Pluton

Un texte de Eddy Szczerbinski

Paru dans le numéro

Publié le : 20 juin 2016

Dernière mise à jour : 30 octobre 2020

 

Depuis un an, on entend beaucoup parler de Pluton. La sonde New Horizons a pu la croiser et ça a fait la manchette. Commençons par une question qui revient souvent : pourquoi Pluton a-t-elle cessé d’être considérée comme une planète en 2006? Très petite, elle a un diamètre d’environ 2400 km qui, comparé avec les 3400 km de…

Clyde Tombaugh l'homme qui a découvert PlutonDepuis un an, on entend beaucoup parler de Pluton. La sonde New Horizons a pu la croiser et ça a fait la manchette.

Commençons par une question qui revient souvent : pourquoi Pluton a-t-elle cessé d’être considérée comme une planète en 2006? Très petite, elle a un diamètre d’environ 2400 km qui, comparé avec les 3400 km de la Lune, parait bien petit pour une planète. Quelques objets en orbite autour du Soleil sont plus massifs que Pluton, tels qu’Éris, qu’on qualifie, tout comme Pluton, de « planète naine ». Plus près de nous se trouve Cérès, une autre de ces planètes qui orbite entre Mars et Jupiter. Si vous suivez l’actualité scientifique, vous vous souviendrez aussi d’elle, car on en a également beaucoup parlé cette année.

Pluton se distingue aussi parce qu’elle n’a pas « tout nettoyé » sur son passage. C’est-à-dire qu’il y a beaucoup de matières diverses dans l’orbite de Pluton, contrairement, par exemple, à celle de la Terre qui en présente bien peu. Il reste bien sûr quelques débris (ce qui explique les étoiles filantes) et il y passe parfois un astéroïde, mais l’ensemble de l’orbite de la Terre est « propre », alors que celui de Pluton comporte encore beaucoup de poussières et de roches diverses.

On ne peut pas parler de Pluton sans parler de Charon, son plus important satellite naturel (ou sa « lune »). En fait, on dit que Pluton est un système double, car Charon est très gros proportionnellement à elle. La masse de Charon représente environ le huitième de Pluton, un ratio très élevé dans notre Système solaire. Pluton comporte aussi quatre autres satellites naturels connus : Hydre, Nix, Kerbéros et Styx.
Pluton a été découverte en 1930 par Clyde Tombaugh, alors qu’il participait à des travaux sur l’orbite de Neptune. On essayait d’expliquer certaines anomalies présentes dans l’orbite de Neptune par le fait qu’une planète se trouvait derrière d’elle. Finalement, la taille apparente de Pluton n’expliquait pas ces anomalies, mais ce fut quand même une grande découverte qui a ouvert plusieurs autres possibilités et élargi le champ des connaissances en astronomie. Ce n’est qu’en 1978 que le satellite naturel Charon fut découvert. Styx, le « petit dernier » de ses satellites, lui, fut découvert en 2012!

Global mosaic of Pluto in true colorsImportant projet de la NASA, la sonde spatiale New Horizons, lancée en 2006, est la première à avoir comme objectif d’explorer Pluton et ses satellites. En juillet dernier, elle passe à environ 11 000 km de Pluton, après un voyage de 6,4 milliards de kilomètres. Bien sûr, New Horizons avait aussi d’autres « devoirs » à faire. Par exemple, on a appris beaucoup de choses sur Jupiter et plus particulièrement sur son atmosphère très complexe.

New Horizons nous en a également appris énormément sur Pluton qui a toujours été très mystérieuse à cause de cette énorme distance qui la sépare de nous et de sa très petite taille. On a notamment pu prendre d’excellentes photos et en apprendre davantage sur sa composition.
Pour conclure, nous pouvons dire qu’une année sur Pluton dure plus de 248 ans. Elle n’a donc pas encore fait une orbite complète autour du Soleil depuis qu’on l’a découverte en 1930! Ne planifiez pas d’y aller en vacances non plus, car il y fait environ moins 233 degrés Celsius. Sans oublier que sa petite taille la dote d’une très faible gravité, pas bien pratique pour y garer de manière sécuritaire son Westfalia!
Profitez bien de vos soirées pour lever les yeux vers le ciel et n’oubliez pas que le meilleur ami de l’astronome amateur est le chocolat chaud!