Trop de sel nuit à la santé

Un texte de Organisme du bassin versant de baie Missisquoi

Paru dans le numéro

Publié le : 24 novembre 2025

Dernière mise à jour : 24 novembre 2025

 

L’excès de l'utilisation du sel sur nos routes et dans nos entrées nuit à la santé des écosystèmes aquatiques et engendre des effets nocifs.

sel

L’excès de sel, qu’il soit ajouté dans notre assiette ou sur l’asphalte, nuit à la santé humaine comme à celle des écosystèmes aquatiques. En réduisant son utilisation, nous contribuons au bien de l’environnement et de notre portefeuille.

Des substances nocives 

Au Québec, 1,5 million de tonnes (l’équivalent de 10 000 baleines bleues) de sels de voirie sont épandues chaque année sur nos routes et nos trottoirs. Le principe est simple : au contact de l’eau, les molécules de sel se dissocient en ions qui brisent les liaisons qui retiennent les molécules d’eau les unes aux autres à l’état solide (glace) et l’eau retourne à l’état liquide.

Le hic, c’est que ces sels ne restent pas sur place : emportés par le vent ou par le ruissellement lors du dégel, ils atteignent les eaux de surface et les eaux souterraines et engendrent des effets nocifs : diminution de l’oxygène dissous et de la quantité de nutriments dans les lacs, empoisonnement de la faune, brûlures et diminution de la croissance végétale.

Le bassin versant de la baie Missisquoi compte environ 2700 km de routes. Les lacs et les étangs du sous-bassin de la rivière Missisquoi Nord sont particulièrement vulnérables en raison de leur faible volume (capacité de dilution réduite). Les cours d’eau et les lacs à proximité de zones urbaines, notamment la baie Missisquoi, la rivière Sutton et la rivière aux Brochets, sont également à risque en raison de l’utilisation plus importante de sels de voirie dans les secteurs urbanisés. 

Le rôle central des municipalités 

Les municipalités sont responsables de l’entretien de plus de 75 % du réseau routier. Elles épandent 50 % du sel utilisé au Québec. Une application raisonnée (la bonne quantité au bon moment) associée à un bon calibrage des équipements d’épandage et à la formation des équipes de travaux publics peut faire toute une différence. Le Règlement sur la gestion de la neige, des sels de voirie et des abrasifs (Q-2, r. 28.2) prévoit des distances minimales à respecter entre les lieux d’entreposage de la neige contaminée et des sels de voiries et les milieux humides et hydriques, mais les municipalités peuvent aller plus loin en adoptant des politiques les interdisant à proximité des secteurs les plus vulnérables.

Les écoroutes d’hiver

Les « écoroutes d’hiver » ou « routes blanches » sont des tronçons routiers qui ne sont que partiellement déneigés : une mince couche de neige durcie est maintenue sur la chaussée. On y privilégie l’utilisation d’abrasifs comme le sable ou les pierres plutôt que de sels. La vitesse doit être réduite et la vigilance accrue, mais on ne dénombre pas plus d’accidents sur ces routes qu’ailleurs !

À la maison

Évitez autant que possible l’utilisation de sels de déglaçage ! Voici quelques conseils pour y arriver : enlever la neige régulièrement pour éviter qu’elle s’accumule, fonde puis gèle, poser des tapis sur les marches, utiliser des copeaux de bois, de la paille, voire des graines pour oiseaux. Ces matériaux ne feront pas fondre la glace, mais augmenteront l’adhérence de vos pneus et de vos semelles sur celle-ci. Enfin, n’utilisez pas de sels à proximité des lacs, en particulier dans les secteurs à forte pente où le ruissellement est accentué. Pour en savoir plus sur notre organisme, visitez www.obvbm.org.

Bon hiver à toutes et à tous ! 

Julie Reinling, chargée de projets