Wonder Woman
Un texte de Annie Rouleau
Paru dans le numéro Automne/Fall 2017
Publié le : 19 août 2017
Dernière mise à jour : 31 octobre 2020
Les gens qui choisissent de quitter la ville pour habiter la campagne ont sans doute une volonté de fuir un certain excès de stress, si insistant en milieu urbain. Les sollicitations sont quand même moins intenses en haut d’une butte, avec vue panoramique et petits oiseaux tout le jour durant, qu’au coin de St-Laurent et…
Les gens qui choisissent de quitter la ville pour habiter la campagne ont sans doute une volonté de fuir un certain excès de stress, si insistant en milieu urbain. Les sollicitations sont quand même moins intenses en haut d’une butte, avec vue panoramique et petits oiseaux tout le jour durant, qu’au coin de St-Laurent et Des Pins. Nous choisissons de nous préserver, faisons du yoga, marchons en montagne, respirons un air plus pur et mangeons des légumes qui poussent tout près. Nombreuses sont aussi les personnes qui se créent des moyens d’être moins dépendantes de salaires imposants pour venir à bout de régler tous les frais mensuels. Diminuer les besoins permet de réduire le stress d’avoir à les combler.
Malgré toutes ces techniques et en dépit de nos capacités personnelles à gérer le stress, nous sommes soumis à divers facteurs stressants s’immisçant dans nos vies, sournois ou non, connus ou pas. Moi la première et pourtant, je ne suis pas complètement nulle en la matière, mais parfois… L’impatience : faut vraiment que je ponde ce texte et on cogne à ma porte pour une demande ou une autre. La frustration : je n’y arriverai jamais, non de non ! Il ne me reste que deux heures pour écrire et on me parle, on me parle et je bouille en dedans ! Alors, je vais à mon armoire de plantes et je prends une bouteille, je m’en verse quinze gouttes dans un peu d’eau et je laisse la pression diminuer. Il est clair que la meilleure technique serait de dire que je suis pressée par le temps et de m’excuser poliment à mes interlocuteurs, mais bon, je n’y arrive pas tout le temps. Mon esprit s’égare parfois du chemin pourtant connu du lâcher-prise.
Revenons sur les quinze gouttes de plante. J’ai besoin de me concentrer, de classer de l’information dans mon cerveau et de retenir ladite info pour éventuellement lui donner la forme d’un article cohérent et, idéalement, digne d’intérêt. Cette plante, c’est le rhodiola. Rhodiola rosea pour être spécifique, car il existe beaucoup d’espèces de rhodiola, mais la plus intéressante et aussi la plus étudiée est la rosea.
La plante est principalement originaire des régions nordiques, voir circumpolaires d’Asie, d’Europe et d’Amérique, ainsi que des hauteurs des Alpes, Pyrénées et montagnes des Carpates. Les anciens de Russie, de Chine et de Scandinavie l’utilisaient abondamment, tout comme nos grands-parents autochtones. Le rhodiola peut quand même pousser par chez nous, préférant un sol sableux sec, des températures froides et du soleil direct. On récolte les racines des plants après un minimum de trois ans d’implantation.
Comme le rhodiola a fait l’objet de nombreuses recherches cliniques et pharmacologiques, sur les animaux et sur les humains, une foule de renseignements expliquent ses actions médicinales2.
Le rhodiola fait partie des plantes adaptogènes. J’ai déjà abordé le sujet dans des textes antérieurs1. Les adaptogènes sont des plantes qui augmentent de façon non spécifique les résistances de l’organisme au stress. Le rhodiola est un adaptogène refroidissant, par opposition à ceux dits réchauffant comme le ginseng asiatique, ce dernier pouvant être surstimulant pour bien des gens. Le rhodiola stimule, donc, mais sans excès. Il augmente la concentration et le spectre d’attention sans exciter ni provoquer de nervosité ou d’insomnie. Il est tout indiqué pour les individus fatigués d’un trop-plein de travail ou de stress de vie active. Pour les étudiants en fin de session ou pour les shifts de nuit hyper exigeants côté concentration. Pour les mamans vidées par les grossesses et les années d’allaitement et pour les autres championnes olympiques officielles, bref, pour conserver son titre de Wonder Woman sans se crever à la tâche !
Le rhodiola protège les cellules et les organes des dommages causés par les radiations, les produits chimiques et les métaux lourds. Il prévient et traite l’épuisement immunitaire provoqué par le surmenage ou les traitements médicaux intenses. Il est bénéfique pour les gens aux nerfs compromis présentant des symptômes « Parkinsoniens » ; tremblements, raideurs musculaires, lenteur des mouvements et autres. Il stimule les fonctions reproductrices des hommes et des femmes et aide à prévenir les dommages cardiaques causés par le stress.
Ça semble toujours incroyable quand on énumère les actions des plantes médicinales, en plus, je n’ai fait qu’effleurer celles du rhodiola. Comment se fait-il alors que l’on puisse ne pas être en parfaite santé en tout temps si de telles merveilles poussent sous nos yeux ?! Les guérisons sont multifactorielles comme je le dis souvent. Et puis, au départ, rien ne remplace quelques bonnes nuits de sommeil pour quiconque croule sous la fatigue ! Les miracles ne sont en fait que des gestes posés, conscients ou non.
Annie Rouleau
Herboriste praticienne
annieaire@gmail.com
1 http://desplantesdesetresdesmots.blogspot.ca/2014/04/resilience-et-rebondissements.html
2 À lire pour bien comprendre même si c’est très scientifique : http://cms.herbalgram.org/herbalgram/issue56/article2333.html?ts=1500402713&signature=bbbbacc8da1efecbf1ee0c0ea543ecb5
Adaptogens, Herbs for strenght, stamina and stress relief, par David Winston et Steven Maimes, Healing Arts Press Rochester, Vermont © 2007
http://www.herbwisdom.com/herb-rhodiola.html
http://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=rhodiole_ps