Au Diable Vert : un orignal majestueux fait son apparition

Un texte de Geneviève Hébert

Paru dans le numéro

Publié le : 26 février 2019

Dernière mise à jour : 3 novembre 2020

 

Si vous n’avez jamais vu la sculpture monumentale du Coq de Daniel Haché, c’est que vous n’êtes pas encore allé vous imprégner des magnifiques vues du côté de Glen Sutton, à la station de montagne Au Diable Vert. Le fameux coq trône tout en haut de la clairière où paissent les rustiques vaches Highland. La…

Le Coq de la station de montagne Au Diable Vert

Si vous n’avez jamais vu la sculpture monumentale du Coq de Daniel Haché, c’est que vous n’êtes pas encore allé vous imprégner des magnifiques vues du côté de Glen Sutton, à la station de montagne Au Diable Vert. Le fameux coq trône tout en haut de la clairière où paissent les rustiques vaches Highland. La vue y est à couper le souffle.

Depuis quelques semaines, les paysages déjà grandioses ont été rehaussés d’une deuxième sculpture de Daniel Haché : un orignal en pin massif au panache ludique. Comme l’orignal est le plus gros cervidé de la planète ; la taille de la sculpture ne pouvait être qu’impressionnante. Mais au-delà de sa taille, le travail derrière la sculpture l’est tout autant. Daniel Haché a mis deux ans à accoucher de ce projet monumental dans son atelier de Bolton-Est.

Daniel Haché
Installation de la sculpture par Daniel Haché. Photo Pierre Dunnigan

Daniel Haché est un des rares artistes qui a fait de la sculpture un métier. Sa technique, il la peaufine depuis bientôt 25 ans à travers ses recherches et expérimentations, mais aussi à travers ses échanges lors de symposiums. S’il n’a que 2 sculptures sur le site d’Au Diable Vert, Daniel Haché a aussi fait le portique de l’accueil, le meuble de réception en collaboration avec Olivier Burnham et il en est, en fait, à sa troisième sculpture à cet endroit. Certains se souviendront du premier coq qui a régné sur ce paysage idyllique pendant 10 ans, œuvre collective de Gilles Desgens et de Daniel Haché. Composée de branches trouvées en forêt, cette sculpture s’apparentait davantage à du land art, un art plus éphémère. Mais le climat extrême de l’endroit, un flanc de montagne à la merci de tous les vents, demandait du solide, de l’enracinement profond.

Les 2 sculptures sont faites de pin massif monté « en sandwich » sur un squelette de métal. Daniel précise que le pin est la matière noble des forêts d’ici, le bois sacré des autochtones de la région qui a autrefois servi à la construction des mâts des bateaux britanniques. Pour un fini qui résiste aux intempéries, Daniel a torréfié le bois en s’inspirant de sculptures japonaises vieilles de 1300 ans. Pour l’orignal, 12 morceaux de bois de pin loyaliste ont été laminés ensemble pour cacher la structure de métal en acier. On peut dire de l’œuvre qu’elle est « overbuilt », comme les bâtiments contemporains résistants aux tempêtes dues aux changements climatiques.

Daniel Haché

La maquette devant l’oeuvre en devenir.

Pour s’aider avec les proportions de l’animal, Daniel Haché s’est inspiré des vidéos d’observation d’orignaux de la peintre naturaliste Gisèle Benoît. D’ailleurs, cette dernière dit de l’animal qu’il est un gentleman, puisqu’avant de s’engager dans un combat, l’orignal s’engage dans un long et complexe dialogue avec son adversaire. Par contre, le panache démesuré de la sculpture n’est pas fidèle à celui de l’animal. Daniel s’est approprié l’appellation « bois d’orignal », en faisant pousser des branches sur sa tête. L’étincelante légèreté de l’aluminium du panache contraste avec la masse de bois et de métal mât du reste du corps.

sculpture orignal Daniel Haché

La sculpture prend sa place dans le paysage. Photo Pierre Dunnigan

Avec l’acquisition de ces 2 sculptures monumentales, Julie et Jérémy, les propriétaires de la station, incarnent bien la vision « nature et culture » que la Ville de Sutton désire se donner depuis des années. Notons que d’autres œuvres de Daniel ont été érigées récemment dans la région dont « La route des eaux abénaquises » dans le parc André Gagnon de Mansonville, une commande de la Ville de Potton. Aussi, les « Chicots totémiques » dans le stationnement du centre d’interprétation du lac Boivin à Granby. Pour voir les autres œuvres de Daniel qui ornent de nombreux terrains privés de la région et d’ailleurs, visitez son site où vous pouvez le voir à l’œuvre dans quelques vidéos. Et si jamais vous êtes l’heureux propriétaire d’un pin loyaliste qui aimerait avoir une deuxième vie, n’hésitez pas à le contacter; sculpturedanielhache.com. Pour voir davantage de photos, consultez ce site: pierredunnigan/orignal_et_ses_bois.