que les températures caniculaires battaient leur plein, Yan était fier de dire qu’il y avait « de l’eau en masse dans le sol ». Grâce au débit de la rivière, mais aussi grâce au sol argileux où repose sa ferme. Les sols d’argiles sont réputés « pour avoir un taux de matière organique plus élevé, ce qui donne des carottes particulièrement goûteuses ! », précise Christina Laterreur, technicienne agricole.

Potagers Les Nues Mains

Quelques membres de l’équipe 2018 aux Potagers Les Nues Mains. Crédit Christina Laterreur

Christina est l’une des sept employés qui font rouler Les Potagers. Un stage dans le cadre de ses études en production maraîchère biologique l’a menée ici en 2010. Cette trentenaire ne se cache pas pour dire qu’au contraire de leur PME, « dans l’industrie, ils sélectionnent souvent des variétés de tomates qui sont productives, mais qui ne goûtent pas grand-chose. »

Pour de savoureuses tomates ancestrales donc, mais aussi pour des pousses de tournesol, du kale, du bok choy, ou encore des œufs fermiers provenant de leurs 99 poules — « oui, 99, comme Wayne Gretzky ! » s’amuse à dire Yan — le kiosque libre-service de la ferme des Nues Mains, ouvert 24 h sur 24, 7 jours sur 7, est tout indiqué. Notons que depuis que ces derniers ont pavé le chemin au kiosque libre-service, une idée venue du Vermont, d’autres producteurs dans la région ont emboîté le pas.

Des paniers d’hiver

 

Quatre cents abonnés, dont près de 60 dans la région et le reste à Montréal, c’est le fan-club des Potagers qui livre un peu plus de 200 paniers de légumes bio par semaine. Depuis l’an passé, la ferme est devenue un point de chute pour les paniers d’hiver des Bio Locaux. Les Bio Locaux regroupe une vingtaine de fermes biologiques, tous membres de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ). Ils unissent leurs forces, été comme hiver, afin d’offrir une belle diversité de produits de qualité.

Alors que des espèces en voie de disparition, telles que le papillon monarque ou le merle bleu sont aujourd’hui présentes sur la terre des Nues Mains, ces derniers, bien engagés dans la biodiversité, caressent aujourd’hui le rêve d’avoir une forêt nourricière, où arbres, cultures et animaux ne feraient qu’un. À suivre.

Le kiosque libre-service, ouvert jusqu’à la fin octobre, est situé au 190, chemin Perkins. Le samedi, les Nues Mains se dédoublent pour se retrouver de 8 h 30 à 12 h 30, à la fois au Marché de Sutton, rue Curley, (jusqu’à la fin octobre) et au Marché Knowlton, 2, rue Maple (jusqu’à l’Action de grâce).