Val Caudalies a 20 ans! 

Un texte de Laurence-Michèle Dufour

Paru dans le numéro

Publié le : 29 août 2025

Dernière mise à jour : 29 août 2025

 

Le vignoble Val Caudalies célèbre ses 20 ans cette année. Bravo aux propriétaires Guillaume Leroux, Julien Vaillancourt et Alexis Perron!

Val Caudalies
Vignes avec vue sur la montagne. Photo Jocelyn Michel

Le vignoble Val Caudalies, situé à Dunham en plein cœur de la Route des Vins, souffle cette année ses 20 bougies. La production annuelle de cidres et de vins s’y élève désormais à 100 000 bouteilles, et près de 35 000 visiteurs foulent son site chaque année. Bien qu’avec un tel volume le vignoble joue dans la cour des grands, les installations y demeurent modestes, les patrons, impliqués dans toutes les sphères de la production, et l’accueil y est chaleureux. Ces détails témoignent plutôt d’un projet à la fois artisanal et amical, qui, avec le temps, a doucement pris son envol.  

Le projet de trois amis soutenus par leurs proches

Val Caudalies
Julien Vaillancourt, Alexis Perron et Guillaume Leroux. Photo : Jocelyn Michel

Derrière ce projet se trouvent trois amis depuis l’adolescence : Guillaume Leroux, Julien Vaillancourt et Alexis Perron, tous originaires de la Rive-Sud de Montréal. C’est Guillaume qui est l’instigateur du projet. Alors qu’il cherche un stage en restauration pour compléter son bac en gestion du tourisme et de l’hôtellerie, il tombe malgré lui dans l’univers du vin. Peu attiré par l’agitation de la grande ville, le jeune homme se retrouve à Saint-Eustache, au vignoble Rivière du Chêne, comme responsable de la table champêtre du domaine, alors en pleines vendanges. « Rapidement, on me demande d’aller presser du raisin, d’assister le vinificateur, de gérer les cueilleurs, d’être sur le tracteur, raconte Guillaume. C’est un monde fabuleux qui s’est ouvert à moi. » Il a aussitôt la piqûre. 

Guillaume prend toutefois le temps de faire ses armes avant d’entraîner ses complices dans cet audacieux projet. Un solide plan d’affaires et l’expérience acquise au cours de ses cinq années au vignoble leur permettent d’aller chercher le financement nécessaire. Le soutien financier et moral de leurs épouses leur donne la liberté de plonger tête première dans cette folle aventure. « Avec un peu de naïveté et d’ambition, du haut de nos 25 ans, on a osé se lancer à notre compte.

Un bon timing

Sans le savoir, c’était quand même un excellent timing pour acheter une terre de 120 acres à Dunham dont personne ne voulait », explique Guillaume. Il conçoit qu’il serait difficile d’entreprendre un tel projet aujourd’hui. « Il faut maintenant aller plus vite pour bâtir quelque chose de plus gros, de plus efficace, de plus payant. Nous, on a bâti ça avec un vieux tracteur de 1980 et les équipements qui sont venus avec la ferme, étape par étape. » 

Val Caudalies
La terrasse de Val Caudalies. Photo Jocelyn Michel

En 2005, sur ce terroir fertile au panorama admirable, les trois partenaires plantent 20 000 vignes, dont 15 000 de vidal, cépage alors cultivé essentiellement pour produire du vin de glace ou de vendange tardive. Ils entrevoient le potentiel d’en faire un vin blanc sec, qui est maintenant leur produit phare. Pour se démarquer et se faire connaître, ils multiplient leur présence dans les marchés, les dégustations commentées et les évènements au domaine et acquièrent ainsi une clientèle fidèle et une solide équipe au fil du temps. 

Des produits qui ne cessent de se diversifier

Mais avec un marché en constante évolution, nul n’est à l’abri d’un essoufflement de croissance et le trio ne peut s’asseoir sur ses lauriers. « Pour avoir longtemps surfé sur notre histoire de trois jeunes vignerons, à un moment donné, la barbe change de couleur, confie Guillaume en riant. En 2015, on a lancé le premier vermouth québécois, ça a été un beau tremplin pour nous. » Le trio profite alors de l’explosion des microdistilleries pour parfaire un produit qui permet aux mixologues de l’époque d’offrir un dry martini 100 % québécois. 

Val Caudalies

Encore à ce jour, le trio continue de surprendre en élaborant des produits inusités : un vin gris de chambourcin (cépage méconnu au mûrissement tardif), un vin blanc pétillant au melon d’eau, et bientôt, un vin blanc au pawpaw de Farnham, dont le lancement est prévu pendant le festival en l’honneur de ce fruit, qui aura lieu à Farnham le 11 octobre prochain. 

Boutique, dégustations et sentiers pédestres sont accessibles aux visiteurs tous les jours, de 10 h à 17 h, de mai à octobre. Pour plus de détails, visitez www.valcaudalies.com.

Laurence-Michèle Dufour