PENS: une entente historique

Un texte de Parc d'environnement naturel de Sutton

Paru dans le numéro

Publié le : 21 février 2020

Dernière mise à jour : 31 octobre 2020

 

Par Denise Ligneaut Bonne nouvelle en ce début d’année ! Le Parc d’environnement naturel de Sutton (PENS) vient de signer une entente de droits de passage de 10 ans avec Conservation de la nature Canada (CNC). Cette entente remplace le renouvellement annuel en vigueur depuis mars 2011. CNC vient de conclure des ententes similaires et de…

Par Denise Ligneaut

Bonne nouvelle en ce début d’année ! Le Parc d’environnement naturel de Sutton (PENS) vient de signer une entente de droits de passage de 10 ans avec Conservation de la nature Canada (CNC). Cette entente remplace le renouvellement annuel en vigueur depuis mars 2011. CNC vient de conclure des ententes similaires et de même durée avec Sentiers de l’Estrie et Corridor Appalachien, ceux-ci étant les deux autres gestionnaires de sentiers de la Réserve naturelle des montagnes vertes.

Cette entente signifie la reconnaissance de la qualité du travail accompli par les gestionnaires de sentiers, dont le PENS. Surtout, elle garantit l’accès public à des milieux sauvages bien conservés, pour au moins 10 ans.

entente historique

Propriétés parcourues par les sentiers du Parc d’Environnement Naturel de Sutton (PENS). Carte préparée par ACA,

Historique

La tenure privée des terres dans les Cantons de l’Est est une caractéristique particulière à notre milieu. C’est donc grâce à des initiatives privées que la conservation et l’accès aux milieux sauvages du massif des monts Sutton se sont mis en place.

Le PENS et Sentiers de l’Estrie sont nés à la fin des années 1970 pour ouvrir des sentiers publics en terres privées. Il s’agit alors de répondre à une demande croissante pour le plein air, mais aussi de favoriser la conservation des milieux concernés. Car si la protection des milieux naturels s’inscrit dans la charte du PENS, l’acquisition de terrains est hors de sa portée, faute de moyens financiers. C’est donc sur la base d’ententes de droits de passage renouvelées annuellement que les sentiers vont se développer sur des terrains privés et municipaux.

Durant la même période, des efforts de conservation privée émergent et se multiplient dans la région, avec la création notamment de la Fiducie foncière de la vallée Ruiter et de la Fiducie foncière du Mont Pinacle, qui vont se dédier à cette cause (voir l’article de Marie-Josée Auclair dans le numéro 31 des cahiers Héritage Sutton).

Ces efforts vont être appuyés et reconnus par la Loi sur les réserves naturelles en milieu privé, adoptée en 2002, qui va offrir aux propriétaires privés des incitatifs fiscaux favorisant la conservation des milieux sensibles (sans toutefois traiter de la délicate notion des accès publics).

Cette loi va stimuler la conservation privée, particulièrement dans notre région pionnière. Avec l’aide du Corridor Appalachien, CNC poursuit les acquisitions qui vont aboutir en 2009 à la création de la Réserve naturelle des montagnes vertes. Actuellement, plus de 70 km2 de nature sauvage sont ainsi protégés à perpétuité par ce qui est devenu la plus grande aire de conservation privée au Québec.

Du côté du PENS, les acquisitions de CNC sont majeures : Round Top (2004), Dos d’Orignal et approche du Round Top (2016), assortis d’une servitude de conservation autour des lacs Spruce, Vogel et Mud Pond (2005).

La majorité des sentiers du PENS se situe donc aujourd’hui sur des terrains appartenant à CNC ou sur lesquels cet organisme détient des servitudes de conservation. Cette situation devrait aider le PENS à maintenir le fragile équilibre entre accès public et conservation auquel il travaille depuis 40 ans.

Nous n’avons pas d’autre choix, en 2020, que de réfléchir à la place des humains dans les milieux sauvages. Une éducation à la nature est indispensable pour accompagner l’accessibilité à la nature, afin de protéger ce qu’il en reste.

L’organisme se réjouit donc du merveilleux cadeau que vient de lui faire CNC, en signant pour son 40e anniversaire une entente de 10 ans qui va lui permettre de poursuivre les aspects complémentaires de sa mission avec plus d’efficacité.

Denise Ligneaut